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Les jeunes grimperont plus vite les échelons

Catherine Charron|Mis à jour le 16 avril 2024

Les jeunes grimperont plus vite les échelons

La prochaine génération devra donc revoir sa façon de produire, et sa mesure du bien-être d’une société, avec des critères autres que le produit intérieur brut. (Photo: 123RF)

Calamité annoncée de leurs employeurs, il semble que la pénurie de main-d’œuvre pourrait bien être l’occasion pour les jeunes travailleurs de grimper plus rapidement les échelons de leur organisation, façonnant au passage l’économie à leur image, estime le PDG de Desjardins, Guy Cormier.

«La dernière fois qu’on a vu autant de jeunes qui veulent avoir un impact sur la société, ça a donné la Révolution tranquille, a-t-il indiqué lors de sa classe de maître à C2 Montréal. Beaucoup de jeunes [de l’époque] ont contribué à créer la société qu’on connaît aujourd’hui.»

Pourtant, ce phénomène passe sous le radar de bien des gens lorsque le manque d’employés est évoqué, observe-t-il, alors que seules les conséquences négatives financières semblent être analysées.

Les jeunes promettent pourtant selon lui de changer bien des choses à l’économie par le genre de valeurs auxquelles ceux-ci adhèrent, et plus tôt que tard. Déjà, le monde du travail a dû s’adapter à leurs nombreuses doléances.

«L’économie sera encore plus décarbonisée, elle va faire plus de place à l’humain, et sera mieux conciliée avec le bien-être», dit le PDG de Desjardins.

Ça signifie que les deux leviers connus pour rendre prospère une société, soit la population et la productivité, seront aussi appelés à être modifiés. D’abord, affirme Guy Cormier, puisque les projections démographiques ne sont pas près d’être renversées, le premier ne pourra livrer ce qu’on a vu dans les 50 dernières années.

Ensuite, bien qu’on souhaiterait se rabattre sur le deuxième, le choix ne sera pas aussi évident. «Les dommages sont trop grands sur l’environnement, souligne Guy Cormier. On va devoir faire autrement».

La prochaine génération devra donc revoir sa façon de produire, et sa mesure du bien-être d’une société, avec des critères autres que le produit intérieur brut, qui valorise la surconsommation et les exportations.

Et une telle transformation n’aurait pas eu lieu sans l’apport de la pénurie de main-d’œuvre, souligne le PDG de Desjardins : «ça va l’accélérer. Si on avait eu des gens, on n’aurait pas eu besoin de redéfinir tout ça.»