C’est là l’une des réflexions que les participants du Sommet Climat Montréal seront invités à faire. (Photo: courtoisie)
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RHÉVEIL-MATIN. Réduire le retard en matière de productivité tout comme le manque de relève entrepreneuriale et accorder plus de place aux jeunes en entreprise: voilà le pari que fait le Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ) en lançant Intraprenez!, son nouvel incubateur à intrapreneurs.
Cette idée, elle a commencé à germer au sein de la RJCCQ en 2022, après avoir consulté les résultats du sondage Travaillons ensemble, indique son PDG, Pierre Graff. «On a constaté que trois professionnels en bas de 35 ans sur dix aimeraient se familiariser avec l’entrepreneuriat, mais au sein de la structure existante qui les emploie. [Développer] un modèle d’intrapreneuriat» en d’autres termes, dit-il au bout du fil.
Il n’en fallait pas plus pour que la fédération pose les premières pierres de la fondation de ce programme qui s’adresse aux employés de PME d’environ 20 à 99 salariés, en collaborant notamment avec le ministère de l’Économie.
Les 15 projets que la RJCCQ et son partenaire, la firme de consultants en gestion des affaires Talsom, comptent accompagner à travers le Québec devront créer de la valeur économique, indique Pierre Graff.
Les dossiers de candidature qui lui seront présentés avant le 19 juillet 2024 devront donc soit permettre de lancer une nouvelle filiale, soit une transition technologique chez l’employeur. «Les résultats devront être directement quantifiables», souligne-t-il.
Intraprenez! permettra aux participants âgés de 18 à 40 ans de mener des chantiers qui sortent de leur mandat habituel. Ce sera l’occasion de développer une panoplie de nouvelles compétences, ajoute le dirigeant.
«En intrapreneuriat, il y a beaucoup d’apprentissages à faire, comme la gestion du changement, les répercussions que ça a sur les ressources humaines, la mise en place de solutions technologiques. C’est le mandat de Talsom de les prémunir contre les défis qu’ils pourraient rencontrer dans la mise en place de ces projets.»
À long terme, selon lui, Intraprenez! est le genre d’initiative qui contribuera à stimuler chez les jeunes professionnels leur fibre entrepreneuriale. «Je pense que la personne aura démontré un leadership qui lui permettra de croître dans l’entreprise, et peut-être accéder à l’actionnariat. Peut-être même que ça pourrait leur donner le goût de créer la leur.»
Une implication nécessaire
Aux organisations qui craindraient de voir partir leur joueur clé après une telle expérience, Pierre Graff répond qu’elles seront déjà gagnantes, puisque l’employé aura implanté une initiative créatrice de valeur.
De plus, sa marque employeur pourra en prendre du galon. En effet, «de voir la confiance que l’employeur place en [ce participant] pour développer ce type de projet, ça augmente la rétention.»
Toutefois, pour que chaque projet soit couronné de succès, l’employeur devra s’impliquer avec sérieux dans la démarche, rappelle Pierre Graff. Non seulement devra-t-il verser les plus de 7500$ nécessaires à l’inscription, il devra aussi nommer un mentor au sein de l’entreprise qui devra épauler le participant à cette première cohorte.
Il devra aussi dégager du temps à l’employé, pour que ce dernier puisse assister aux formations, aux ateliers et aux séances de consultation individuelle et en groupe que comprend cet accompagnement de six mois qui débutera en septembre 2024.
Pierre Graff ne s’attend pas à ce que tous les projets soient au stade final de leur développement en février 2025. «Ça va dépendre de sa complexité et de son envergure. […] Idéalement on va essayer d’y aller avec des initiatives qui offrent un maximum de retombées dans le temps imparti, mais si toutes les séances d’accompagnement ne sont pas utilisées, elles pourront être étalées sur une plus longue période.»
La RJCCQ pourra scander «pari réussi» lorsque toutes les entreprises participantes auront augmenté leurs revenus à la fin du parcours. Elle espère surtout inciter d’autres jeunes chambres de commerce à lancer elles aussi de telles initiatives auprès de leurs membres.
«On espère aussi inspirer tous les autres acteurs économiques, et le milieu des entreprises à adopter une culture intrapreneuriale. Ça existe déjà chez certaines et on en parle peu. Pourtant, c’est triplement gagnant», martèle Pierre Graff.
Télétravailler ou ne pas télétravailler, telle est la question qui cause des émois dans bien des entreprises.
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