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Levée du télétravail obligatoire: déjouer le biais de proximité

Catherine Charron|Publié le 09 février 2022

Levée du télétravail obligatoire: déjouer le biais de proximité

Le modèle hybride ne sera pas équitablement salutaire pour l'ensemble de vos employés. (Photo: 123RF)

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RHÉVEIL-MATIN. Québec ayant annoncé la levée de l’obligation de faire du télétravail dès le 28 février, il est temps de dépoussiérer votre plan de retour au bureau en mode hybride.

Le hic, c’est que cette nouvelle acclamée par le milieu des affaires rime avec biais de proximité, aux dépens des femmes, des parents et des personnes racisées, nous apprenait le 25 janvier dernier le consortium Future Forum.

Rappelons que ce traitement de faveur insidieux inquiète tout particulièrement les Canadiens qui travailleront dans un environnement de travail hybride, dévoilait ADP en décembre 2021.

Pourtant, la majorité des salariés (78%) s’attendent à pouvoir décider quand, et où ils accomplissent leurs tâches. Ce besoin est davantage présent chez les femmes (surtout les mères), et les personnes de couleur parmi les 10 000 employés sondés un peu partout sur le globe en novembre 2021.

S’il n’est pas comblé, pas moins de 72% de ces employés comptent se mettre à la recherche d’un nouveau poste au cours de la prochaine année. Dans l’ensemble de l’échantillon, ce nombre est plutôt de l’ordre de 58%.

Si les groupes historiquement «sous-représentés parmi les travailleurs du savoir passent moins de temps au bureau, ça pourrait freiner leur accès à des opportunités professionnelles». Côtoyant moins leur patron, ils toucheront à moins de «promotions ou des avancements dans leur carrière», écrit-on dans l’étude.

En effet, 75% des gestionnaires qui bossent de la maison espèrent retourner au bureau de 3 à 4 jours par semaine, tandis que chez les membres de leur équipe, ils sont 37% à émettre ce souhait.

Le nombre de supérieurs qui s’inquiètent d’un tel traitement inéquitable entre les adeptes du télétravail et leurs collègues au bureau augmente alors qu’ils étaient 33% au dernier trimestre, ils sont maintenant 41% des répondants, souligne le rapport.

 

Quelques pistes de solution

Pour remédier à la situation, le consortium recommande aux organisations de «diriger par l’exemple», en mettant en place des politiques d’inclusivité et d’équité qui minimiseront ce risque. Elles pourraient notamment s’assurer que les gestionnaires passent un peu moins de temps au bureau ou encore que lorsque des rencontres ont lieu, l’ensemble des convives y assiste virtuellement ou en présentiel.

La confiance et la communication transparente sont aussi des éléments clés. Précisons toutefois que 72% des patrons sont convaincus qu’ils en font preuve, tandis que 47% de leurs employés sont du même avis. Sans surprise, les salariés qui se sentent gardés dans le noir sont bien moins satisfaits au travail que leurs collègues et ont deux fois plus de chance de regarder si l’herbe est plus verte chez l’employeur voisin.

Pour mieux appuyer leur équipe, et suivre le progrès des membres qui bossent de la maison, les dirigeants devraient laisser tomber les vieilles pratiques de gestion — qui risqueront de ressurgir avec le retour au bureau — et développer de nouvelles aptitudes.

L’ère des «coachs empathiques» a maintenant sonné, et il semble temps de se concentrer «sur les résultats, plutôt que les moyens mis en œuvre» par l’employé pour accomplir son travail.

 

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