Les trucs d’An Verhulst-Santos pour briser les plafonds de verre
Catherine Charron|Mis à jour le 08 novembre 2024An Verhulst-Santos, PDG de l'Oréal Canada (Photo: Melissa Gamache)
Il y avait un je ne sais quoi d’inspirant à observer des femmes comme Kamala Harris briguer des postes aussi convoités que le siège du Bureau ovale. À celles qui n’osent pas demander cette promotion tant convoitée ou la gestion de nouvelles responsabilités, voici les conseils d’autres femmes qui ont su briser des plafonds de verre.
Lorsque le milieu de travail dans lequel on évolue est inclusif, l’identité de genre n’est plus un frein à la progression de carrière. An Verhulst-Santos, la PDG de L’Oréal Canada, a pu l’observer de très près, elle qui a atteint plusieurs postes hauts placés chez la spécialiste des cosmétiques. Et elle reconnaît sa chance.
«Je comprends que la situation n’est pas la même partout, et que de nombreuses femmes sont confrontées à des inégalités sur leur lieu de travail, constate-t-elle en échangeant avec ses paires. Je peux honnêtement dire que je n’ai jamais ressenti de [tels] préjugés au cours de ma carrière.»
Nourrie par son ambition d’atteindre les plus hautes sphères de son organisation, celle qui est née en Belgique a su saisir des occasions qui l’ont amenée en France, aux États-Unis, au Brésil et au Canada, toujours au sein du Groupe L’Oréal.
La dirigeante ne s’est pas laissée freiner par «des barrières sociétales, ou encore par manque de confiance en soi», chose qu’elle invite d’ailleurs toutes les femmes à faire. «Osez repousser les limites, écrit-elle dans un échange avec Les Affaires. Si vous voulez que les autres croient en vous, il faut d’abord avoir confiance en soi et être soi-même, quoi qu’ils en pensent.»
Pour remplir sa propre coupe d’estime personnelle, l’ingénieure de formation a eu la chance d’être entourée des bons mentors. An Verhulst-Santos s’en est également remis aux faits. Sa confiance «s’est renforcée au fil des ans, car j’étais en mesure de définir les moyens nécessaires pour atteindre mes objectifs.»
Elle saute aussi sur les possibilités de sortir de sa zone de confort. «Le changement est une occasion exceptionnelle d’apprendre et de grandir, d’avoir de nouvelles perspectives, mais aussi d’apporter les siennes», estime celle qui a été présidente mondiale de la division des produits professionnels de L’Oréal.
Son passage au Brésil l’a d’ailleurs profondément marqué: «C’est le pays de la beauté sous toutes ses formes. La diversité de la beauté est comme nulle part ailleurs et cette diversité m’a beaucoup ouvert les yeux.»
Si elle a rencontré son lot de défis tout au long de son parcours, An Verhulst-Santos ne croit pas que ceux-ci étaient liés à son genre. Les postes qu’elle occupait et les responsabilités qui lui incombaient avaient davantage à y voir, estime celle qui n’est pas peu fière d’être la toute première femme à diriger la branche canadienne de L’Oréal.
Il lui est arrivé de se demander si elle avait tout en main pour les relever. Plutôt que d’être paralysée ou se laisser abattre par ce sentiment, la PDG s’est retroussé les manches, s’est «instinctivement investie et impliquée encore plus dans [s]on travail.»
La résilience a selon elle également été la clé. «Il faut être prête à relever des défis de taille», souligne-t-elle.
Se laisser inspirer
Certes, l’ambition et la confiance en elle ont été des moteurs pour lui permettre de gravir les échelons, tout comme sa curiosité.
La PDG de L’Oréal Canada s’est beaucoup nourrie des personnes qui l’ont entouré tout au long de son parcours. Elle s’est intéressée à ce que les collègues pourraient lui amener, sans égard à leur expérience, leur âge ou leur niveau hiérarchique. En faisant de même, ça lui a permis de s’enrichir, croit-elle.
«L’essentiel, c’est d’aborder chaque interaction avec un véritable désir d’apprendre. […] En favorisant une culture de partage des connaissances et de communication ouverte, nous pouvons tous contribuer à la croissance et au développement de chacun au sein de l’organisation.»
Pour permettre à davantage de femmes de gagner en responsabilité dans leur milieu de travail respectif, An Verhulst-Santos est d’avis qu’il faut encore braquer les projecteurs sur ces barrières. «Nous devons absolument continuer à avoir ces conversations importantes afin de créer un changement positif pour les femmes partout dans le monde.»