Partis au loin, ils sont capables de revenir au point de départ riches d’une toute nouvelle énergie. (Photo: Christina Wocintechchat pour Unsplash)
MAUDITE JOB! est une rubrique où Olivier Schmouker répond à vos interrogations les plus croustillantes [et les plus pertinentes] sur le monde de l’entreprise moderne… et, bien sûr, de ses travers. Un rendez-vous à lire les mardis et les jeudis. Vous avez envie de participer? Envoyez-nous votre question à mauditejob@groupecontex.ca
Q. – «Je viens de recevoir une offre qui m’a surprise: mon ex-employeur m’invite à reprendre contact, car il aimerait me parler d’un poste susceptible de m’intéresser. Je trouve ça… un peu bizarre. Que faire? Ouvrir la porte ou la laisser fermée?» – Isabèle
R. – Chère Isabèle, si cela peut vous rassurer, sachez que ce qui vous arrive se produit pour un nombre grandissant de travailleurs, ces temps-ci. Il s’agit de la dernière tendance en matière de recrutement, à savoir courtiser d’ex-employés dans l’espoir de les faire revenir au bercail. Ceux qui acceptent l’offre sont, d’ailleurs, appelés des «employés boomerang»: partis au loin, ils sont capables de revenir au point de départ riches d’une toute nouvelle énergie.
Selon LinkedIn, le nombre d’employés boomerang a quasiment doublé depuis le début de la pandémie, ceux-ci représentent à présent 2,38% des salariés. C’est que les avantages sont potentiellement nombreux pour l’employeur de reprendre dans ses rangs un ex-employé:
– L’employé qui revient a gagné en expérience et a eu l’occasion de développer ses compétences, voire d’en acquérir de nouvelles. Il est donc en mesure d’apporter une belle plus-value.
– Contrairement à une nouvelle recrue, il est tout de suite opérationnel: il connaît le métier, les outils et les équipes en place. Le gain de temps peut être majeur.
– Le risque d’erreur de recrutement est nettement moindre que lorsqu’on embauche un parfait inconnu. Les gestionnaires et les RH connaissent les forces et les faiblesses de l’employé boomerang, ils ont donc une bonne idée du «fit» qu’il peut y avoir entre celui-ci et le poste à combler.
– Enfin, le retour d’un bon employé envoie un message précieux à l’interne: non, l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs.
Autrement dit, il n’est pas si étonnant que ça qu’un ex-employeur soit tenté de vous séduire de nouveau. J’imagine que le poste ouvert doit bel et bien être dans vos cordes, et que votre ex-employeur est convaincu d’avoir les arguments nécessaires pour vous amener à réfléchir sérieusement à son offre. D’où mon conseil, on ne peut plus simple: entrouvrez la porte, juste pour avoir une petite idée de ce dont il s’agit. Libre à vous, ensuite, de l’ouvrir un peu plus grand, ou de la refermer en douceur.
En passant, l’écrivain français André Gide a dit dans son Journal: «La promesse de la chenille n’engage pas le papillon».