Manque de cohésion d’équipe? C’est peut-être faute d’alignement
Catherine Charron|Mis à jour le 18 juin 2024«On n’a jamais été aussi hyperconnecté, et pourtant on n’a jamais été éloigné.» (Photo: 123RF)
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RHÉVEIL-MATIN. Si vous trouvez que votre équipe manque de cohésion, de liant entre chacun des membres, c’est peut-être parce qu’ils ne rament pas tous dans la même direction.
En effet, des quatre piliers sur lesquels repose son plan d’action pour bonifier l’esprit d’équipe, — soit la collaboration, la connaissance des collègues, la communication et l’alignement — Gabriel Renaud, le cofondateur de Hubu, remarque que c’est ce dernier qui fait le plus souvent défaut parmi les 200 entreprises qu’il a accompagnées.
«Ils ne savent pas où ils vont, observe-t-il. Sait-on quelles sont les aspirations des membres de l’équipe, et est-on capable de les connecter à la vision commune, à la mission que l’on porte? On peut très bien avoir des équipes où les gens sont connectés, où ils savent communiquer, mais où cet alignement est manquant.»
Daniel Renaud et lui ont lancé ce service pour unir les collègues au même moment où la pandémie de COVID-19 commençait à faire les manchettes. Agiles, ils ont mis un frein à leurs formations pour développer le jeu de cartes «Team Talk» qui s’est vendu à plus de 1500 exemplaires.
S’inspirant de la philosophie sud-africaine Ubuntu, qui signifie «je suis parce que nous sommes», ils ont depuis bâti un hub du «nous» dans la région de Québec, un endroit propice à la connexion entre collègues de travail grâce à des formations, des moments de réflexion et du jeu.
«On n’a jamais été aussi hyperconnecté, et pourtant on n’a jamais été aussi éloigné en termes de relation humaine. Le besoin explose. Il y a un an, on était que deux, et maintenant on est six et on anime des activités aux quatre coins du Québec», explique celui qui a vécu quelques années en Afrique du Sud.
Un travail nécessaire
Le cofondateur d’Hubu est convaincu que «mettre l’humain avant la performance [est] payant». L’organisation planche même sur un indice de la cohésion d’équipe, un outil qui servirait à mesurer l’incidence du climat de travail sur la rentabilité d’une entreprise. Sa sortie est prévue d’ici la fin de 2024.
«On sait que les retombées quantifiables importent énormément. [L’indice] va permettre aux leaders d’évaluer comment se porte la cohésion d’équipe, apprécier comment elle évolue, et la corréler avec le chiffre d’affaires et le taux de roulement», explique Gabriel Renaud.
Bien que ses bienfaits aient été démontrés, la méthode d’accompagnement de la PME n’est pas pour autant miraculeuse.
Les climats de travail toxique où une personne est usée au profit de l’organisation ne seront pas réglés après un atelier passé avec les facilitateurs d’Hubu, nuance l’ancien athlète d’Ice Cross Downhill. Toutefois, il est d’avis que leur formation crée un espace où les employés peuvent nommer leur inconfort.
À tout le moins, cela permettra aux dirigeants d’ouvrir leurs yeux.
Pour bâtir un environnement où règnent la confiance et la sécurité psychologique, Hubu s’assurera que les coéquipiers apprennent à se connaître au-delà de leur libellé de poste. Ça aussi, c’est un des grands points faibles en entreprise.
«On ne veut pas arriver du jour au lendemain et décider de créer un tel climat. Ça ne se fait pas avec un coup de baguette magique. Ça prend du temps, et c’est ce qu’on tente de créer, un moment où on ralentit le rythme pour pouvoir aller plus vite.»
Aller au-delà du «fun obligatoire»
Malgré les bonnes intentions des patrons, ce genre d’activité ne résonne pas de la même façon auprès de chaque employé. «En général, on a toujours une part des participants qui arrivent à reculons, tu le vois tout de suite dans leur langage corporel. On ne peut rien changer à ça», précise Gabriel Renaud.
Ces personnes transportent bien souvent un lourd bagage. Cela fait peut-être de nombreuses années qu’elles essayent de se faire entendre sans succès par leur employeur. Peut-être est-ce le énième gestionnaire qui cherche à redresser la barre d’une équipe dysfonctionnelle depuis son entrée dans l’entreprise.
Hubu ne confond pas activement les sceptiques. En fait, les facilitateurs vont travailler auprès des 80% des participants présents et qui ont envie de connaitre leurs collègues.
Résultat: les bons facilitateurs parviendront à les rameuter par la bande, mais aussi à transformer cette réticence en une curiosité pour mieux comprendre pourquoi une telle activité les rebute. «Ce sont souvent les gens qui en ont le plus besoin. Lorsqu’une ouverture se crée, ils deviennent nos meilleurs ambassadeurs.»
Pour les autres, cela peut marquer le début de la fin de leur parcours au sein de l’entreprise. «Après nos activités, ce n’est pas rare que l’on entende parler de départs. Ils comprennent quel genre d’engagement l’organisation souhaite avoir, et réalisent qu’ils ne sont peut-être plus à leur place», rapporte-t-il.
Un constat qu’il vaut mieux faire plus tôt que tard, autant pour l’employeur que pour l’employé malheureux.
Télétravailler ou ne pas télétravailler, telle est la question qui cause des émois dans bien des entreprises.
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