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L’histoire de Nicolas Duvernois vous interpelle? Agissez maintenant!

Le courrier des lecteurs|Publié le 10 octobre 2024

L’histoire de Nicolas Duvernois vous interpelle? Agissez maintenant!

(Photo: Adobe Stock)

Un texte de Sylvie Lavergne et Amélie Lemire inf. B.A.A., Tête Première, programme de soutien psychologique pour les entrepreneurs 

COURRIER DES LECTEURS. En lisant le texte de Nicolas Duvernois, nous réalisons qu’il fait écho aux besoins de plusieurs entrepreneurs que nous aidons au quotidien dans le cadre du programme Tête Première. Nous pouvons donc difficilement rester de glace devant son courage de prendre la parole, car nous savons qu’il n’est pas seul.

Reconnaître ses limites et prendre soin de soi 

L’entrepreneuriat est souvent perçu comme un parcours de persévérance et de dépassement de soi. Les entrepreneurs sont salués pour leur capacité à créer de la valeur, à relever des défis et à maintenir leur passion en vie malgré les obstacles. Cependant, il est crucial de reconnaître que ce dépassement peut parfois masquer de la fatigue, ou même de l’épuisement.  

Merci, Nicolas, de rappeler que le besoin de prendre soin de soi n’est pas un signe de faiblesse ou un indicateur de non-succès. Ton parcours exceptionnel nous montre qu’il est tout à fait possible d’être à la fois un créateur de valeur et un humain qui a des limites.

Trouver de l’équilibre dans le déséquilibre entrepreneurial 

Aimer son entreprise et s’investir corps et âme dans sa réussite est souvent ce qui motive l’entrepreneur à se dépasser. Mais cet amour peut aussi conduire à une fatigue persistante, où il est difficile de voir où la persévérance devient perverse.

On a constaté, lors de nos interventions des dernières années, qu’environ le tiers des entrepreneurs rencontrés présentaient déjà des symptômes qui correspondent à un diagnostic médical de santé mentale. Ils attendent très (trop) longtemps avant de demander de l’aide. 

Dans un monde où le succès est mesuré par l’acharnement et l’endurance, il est difficile d’admettre que l’on est épuisé. Pourtant, reconnaître que l’on passe du « jaune » au « rouge » n’est pas une faiblesse, tout comme le démontre Nicolas. C’est savoir prendre une pause au bon moment pour éviter des conséquences plus graves. 

Quels sont les signes? 

Les signes avant-coureurs d’épuisement – l’insomnie, le manque de concentration, la procrastination, l’impatience ou le cynisme – peuvent facilement être balayés sous le tapis, surtout en période de transition ou de croissance. L’excitation et l’adrénaline peuvent parfois masquer la fatigue. Lorsque ces symptômes durent plus de deux semaines et s’intensifient, il est crucial de faire une pause pour prendre du recul et réévaluer sa situation. 

L’entrepreneuriat est souvent comparé à un sport de haut niveau. Un athlète peut compter sur son équipe pour détecter les signes de fatigue et lui signaler les dangers. Pourquoi cela devrait-il être différent pour les entrepreneurs ? Il est temps de reconnaître que l’écosystème d’affaires doit jouer ce rôle d’équipe de soutien, en aidant les entrepreneurs à identifier ces signes et à prendre les mesures nécessaires avant qu’il ne soit trop tard.

La prison de la passion 

Pour les entrepreneurs, il est facile de se sentir piégé par les responsabilités et les engagements, surtout quand ceux-ci découlent de leurs propres choix et de leur passion. La passion peut devenir une prison lorsqu’elle laisse place à l’escalade des engagements : on se sent obligé de continuer, pour soi, pour ses employés, pour ses clients. Ce sentiment de culpabilité – celui de ne pas être à la hauteur, de ne pas en faire assez – est omniprésent. 

«Pour assurer leur performance et leur santé au long terme, les entrepreneurs passionnés doivent prévoir leurs moments de récupération. Ainsi, ils demeurent en contrôle de leurs activités. S’ils dépassent la limite, la passion peut les blesser et les forcer au repos.» Marie-Pier Boivin, Phd, psychologue du travail et des organisations, professeur à l’Université de Montréal

«La clé pour entreprendre, c’est de savoir bien s’entourer.» — Laurie Bellerive, propriétaire O-Volt Trois-Rivières et ambassadrice du programme Tête Première 

Savoir s’entourer de personnes compétentes et bienveillantes n’enlève rien à la fierté d’avoir bâti son entreprise. Au contraire, c’est une force de reconnaître les signes d’épuisement et de pouvoir s’appuyer sur les autres pour nous aider à les surmonter.  

Concentre-toi sur ce que tu fais le mieux: entreprendre 

Nous sommes nombreux à applaudir les réussites entrepreneuriales, mais nous devons aussi apprendre à reconnaître et à applaudir le courage de ceux qui, comme Nicolas, savent dire «stop» pour mieux rebondir. L’entrepreneuriat est un marathon, pas un sprint. Il est essentiel de prendre soin de soi pour pouvoir continuer à créer de la valeur durablement. 

C’est pourquoi nous lançons un appel à tous les entrepreneurs qui se reconnaissent dans l’histoire de Nicolas. Agissez maintenant, cherchez de l’aide.

À bientôt, Nicolas!