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L’équilibre travail-vie personnelle prime encore chez les jeunes

Catherine Charron|Mis à jour le 13 juin 2024

L’équilibre travail-vie personnelle prime encore chez les jeunes

C'est un «changement structurel», d'après le PDG du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec, Pierre Graff. (Photo: 123RF)

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RHÉVEIL-MATIN. Contexte économique précaire ou pas, les personnes âgées de 35 ans et moins sur le marché du travail sont sans équivoque: l’équilibre entre travail et vie personnelle figure au sommet du palmarès de leur priorité.

Ils sont toutefois plus nombreux à remettre à plus tard leur démission qu’il y a un an, la part de répondant hésitant à changer d’emploi étant passée de 14% à 26%.

C’est ce que confirme la sixième et dernière édition de l’étude «Travaillons ensemble», un coup de sonde passé sur le web par Léger pour le compte du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ) auprès de 600 salariés âgés de 35 ans et moins et 201 âgées de 36 à 64 ans.

«Depuis deux ans et demi, on a vraiment vu une constance de ce côté-là. Le but d’un tel exercice c’est d’évaluer si on est face à une tendance ou à un changement structurel. On a là la confirmation qu’on a un marché du travail qui a changé, souligne son PDG, Pierre Graff. C’est un nouveau temps, et les employeurs doivent s’adapter en contexte de pénurie.»

D’autant que «l’importance accordée à la vie personnelle tend même à augmenter depuis l’hiver 2023», indique-t-on dans le rapport de près de 50 pages.

En effet, 62% des jeunes travailleurs ont indiqué que cet équilibre était leur priorité, alors que 21% choisissaient plutôt la sécurité financière, un ratio similaire à ce que l’on observait à l’été 2022. Rappelons qu’à pareille date l’an dernier, ils étaient plutôt respectivement de l’ordre de 55% et de 28%.

Chez leurs collègues plus âgés, cette différence est moins marquée: 53% disent que cet équilibre prévaut, tandis que 38% répondent plutôt la sécurité financière et le bon salaire.

Cela ne signifie pas pour autant que la compensation et relayée au second plan. Lorsque 64% des répondants âgés de 35 ans et moins cherchent un nouvel employeur, ce sont les conditions de travail direct, dont le salaire qui leur importe le plus.

 

Des critères de sélection qui changent

Malgré la conjoncture, 25% des jeunes travailleurs sondés compte changer d’emploi dans la prochaine année, alors que chez les 36 à 64 ans, ce chiffre a glissé à 15%, souligne-t-on dans le rapport.

Toutefois, si l’employeur n’offre aucune mesure pour prendre soin de la santé mentale des membres de son équipe, la part de travailleurs qui sont de cet avis bondit à 46%. D’ici cinq ans, 85% pensent le quitter.

Ici aussi la tendance se confirme, d’où l’importance de s’adapter afin de fidéliser ses jeunes employés.

Qu’importe l’âge, c’est le salaire qui prévaut pour la plupart des candidats au moment de choisir leur prochain patron. Chez les 16 à 35 ans, la part de répondants qui lui accordent la première place du podium de leurs priorités est passée de 57% à 64% en deux ans et demi.

Les valeurs de leur milieu de travail figurent moins souvent au sommet, passant de 16% à 8% au cours de cette même période, tandis que les conditions de travail indirectes sont demeurées stables, frôlant les 20%.

Depuis l’hiver 2022, bosser pour un employeur qui valorise la formation en continu de ses salariés, qui est transparent et qui leur donne l’impression de faire partie des processus décisionnels a gagné en importance.

Ces valeurs importent désormais respectivement à 92%, 88% et 87% des personnes sondées. Le nombre de personnes leur accordant une grande importance a fortement grimpé, passant de 39% à 48%, de 32% à 49% et de 29% à 41%.

 

Faciliter le dialogue

Au-delà de l’accès à une salle de sport ou à des gratuités au boulot, ce qui contribue le plus à nourrir le bonheur des employés et ralentit le taux de roulement est peu onéreux, rappelle toutefois Pierre Graff.

Citant les résultats d’une étude du Wellbeing Research Centre de l’Université d’Oxford, l’une des plus importantes sur les retombées des avantages sociaux, «la chose qui garantit le meilleur bien-être au travail, c’est une saine gestion des ressources humaines et de la charge de travail. Ce n’est pas la chose qui coûte le plus cher.»

Si leur propre série de coups de sonde prend maintenant fin après avoir confirmé ces «changements structurels» quant à l’importance accordée à l’équilibre entre travail et vie personnelle, la RJCCQ ne compte pas pour autant couper ce précieux lien de communication qu’ils ont créé entre jeunes travailleurs et leur employeur.

«Cette série a été très porteuse, se réjouit la PDG. On souhaitait engager un dialogue entre les plus jeunes organisations et leurs patrons pour que chacun comprenne les réalités respectives. Même si on souhaite en faire plus, on est pas toujours capable, et quand on désire en avoir plus, on n’a pas toujours la chance de se faire dire oui.»

 

Télétravailler ou ne pas télétravailler, telle est la question qui cause des émois dans bien des entreprises.

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