Voler de succès en succès est à la portée de chacun de nous, selon le motivateur français. (Photo: Razvan Chisu pour Unsplash)
MAUDITE JOB! est une rubrique où Olivier Schmouker répond à vos interrogations les plus croustillantes [et les plus pertinentes] sur le monde de l’entreprise moderne… et, bien sûr, de ses travers. Un rendez-vous à lire les mardis et les jeudis. Vous avez envie de participer? Envoyez-nous votre question à mauditejob@groupecontex.ca
Q. – «Je suis en proie à un dilemme. J’ai le choix entre deux jobs. L’une paye bien, mais ne m’intéresse pas vraiment. L’autre paye nettement moins bien, mais est nettement plus intéressante. Laquelle choisir?» – Malik
R. – Cher Malik, il y a un bon moyen de résoudre ce dilemme, me semble-t-il, mais à condition de partir d’un postulat simple: votre but, comme le nôtre pour chacun de nous, est de connaître du succès dans votre vie professionnelle. Oui, du succès, autrement dit le contraire de l’échec, du revers, de la défaite, du ratage, de la faillite.
Si vous êtes d’accord avec ce postulat, ce dont je ne doute pas une seconde, dès lors laissez-moi vous parler d’un récent billet de blogue signé par Edgar Grospiron. Qui ça? Edgar Grospiron, ce Français qui a été le tout premier champion olympique de ski de bosses, en 1992, et qui est aujourd’hui devenu un «motivateur», à savoir un conférencier qui a le chic pour décupler la motivation de l’audience, laquelle est la plupart du temps composée de personnes désireuses de connaître davantage de réussite dans leur vie professionnelle.
C’est que je suis convaincu que son propos fera vibrer une corde sensible en vous, Malik. Regardons ça ensemble.
Edgar Grospiron estime que la recette secrète du succès est composée de cinq ingrédients. Et qu’à partir du moment où l’on parvient à bien les combiner, il n’y a pas de raison de ne pas voler dès lors de succès en succès.
1. Pas d’ambition sans passion
Selon le motivateur français, une passion, c’est avant tout ce qui nourrit nos besoins profonds: reconnaissance, autonomie, sens, etc. Elle s’exprime par l’entremise d’une activité qui ne nécessite pour nous aucun effort particulier: il nous est naturel de mener à bien cette activité-là, et l’exercer des heures durant ne nous semble aucunement un inconvénient.
Voilà pourquoi, si l’on veut connaître du succès, il nous faut «combiner ambition et passion». Et ce, sachant que l’ambition correspond ici à un objectif concret et réaliste. «Par exemple, ne rêvez pas de devenir artiste si vous avez un besoin viscéral de sécurité, dit-il. Ou patron de start-up, si vous chérissez la solitude.»
2. Pas de performance sans plaisir
Edgar Grospiron considère qu’il n’y a pas de véritable performance si l’on n’a pas de plaisir dans ce qu’on fait. Et le plaisir découle en grande partie de «l’expression de nos points forts».
Grâce au plaisir, «on progresse plus vite qu’à l’habitude, avec moins d’efforts et plus de résultats», indique-t-il.
L’important, souligne-t-il, est de bien mettre l’accent sur nos points forts dans notre quotidien au travail. De ne surtout pas chercher à pallier nos points faibles. «Car c’est se condamner à souffrir et à griller beaucoup d’énergie pour peu de progrès. Ça plombe le moral et ça ne paie pas», note-t-il.
3. Pas de succès sans progrès
Attention, qui dit plaisir ne dit pas dilettantisme. Bien au contraire. Dès lors que vous avez du plaisir dans ce que vous faites, vous acquérez «la capacité de bosser énormément», et même «l’envie profonde d’en faire chaque jour un peu plus et un peu mieux».
Son conseil? «Soyez assidu, engagé, méthodique et minutieux dans tout ce que vous faites, dit-il. Réjouissez-vous de chaque avancée, aussi modeste soit-elle.»
C’est que les progrès ainsi enregistrés «entretiennent la motivation et donnent du sens à notre travail».
4. Pas de véritable succès sans éthique
La clé fondamentale, ce sont nos valeurs. Notre ligne de conduite au travail se doit d’être calquée sur celles-ci. Et en aucun cas il ne nous faut en déroger.
Pourquoi ça? «Parce que ces valeurs sont le socle de notre identité, de notre estime de nous-même», explique-t-il.
«Agir contre nos valeurs, au nom de petits bénéfices immédiats, est un piège, souligne-t-il. Cela revient à mettre le doigt dans un engrenage, à nous fragiliser dangereusement.»
5. Pas de victoire sans équipe
Personne ne réussit tout seul, à l’abri de toute influence. Nous sommes avant tout des «animaux sociaux», disait Aristote.
«Même derrière un skieur de bosses qui dévale une piste, il y a 30 personnes: les coéquipiers, les entraîneurs, les préparateurs, les techniciens, les kinés, etc.», illustre-t-il.
D’où l’importance de former une véritable équipe, dédiée à la réussite collective comme individuelle. De celle-ci proviendra l’énergie nécessaire pour voler de succès en succès. Oui, le fameux 1 +1=3 qui se produit lorsqu’on tutoie l’extraordinaire.
«Plus vos collaborateurs sont compétents, plus ils élèveront votre niveau de jeu», ajoute-t-il.
Voilà, Malik. Si l’on en croit Edgar Grospiron, le meilleur moyen de rencontrer le succès sur le plan professionnel, c’est de veiller à réunir ces cinq ingrédients-là, de «chercher dès le départ la cohérence qui nourrira votre énergie». À vous de voir, donc, laquelle des deux options est la plus à même de répondre à ces critères. Il me semble que le choix est, en vérité, on ne peut plus simple, mais bon, je vous laisse seul juge.
En passant, l’écrivain français Antoine de Saint-Exupéry a dit dans Terre des hommes: «Ce que d’autres ont réussi, on peut toujours le réussir».