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Le coaching pour mieux gérer son anxiété

Geneviève Quessy|Publié le 19 juin 2024

Le coaching pour mieux gérer son anxiété

(Photo: Adobe Stock)

COACHING ET FORMATION. Le stress et l’anxiété font trop souvent partie du quotidien des dirigeants d’entreprises, qui doivent composer avec de lourdes responsabilités, une certaine solitude, et parfois un manque d’outils et de formation. Le coaching d’affaires peut les aider à mettre en place des solutions.

La charge mentale d’Élisabeth Fontaine, notaire et conseillère juridique, était à son comble lorsqu’elle a réalisé qu’elle avait besoin d’aide. Ayant racheté les greffes de cinq notaires qui partaient à la retraite, elle s’est retrouvée avec plusieurs succursales et leurs employés à gérer. La mère de famille de trois jeunes enfants travaillait 80 heures par semaine.

« L’entreprise est passée d’un contexte d’hypercroissance à une réduction des activités, ce qui a entraîné des soucis financiers. J’ai réalisé que je manquais d’outils pour gérer du personnel. Je me sentais comme une poule pas de tête, à essayer plein de choses, quand rien ne fonctionnait. Tout ça m’a menée à un épuisement », raconte Élisabeth Fontaine.

C’est par hasard qu’elle a découvert le programme Persévérance Entrepreuneuriale. Destiné aux entrepreneurs, celui-ci inclut diverses formations pour les outiller, entre autres en finances, en matière de marketing ou de gestion de temps. Une rencontre mensuelle est prévue avec un coach et la cohorte d’une dizaine d’entrepreneurs se rencontre régulièrement pour échanger.

« Ça a tout changé pour moi. En tant que notaire, même si on finit par gérer des entreprises, on n’a pas appris à être des gestionnaires à l’école. Si ça ne va pas, il faut aller chercher de l’aide. Le coaching m’a donné les compétences de base pour reconnaître mes faiblesses et aller chercher des outils. Ça m’a appris à mieux m’entourer, en développant un réseau de gens qui ont des compétences que je ne possède pas, et à y faire appel », dit Élisabeth Fontaine.

Des rencontres ont été organisées avec ses employés pour parler ouvertement de la situation. « J’ai choisi l’authenticité. Aujourd’hui, mon équilibre est différent. Les drapeaux rouges je les vois, et je sais comment aller chercher de l’aide. Mon “thrill” de workaholique je vais le chercher en trouvant le moyen de compresser ma journée pour me dégager du temps et aller au parc avec mes enfants. »

Un « avant » et un « après » coaching

Rafaël Provost, directeur général de l’organisme Ensemble pour le respect de diversité, a bénéficié d’un service de coaching avec L’Ilot, dans le cadre du programme Philagora, d’une durée d’un an, destiné aux dirigeants d’OBNL.

À la tête d’une équipe de 22 employés, il décrit bien la pression vécue par de nombreux gestionnaires. « On se lève le matin en pensant que la journée va ressembler à ce qu’il y a dans l’agenda, mais les imprévus arrivent de tous les côtés. Le stress fait partie du quotidien. Comme DG, on se sent souvent seuls, entre notre CA et nos équipes. Des dizaines de fois par jour on doit prendre des petites et des grosses décisions ; on est redevables à beaucoup de gens. C’est une pression qui peut créer de l’anxiété de devoir être un bon patron, une bonne personne à la maison, une bonne personne dans les médias. »

Lui qui pensait « ne pas être un anxieux », s’est rendu compte qu’il pouvait à l’occasion faire de l’anxiété. « Je refusais l’étiquette d’anxieux, mais j’ai réalisé que dans certaines circonstances, ça pouvait m’arriver de faire de l’anxiété et que je devais apprendre comment la gérer, comment danser avec, pour qu’elle ne prenne pas le dessus. Le coaching m’a beaucoup aidé. Maintenant je prends des pauses dans ma journée, en changeant de rythme ou d’environnement. Ça a tout changé. Je me suis senti écouté, orienté et accompagné. Il y a un avant et un après le coaching pour moi. »

Se rendre vulnérable

Rafaël Provost a partagé son parcours et ses réflexions avec son équipe. « J’ai fait ce choix de me rendre vulnérable. J’ai même demandé à mes employés ce qu’ils pensaient que je devais améliorer. Ils m’ont dit que je devais parler davantage de mon stress, et que je devais apprendre à dire non », dit-il. Ce sont des choses sur lesquelles il a alors travaillé et la communication entre eux s’est beaucoup améliorée. « J’ai davantage le sentiment de travailler en équipe maintenant. Peut-être que je prendrai la décision finale et que je serai imputable, mais je ne l’aurai pas prise seul. »

Selon Rafaël Provost, le coaching ne remplace pas l’aide d’un psychologue, mais il la complète. « C’est un privilège de pouvoir y faire appel, j’en suis conscient. Il faudrait une démocratisation de ces services dans les entreprises. C’est dès le départ qu’on devrait offrir ça aux dirigeants au lieu d’attendre qu’ils aient besoin d’aide. On serait une meilleure société, avec des entreprises plus saines. »