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Les longues journées de travail intense haussent le risque d’AVC

AFP|Publié le 20 juin 2019

Ce risque apparaît doublé chez ceux qui ont été exposés pendant au moins dix ans à un travail prolongé.

Travailler plus de dix heures par jour de façon prolongée, au moins cinquante jours par an, est associé à un risque d’AVC supérieur à celui encouru en travaillant moins, selon une étude.

Le risque de survenu d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) apparaît doublé chez ceux qui ont été exposés pendant au moins dix ans à un travail prolongé, selon l’étude parue jeudi dans le journal spécialisé Stroke, revue de l’American Heart Association.

L’étude sur l’association entre temps de travail prolongé et risque d’AVC a été réalisée par une équipe française de l’hôpital Raymond-Poincaré (AP-HP à Garches, dans les Hauts-de-Seine), des universités de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et de Paris-Saclay (région parisienne) avec l’Inserm. Ce travail s’appuie sur les données de la cohorte française Constances (sur l’âge, le sexe, le temps de travail et le fait de fumer ou non) qui regroupe 200 000 personnes âgées de 18 à 69 ans consultant des centres d’examens de santé.

Un entretien médical complémentaire a permis d’identifier d’autres facteurs de risques cardiovasculaires et de précédents AVC. Les personnes employées à temps partiel et celles qui avaient déjà eu un AVC avant d’avoir un temps de travail prolongé ont été exclues de l’étude.

Sur les plus de 140 000 patients retenus, 0,9 % ont rapporté un AVC, 29,6 % (42 542) des temps de travail prolongés et 10,1 % (14 481) des temps de travail prolongés sur plus de dix ans, indique l’Assistance Publique des hôpitaux de Paris dans un communiqué.

La notion de temps de travail prolongé a été définie comme étant de dix heures minimum par jour pendant au moins 50 jours par an. 

Ainsi, le temps de travail prolongé a été associé à un risque de survenue d’AVC 29 % plus important dans la population concernée que dans celle travaillant moins, selon l’AP-HP.

« Être exposé à un temps de travail prolongé sur dix ans minimum est fortement corrélé à la survenue d’AVC, avec un risque doublé dans cette population par rapport à celle travaillant moins ».

L’association est plus significative chez les moins de 50 ans après la prise en compte des facteurs de risque habituels, remarquent les chercheurs qui n’ont relevé aucune différence entre les femmes et les hommes.

L’étude ne permet pas de conclure à un lien de causalité. Néanmoins, elle montre « une association significative » entre risque de survenue d’AVC et temps de travail prolongé sur une période égale ou supérieure à dix ans et confirme ainsi les conclusions d’une méta-analyse, publiée en 2015 dans la revue médicale The Lancet, sur l’excès de risque d’AVC lié à un travail prolongé.

Les nouveaux résultats pourront être utilisés pour la « prévention individuelle et globale », notent les auteurs même s’ils « devront être approfondis par des études complémentaires ».