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Le leadership féminin propulsé par le coaching

Emilie Laperrière|19 juin 2024

Le leadership féminin propulsé par le coaching

(Photo: Adobe Stock)

COACHING ET FORMATION. Afin de se débarrasser de son syndrome de l’imposteur et de son anxiété de performance, Kim Cardinal a fait appel à une coach professionnelle. Elle n’est pas la seule. De plus en plus de femmes se font accompagner au cours de leur carrière.

« Quand on pratique un nouveau sport, on va voir un entraîneur. Quand on est malade, on consulte un médecin. Mais pour ce qui est de notre carrière, on se fie à nous-même. Pourtant, un coach nous donne le petit coup de pouce supplémentaire dont on a besoin pour nous propulser », estime Kim Cardinal. 

La chef séniore aux innovations et aux projets spéciaux chez Six Pints Collective évolue dans le domaine de la bière, un milieu encore dominé par les hommes. « Je voulais voir comment faire ma place dans ce monde-là et arrêter de chercher la validation des autres. »

Quelqu’un lui a donc recommandé les services de la coach, conférencière et autrice Sophie Audet. « J’aimais son approche de leadership au féminin, raconte la gestionnaire. On a fait une première rencontre et ça a cliqué. On voulait vraiment travailler ensemble. »

Le droit de se remettre en question

Sophie Audet remarque une augmentation de la demande en coaching de carrière de la part des femmes dirigeantes. « Depuis la pandémie, elles se donnent le droit de se remettre en question, de quitter un emploi qui ne les rend pas heureuses ou de mettre des limites. Le coaching de carrière sert toutes ces fois où on se demande si on est à la bonne place. »

La professionnelle accompagne aussi les femmes dans le développement de leur leadership ou de leurs compétences personnelles et interpersonnelles. Elle aide notamment les chefs d’entreprise à avoir les conversations difficiles, à cesser de vouloir plaire à tous ou à mobiliser leurs équipes. 

« Les besoins pour développer de nouvelles habiletés sont énormes, constate Sophie Audet. Il y a une certaine démocratisation du leadership, en partie en raison du télétravail. Les structures sont moins hiérarchiques, on travaille plus à l’horizontale avec nos coéquipiers. »

L’humain avant tout

Elle observe également qu’on est devenus plus sensibles aux enjeux liés à la santé mentale ou à l’EDI. « J’ai eu par exemple beaucoup de demandes de la part d’entreprises plus masculines, comme des firmes d’ingénieurs, pour mettre en place des programmes de coaching qui aident les femmes à grimper les échelons et à s’affirmer dans leur rôle. »

Les jeunes sont aujourd’hui particulièrement intéressées par le développement personnel, selon Sophie Audet. « Il y a cinq ou dix ans, le coaching était très orienté sur la performance. Maintenant, je vois de plus en plus de coaching orienté sur le bien-être, la collaboration, la bienveillance. L’humain est devenu plus important qu’avant dans les organisations. »

Elle ajoute que le coaching est en vogue même dans les organisations habituellement plus réfractaires, comme dans les grands bureaux d’avocats. « Ça peut avoir l’air un peu mystérieux comme démarche, mais de plus en plus de gens font appel à des coachs et parlent de leur expérience, donc ça crée une demande », croit-elle.  

Le coaching, la « force du pourquoi »

Afin de changer ses habitudes, Kim Cardinal s’est fait guider par Sophie Audet pendant un an, à raison de rencontres aux quatre à six semaines. Chaque fois, les deux discutaient d’une situation difficile et se faisaient un plan de match avant que Kim se mette en action. Selon elle, l’expérience lui a permis de bâtir son coffre à outils de compétences.

« Sophie m’a aidée à changer ma façon de voir les choses. Quand je faisais une présentation, par exemple, la période de questions me stressait. Je voulais avoir réponse à tout. Sophie m’a appris à accueillir les questions pour qu’on s’assure qu’on a pensé à tout. Ça m’a enlevé de la pression. » 

Celle qui a aidé plus d’un millier de femmes depuis le lancement de sa pratique est convaincue que les femmes doivent réaliser leurs forces. « Les femmes qui viennent me voir ont souvent perdu l’estime d’elles-mêmes, perdu leur confiance, observe Sophie Audet. On a toutes tendance à voir ce qui ne va pas. On se souvient d’une petite erreur, mais on oublie les 192 fois où c’était super. Je les aide à prendre conscience de leurs forces et à les développer. C’est comme ça qu’on assume notre rôle. »

Kim Cardinal recommande aujourd’hui à toutes de s’offrir ce cadeau. « Le coaching, c’est la force du pourquoi. Ça nous aide à nous questionner, à trouver nous-mêmes des solutions, à prendre en main notre carrière et à nous améliorer. Je pourrai en bénéficier toute ma vie. »