Connaissez-vous la règle du 40-1-5?

MAUDITE JOB! est une rubrique où Olivier Schmouker répond à vos interrogations les plus croustillantes [et les plus pertinentes] sur le monde de l’entreprise moderne… et, bien sûr, de ses travers. Un rendez-vous à lire les mardis et les jeudis. Vous avez envie de participer? Envoyez-nous votre question à mauditejob@groupecontex.ca

Q. – «J’ai intégré le marché du travail depuis peu et ai eu la chance de me trouver une belle job. Mais je n’arrive pas à me faire d’ami au travail. Y a-t-il un truc pour y parvenir?» – Étienne 

R. — Cher Étienne, sachez pour commencer que vous n’êtes pas seul à avoir de la difficulté à vous faire des amis sur le lieu de travail. Il s’agit même là d’un fléau insoupçonné.  

J’en veux pour preuve le rapport «The Social Connection in Australia 2023». Ce dernier met au jour le fait que 1 personne sur 6 souffre de la solitude au point d’en voir sa santé mentale affectée, que la majorité d’entre elles concernent les 18-24 ans et que cela leur saute surtout au visage à l’occasion de leurs premières expériences de travail. Autrement dit, il est fréquent d’en arracher pour se faire des amis au travail en début de carrière. 

Il est vrai qu’on a alors tout contre soi. On est innocent. On doit se familiariser avec le réseau de connexions déjà en place. On doit y trouver sa place, voire la créer de toute pièce. Tout cela en évitant les écueils des inimitiés existantes entre les uns et les autres. Bref, le terrain est miné, et cela peut pousser à la solitude ceux qui privilégient la sécurité.  

Résultat? Le rapport australien note que la solitude ressentie par nombre d’employés a un «effet boule de neige» : elle déforme les relations entre les employés, conférant plus d’importance à certains qu’à d’autres ; elle déséquilibre la productivité globale ; ce faisant, elle diminue la performance de l’équipe, voire de toute l’organisation. D’où l’intérêt de combattre la solitude au travail.  

Dans leur livre «Connectable : How Leaders Can Move Teams From Insulated to All In», les coachs Ryan Jenkins et Steven Van Cohen présentent à cet effet la règle du 40-1-5.  

– 40 : il suffit d’interagir avec quelqu’un pendant 40 secondes pour ne plus ressentir la sensation de solitude. 

– 1 : il suffit d’avoir un seul ami au travail pour ne plus s’y sentir seul. 

– 5 : au travail, il suffit de passer cinq minutes en groupe pour que l’une des personnes présentes se mette à partager quelque chose de personnel avec les autres.  

Autrement dit, quiconque entend terrasser sa solitude au travail se doit de jaser le plus souvent possible avec les autres de manière informelle (à la distributrice à café, entre deux portes, etc.), ou encore de s’intégrer aux groupes de deux ou trois personnes qui se forment spontanément et rebondir sur le propos personnel de l’un d’eux, qui ne manquera pas de survenir au bout d’une poignée de minutes. Par exemple, cela peut consister à abonder dans le même sens (ex. : «Ça alors, mon chat aussi a eu le même problème, l’autre jour!»), ou bien à partager de bonnes idées (ex. : «Le jour où la même chose m’est arrivée, j’ai essayé [votre solution] et ça a donné de beaux résultats.»). 

Quant au 1 de la règle, à savoir l’objectif de se faire au moins un ami, une bonne astuce consiste à dire «oui» à tout. Oui à tous les 5@7. Oui à tous les comités sociaux. Oui à toutes les équipes sportives des employés. Car cela vous donnera l’occasion de multiplier les contacts en dehors de l’accomplissement de vos tâches quotidiennes, et par suite d’identifier une personne avec qui vous avez de véritables affinités.  

Voilà, Étienne. Se faire des amis au travail est précieux, pour votre santé mentale comme pour votre performance. Et il vous est tout à fait possible d’y parvenir, en recourant à la règle du 40-1-5. 

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