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Les syndicats à la défense du télétravail

Catherine Charron|Publié le 19 septembre 2022

Les syndicats à la défense du télétravail

En clarifiant les modalités, employeur et travailleurs doivent faire gaffe à se peinturer dans un coin. (Photo: Christina @ Wocintechchat pou Unsplash)

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RHÉVEIL-MATIN. Le télétravail est là pour de bon, et l’Alliance de la fonction publique du Canada compte bien s’en assurer lors de ses négociations avec le Conseil du Trésor ce mois-ci. Et elle n’est pas la seule à agir à cet effet.

Le syndicat qui représente 230 000 employés ne fait pas que revendiquer le droit de travailler à distance : il veut qu’il soit autorisé, noir sur blanc, dans la convention collective de ses membres, rapporte le Globe and Mail.

Il souhaite ainsi écarter la possibilité que la décision d’accorder ou pas la permission à un employé de bosser de la maison n’incombe plus aux gestionnaires de chaque département.

D’autres regroupements pour la défense des droits des travailleurs s’affairent aussi en ce sens, alors que les patrons d’un peu partout au pays encouragent, voire obligent, leurs collègues à remettre les pieds au bureau.

La nouvelle présidente d’Unifor, Lana Payne, rappelle que le monde du travail a changé. Une telle requête sera davantage monnaie courante selon elle.

À moins que l’entreprise puisse démontrer que des tâches ne peuvent être pratiquées avec la même efficacité à distance, elle ne peut empêcher les membres de son équipe d’œuvrer de la maison, croit la présidente d’Unifor.

Dans leurs négociations avec l’employeur, le syndicat tient compte de plusieurs éléments. La politique de télétravail doit notamment être équitable entre les genres, la facture ne doit pas incomber au salarié, et éviter à tout prix que ce dernier soit pénalisé pour avoir préféré bosser depuis son domicile.

Le Syndicat canadien de la fonction publique ajoute que le télétravail ne doit pas être obligatoire, et que la rémunération, les avantages sociaux et le statut de ces travailleurs ne devraient pas non plus écoper.

En statuant nettement sur les modalités du télétravail, une organisation s’assure que tous, selon leur poste, seront traités de la même manière.

Le directeur du Centre for Industrial Relations and Human Resources de l’Université de Toronto, Rafael Gomez est d’avis que ces échanges entre syndicat et patron effaceront le flou et l’incertitude qui persistent à ce sujet depuis plus de deux ans maintenant.

Il y a aussi, croit-il, de fortes chances que ces discussions ruissellent entre entreprises et employés qui ne sont pas syndiqués, afin de clarifier les paramètres du travail à la maison.

Le hic, c’est que les deux parties se peinture dans un coin, prévient un professeur en comportement organisationnel de la Smith School of Business de l’Université Queen’s. Ils perdraient ainsi le luxe et la latitude d’adapter le télétravail à la situation de chacun.

C’est pourquoi il met en garde contre les ententes trop stricte qui pourrait miner la flexibilité habituellement associée au travail hybride.

 

 

 

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