L'explication est on ne peut plus simple... (Photo: Matthew Henry/Unsplash)
Chers leaders, j’ai une suggestion à vous faire, aujourd’hui : sortez discrètement la tête de votre bureau et regardez tout autour de vous. Votre défi est de compter le nombre de sourires que vous apercevrez ainsi…
Alors? Quel est le résultat? 100% des employés sont souriants? 100% d’entre eux semblent jubiler à l’idée de passer toute la journée à donner leur 110%?
Hum… je suis méchant, là, je le reconnais : je sais bien que si vous avez aperçu ne serait-ce qu’un ou deux vrais sourires vous êtes un leader chanceux.
Maintenant, l’important, c’est de vous demander comment il se fait qu’il y ait autant de babounes au travail. Et de corriger le tir en fonction de l’explication. Pas vrai?
La bonne nouvelle du jour, c’est qu’une étude Léger menée au Canada pour le compte de Hamster, un distributeur canadien de fournitures et de mobilier de bureau, vient d’être dévoilée à ce sujet. Celle-ci montre que la bonne humeur ambiante dépend en partie des générations présentes :
– Les plus heureux. Les baby-boomers (les 55 ans et plus) sont, en général, plus satisfaits au travail que les autres générations : 89% d’entre eux pensent, en tous cas, qu’ils le sont davantage que les autres. Idem, ils se considèrent comme plus engagés (95%) et plus motivés (89%) que leurs collègues d’autres générations.
– Les plus aigris. Les employés de la génération X (les 35-54 ans) sont, en général, les plus aigris. En effet, 19% d’entre eux – ce qui est un pourcentage nettement supérieur à ceux des autres générations – se disent insatisfaits de leur quotidien au travail. Ce sont eux aussi qui sont les moins motivés.
– Les plus volages. Plus de la moitié des milléniaux (les 35 ans et moins) disent vouloir changer d’emploi d’ici les deux prochaines années. À noter que la majorité d’entre eux (63%) songent en profiter pour devenir travailleurs autonomes, c’est-à-dire pour devenir leur propre patron. Ce qu’ils reprochent surtout à leur employeur actuel? L’absence d’un réel souci du mieux-être des employés : les milléniaux estiment en effet que l’employeur devrait favoriser l’accès à un psychologue (51%), un ergothérapeute (53%), un massothérapeute (44%), ou encore un nutritionniste (31%).
C’est bien simple, 54% des employés québécois travaillent aujourd’hui assis à un bureau, et ils sont 48% à considérer qu’il conviendrait de modifier grandement leur environnement de travail. Ainsi, 27% d’entre eux aimeraient que l’aménagement des locaux soit revu et corrigé, de telle sorte qu’il soit – enfin – agréable d’y vivre au quotidien. À cela s’ajoute le fait que 57% d’entre eux apprécieraient pouvoir effectuer du télétravail, au moins occasionnellement…
Dans le même ordre d’idée, nombre d’employés québécois se plaignent que les bureaux dans lesquels ils passent leur vie n’offrent pas la possibilité de s’y sentir à l’aise. Par exemple, 53% des Québécois ont accès à un espace où ils peuvent se détendre, alors que ce pourcentage est de 64% à l’échelle du Canada. Autre exemple : 29% des Québécois ont accès à un espace où ils peuvent griller une cigarette sans déranger quiconque (39% au Canada). Dernier exemple : 9% des Québécois ont accès à une salle où ils peuvent se recueillir, au calme (19% au Canada).
On le voit bien, il fait moins bon vivre dans les entreprises québécoises que dans celles ailleurs au Canada.
Comment corriger le tir? Ce n’est pas si sorcier que ça, semble-t-il : il suffit de réveiller la motivation des employés, toutes générations confondues. Car de la motivation naît la satisfaction, dès lors qu’elle se concrétise par l’atteinte d’objectifs recourant aux talents propres aux uns et aux autres.
Oui, l’équation est basique : motivation + concrétisation = satisfaction.
Or, la même étude Léger montre que les deux principaux moteurs de la motivation sont : l’accomplissement (45%) et les relations interpersonnelles (22%). Autrement dit, l’important est, à nos yeux, de nous épanouir au sein de l’écosystème professionnel dans lequel nous évoluons jour après jour, en harmonie avec les autres, et non pas – comme nous le vivons trop fréquemment – au détriment des autres. Nous voulons grandir, c’est vrai, mais avec autrui, pas au détriment d’autrui.
En conséquence, il convient de réveiller la motivation des employés en fournissant du carburant aux moteurs de l’accomplissement et des relations interpersonnelles. C’est-à-dire en «redesignant» la vie de chacun au travail : d’une part, il faut rendre les locaux plus conviviaux (ex. : créer des salles répondant à des besoins insatisfaits, comme une salle de silence, où chacun pourrait se mettre au calme quelques instants et ainsi rechercher ses batteries); d’autre part, il faut rendre le quotidien plus convivial (ex. : abattre les cloisons des cubicules inutiles et profiter de l’espace ainsi gagné pour installer, ici et là, de gigantesques plantes vertes, auprès desquelles il fait bon jaser avec les collègues, de manière impromptue).
C’est aussi simple que ça.
En passant, l’écrivain français Antoine de Saint-Exupéry a dit dans sa Lettre à un otage : «Un sourire est souvent l’essentiel. On est payé par un sourire. On est récompensé par un sourire.»
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