Aujourd'hui, seulement 30% des employés vont au bureau le vendredi. (Photo: Alesia Kazantceva pour Unsplash)
MAUDITE JOB! est une rubrique où Olivier Schmouker répond à vos interrogations les plus croustillantes [et les plus pertinentes] sur le monde de l’entreprise moderne… et, bien sûr, de ses travers. Un rendez-vous à lire les mardis et les jeudis. Vous avez envie de participer? Envoyez-nous votre question à mauditejob@groupecontex.ca
Q. – «Nous travaillons aujourd’hui en mode hybride, la présence au bureau étant requise au minimum les lundis, mercredis et vendredis. Ça me frustre énormément, car j’adorerais avoir les vendredis à la maison: cela me ferait une transition en douceur vers la fin de semaine. Comment expliquer ça à nos patrons sans que ça passe pour un caprice?» – Océane
R. — Chère Océane, votre désir de télétravailler les vendredis n’est en rien un caprice. J’en veux pour preuve le fait que vous n’êtes pas la seule à avoir un tel besoin, loin de là. Un sondage mené en juin dernier par Kastle Systems, un fournisseur de services de sécurité dans les tours de bureaux, a mis au jour le fait qu’aux États-Unis seulement 30% des employés allaient au bureau le vendredi. Il s’agit du jour de la semaine où les bureaux sont les moins fréquentés, suivi par le lundi (41%). C’est si peu qu’on peut se demander si les vendredis au bureau ne sont pas morts…
Les raisons pour déserter le bureau le vendredi, quand on en a la possibilité, sont nombreuses, à commencer, comme vous l’avez souligné, par le simple fait d’être plus relax au travail cette journée-là et d’ainsi passer en douceur — physiquement et psychiquement — à la fin de semaine. Par exemple, on peut tranquillement boucler les dossiers importants de la semaine et tout aussi tranquillement préparer ceux de la semaine suivante. Ou encore, on ne perd pas de temps à se rendre au bureau, et ce temps gagné peut permettre de partir au chalet un peu plus tôt que d’habitude.
Maintenant, comment convaincre vos patrons de la pertinence des bienfaits liés au télétravail le vendredi? Eh bien, je vous suggère de leur indiquer que de grandes entreprises ont d’ores et déjà compris que le vendredi était un jour particulier de la semaine, à un tel point qu’elles ont adopté des mesures spécifiques pour rendre le travail plus agréable à vivre ce jour-là.
— Chez Citigroup, les vendredis sont maintenant «sans réunion Zoom».
— Chez KPMG, les employés sont autorisés à quitter le bureau dès 15h.
— Chez la start-up Bolt, à San Francisco, le vendredi était une journée si peu populaire que la haute direction a carrément supprimé le travail ce jour-là, en adoptant la semaine de quatre jours. Résultat? Un sondage interne a montré que 94% des employés étaient «satisfaits» de la semaine de 32 heures sans vendredi, que 84% se sentaient «plus productifs» et que le même nombre trouvait qu’ils avaient désormais un «meilleur équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle», selon un tweet du PDG Ryan Breslow.
Voilà, Océane, quelques arguments qui pourraient faire mouche auprès de vos patrons. Car je suis convaincu que leur priorité est d’avoir des employés «heureux, engagés et performants», à l’image de ceux de Bolt. Ce que peuvent justement apporter les vendredis en télétravail ou même sans travail grâce à la semaine de quatre jours.