Une astuce simple et efficace... (Photo: Sincerely Media pour Unsplash)
BLOGUE. Être heureux au quotidien dans son travail, nous en rêvons tous. Car nous savons tous, de manière plus ou moins consciente, que c’est là l’une des clés de la performance, pour ne pas dire de la réussite. Car c’est là un déterminant fondamental du succès d’une équipe, voire de toute une organisation.
Mais voilà, comment être heureux au travail? D’autant plus que ce qui, moi, me rend heureux ne rend sûrement pas heureux autrui, y compris mes collègues les plus proches. D’autant plus, donc, qu’il ne semble pas y avoir de recette universelle du bonheur au travail.
Et pourtant…
C’est en dévorant le livre «La psychologie positive» (Que sais-je?, 2020) du médecin français Jérôme Palazzolo que je suis tombé sur un passage qui m’a ébloui, intitulé «Le triple A du bonheur». Un passage que je m’empresse de partager avec vous, tant je suis convaincu qu’il peut illuminer votre propre quotidien au travail…
«La notion de triple A du bonheur (Boniwell & Tunariu, 2019) permet de garder en mémoire les messages clés de la psychologie positive sur le bonheur, note l’auteur, avant de présenter succinctement les trois A en question.
A pour adaptation
«Les êtres humains font preuve d’une étonnante capacité à s’accoutumer aux changements sensoriels ou physiologiques. Il y a en nous une mécanique naturelle qui fait que le flux d’émotions va, à un moment ou à un autre, s’adapter pour atteindre le niveau de départ. Cela explique, par exemple, que l’euphorie qui suit un événement positif finit toujours par s’estomper au fil du temps. Ce mécanisme est également valable pour les événements difficiles: le temps estompe les douleurs.
«Cette adaptation dite “hédonique” est d’autant plus rapide que l’événement est banal. Elle consiste à s’habituer aux bonnes choses, à ne plus les remarquer ni les apprécier, à les considérer comme acquises. Le bonheur est donc quelque chose d’organique, de dynamique, qui s’entretient au fil de ce que l’on vit et au fil de nos actions.
«Le fait que le changement positif de nos conditions de vie (ex.: hausse de salaire, promotion sociale, déménagement…) n’aboutisse qu’à une hausse du niveau de bonheur de courte durée est le résultat de cette adaptation hédonique. La psychologie positive a montré que, au bout d’un certain temps, le surcroît de bonheur éprouvé le premier jour devient chose normale.»
A pour action
«De nombreux travaux de recherche ont montré que l’on ne naît pas heureux ou malheureux, poursuit-il. Nous ne sommes pas totalement dépendants de notre capital génétique: ce capital de départ génétique détermine à hauteur de 50% notre aptitude au bonheur. À moins d’être dans une grande misère, les facteurs extérieurs ne sont pas non plus la cause véritable de notre bonheur ou de notre malheur. L’ensemble des circonstances extérieures n’explique notre état d’esprit qu’à hauteur de 10%.
«Les éléments qui déterminent notre bonheur résident en nous, et attendent d’être mis à profit. Nous disposons d’une marge de manoeuvre de l’ordre de 40%: les actions que nous décidons de mener, notre investissement personnel, ont un effet puissant sur notre niveau de bonheur. Comme notre bonheur est lié à 40% à nos actions, nous pouvons choisir d’en devenir les acteurs à travers des activités, des comportements, des choix et des attitudes favorables.»
A pour attention
«Il existe chez les êtres humains un “biais négatif” qui nous pousse à porter davantage attention aux stimuli négatifs et à faire primer les émotions désagréables (ex.: peur, tristesse, colère…) sur les émotions agréables (ex.: joie, optimisme, gratitude…). L’attention peut se travailler et venir contrer ce biais négatif.
«Pour augmenter notre niveau de bonheur, la psychologie positive nous invite à choisir de porter attention aux petits riens du quotidien qui, vécus en pleine conscience, peuvent procurer des émotions positives durables: un rayon de soleil, un repas partagé en famille…
«Le bonheur, c’est une question de choix. Cela ne veut pas dire qu’on met au placard les émotions négatives. Seulement, par une attention délibérée, on décide de donner plus d’espace aux émotions agréables et positives.»
Voilà. Votre bonheur, comme le mien, passe par les trois A de Adaptation-Action-Attention. Il s’agit là des trois leviers simples qu’il convient d’apprendre à manier pour enfin tutoyer le bonheur au travail, en fonction de la personne particulière que nous sommes. Trois leviers qu’on peut présenter sous d’autres termes, particulièrement en vogue ces temps-ci:
– Résilience & flexibilité à la place d’adaptation;
– Autonomie & engagement à la place d’action;
– Moment présent & flow pour attention.
Idem, si vous êtes à la tête d’une équipe et si vous souhaitez que les membres de celle-ci tripent comme jamais au travail en 2021, veillez à ce que chacun puisse ajuster à sa guise ces trois leviers, et vous verrez alors se produire des petits miracles de performance, jour après jour, semaine après semaine, mois après mois.
En passant, le penseur français Blaise Pascal a dit dans ses Pensées: «Le plaisir des grands est de pouvoir faire des heureux».
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