La semaine de 4 jours, l’essayer c’est l’adopter (ou presque)
Catherine Charron|Publié le 23 février 2024Des chercheurs britanniques ont mis à jour les résultats de leur étude à grande échelle de 2022. (Photo: 123RF)
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RHÉVEIL-MATIN. Il faut croire qu’essayer la semaine de quatre jours, c’est l’adopter : parmi les 61 entreprises qui ont participé en 2022 à l’étude britannique sur ce nouveau mode de travail, 54 l’ont maintenu en place.
C’est ce que l’équipe d’Autonomy, un des instituts de recherche qui ont participé à cette grande enquête, a dévoilé dans une mise à jour de ses résultats publiés en 2023 diffusée le 21 février 2024. Les chercheurs tentaient notamment de comprendre comment faire perdurer une telle politique, et apprécier les résultats à long terme de ces semaines de travail écourtées.
«Mettre en place une telle politique, ce n’est pas la même chose que de la maintenir», souligne-t-on dans le rapport d’une cinquantaine de pages.
Ainsi, seules cinq organisations ont mis un terme à la politique.
Parmi les 28 participantes qui ont accepté de participer à cette seconde enquête plus approfondie dont la collecte de données s’est échelonnée de novembre à décembre 2023, 82% des dirigeants rapportent des bénéfices sur le bien-être des employés, et la moitié disent que leur taux de roulement s’est atténué.
Le tiers ajoutent que la semaine de travail de quatre jours a même facilité leur recrutement.
Dans un deuxième sondage, cette fois-ci avec des employés de 47 des 61 organisations du projet pilote de 2022, les chercheurs notent que les retombées positives observées en 2023 perdurent. Aussi, la satisfaction à l’égard de l’emploi est encore supérieure à celle enregistrée avant qu’une journée ne soit retranchée.
Toutes les approches ne s’équivalent pas
Rappelons qu’en 2022, 61 entreprises britanniques de toutes tailles et de différents secteurs d’activité ont réduit leurs heures de travail de juin à décembre afin d’en observer les retombées à grande échelle.
Près d’un an et demi plus tard, c’est chez celles qui ont veillé à ce que cette transition soit «claire» et «bien communiquée» que les chances sont les plus grandes que la politique soit toujours implémentée, notent les chercheurs.
Pour que la baisse du niveau d’épuisement professionnel et le meilleur équilibre de vie persistent, les entreprises se sont fait un devoir de réviser leur utilisation des réunions, leurs pratiques de communications, et l’établissement de leur priorité.
La cocréation avec les employés semble être un précieux outil pour que l’expérience soit couronnée de succès.
D’après la mise à jour, ce sont les journées de congé décalées, afin d’assurer une prestation de service 5 jours sur 5 qui semblent l’approche la plus prometteuse pour pérenniser la semaine de quatre jours : 95% des entreprises qui ont adopté ce modèle (36% des participants) se sont engagé à le maintenir.
Bien que l’échantillon de 28 entreprises soit mince, les chercheurs notent qu’il n’y a aucun modèle entièrement identique, chacune ayant adapté la semaine de quatre jours à sa sauce. Cependant, certaines approches semblent moins efficaces que d’autres.
Ce sont les entreprises qui n’ont pas complètement embrassé ce changement d’horaire qui sont les moins susceptibles d’avoir pérennisé la politique et de rapporter des bénéfices.
Certaines ne permettent par exemple pas à leurs employés de s’éclipser du bureau le vendredi s’ils n’ont pas atteint leurs objectifs.
Une telle approche ne permet pas de réellement profiter de cette journée de congé, constatent les chercheurs. Ça peut même aller jusqu’à décourager les employés de se prévaloir de ce jour de repos supplémentaire, ont-ils observé. «Des répondants disent être stressés ou ne pas réellement parvenir à déconnecter, sachant qu’ils pourraient être rappelés au boulot si nécessaire».
Télétravailler ou ne pas télétravailler, telle est la question qui cause des émois dans bien des entreprises.
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