Il est devenu urgent de corriger le tir. (Photo: Miguel Bruna/Unsplash)
BLOGUE. Au Canada, un écart de rémunération considérable persiste entre les hommes et les femmes. Il se chiffre aujourd’hui à 24%: les femmes touchent un salaire moyen, avant impôt, de 51.352$ tandis que pour les hommes celui-ci atteint 67.704$, selon un sondage mené par Léger pour le compte d’ADP Canada.
De manière générale, les femmes sont beaucoup plus susceptibles d’avoir un salaire avant impôt inférieur à 50.000$ tandis que les hommes sont beaucoup plus susceptibles de gagner 50.000$ ou plus.
Pis, lorsqu’on considère la rémunération supplémentaire (qui comprend primes et autres participations aux bénéfices), on note que les hommes reçoivent un montant deux fois supérieur à celui des femmes: ils touchent en moyenne 7.646$ en rémunération supplémentaire, contre 3.250$ pour les femmes. Ce qui revient, pour les hommes, à une progression de 25% entre 2018 et 2019 et, en revanche, à une baisse de 17% pour les femmes.
(Source: Léger/ADP Canada, 2020)
Et pourtant, les Québécois sont les Canadiens qui sont les plus convaincus que les hommes et les femmes sont rémunérés de façon égalitaire dans leur organisation. Ils sont en effet 80% à le croire, alors que le pourcentage pour l’ensemble des Canadiens est de 74%.
Autrement dit, 8 Québécois sur 10 se trompent lourdement – ou sont dans le déni – quant à l’égalité des traitements salariaux effectuée par leur employeur : il n’y en a tout simplement pas, les femmes sont systématiquement moins bien payées que les hommes, et cela va en s’accentuant lorsqu’on considère l’attribution de primes et autres participations aux bénéfices.
La question saute aux yeux : cette injustice nous choque-t-elle tant que ça? Pousserions-nous vers une correction de la situation si nous en prenions vraiment conscience? Le sondage montre que les milléniaux – les 18-34 ans – sont les seuls à se dire prêts de passer de la parole aux actes : 49% d’entre eux changeraient d’employeur s’ils découvraient que leur organisation n’atteignait pas l’équité salariale, ou à tout le moins ne faisait pas des pieds et des mains pour y parvenir rapidement.
«Il s’agit là d’un signal fort indiquant que, demain, les choses pourraient changer à ce sujet, dit Natalka Haras, conseillère juridique, d’ADP Canada. Car la nouvelle main-d’œuvre est d’ores et déjà capable de reconnaître les signes de préjugés sexistes au travail, que ce soit dans les pratiques ou dans les politiques d’une organisation. En conséquence, si les employeurs veulent vraiment parvenir à attirer et retenir les talents d’aujourd’hui et de demain, ils n’ont pas d’autre choix que de viser l’équité salariale sans tarder.»
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Au Canada, un écart de rémunération considérable persiste entre les hommes et les femmes. Il se chiffre aujourd’hui à 24%: les femmes touchent un salaire moyen, avant impôt, de 51.352$ tandis que pour les hommes celui-ci atteint 67.704$, selon un sondage mené par Léger pour le compte d’ADP Canada.
De manière générale, les femmes sont beaucoup plus susceptibles d’avoir un salaire avant impôt inférieur à 50.000$ tandis que les hommes sont beaucoup plus susceptibles de gagner 50.000$ ou plus.
Pis, lorsqu’on considère la rémunération supplémentaire (qui comprend primes et autres participations aux bénéfices), on note que les hommes reçoivent un montant deux fois supérieur à celui des femmes: ils touchent en moyenne 7.646$ en rémunération supplémentaire, contre 3.250$ pour les femmes. Ce qui revient, pour les hommes, à une progression de 25% entre 2018 et 2019 et, en revanche, à une baisse de 17% pour les femmes.
Et pourtant, les Québécois sont les Canadiens qui sont les plus convaincus que les hommes et les femmes sont rémunérés de façon égalitaire dans leur organisation. Ils sont en effet 80% à le croire, alors que le pourcentage pour l’ensemble des Canadiens est de 74%.
Autrement dit, 8 Québécois sur 10 se trompent lourdement – ou sont dans le déni – quant à l’égalité des traitements salariaux effectuée par leur employeur : il n’y en a tout simplement pas, les femmes sont systématiquement moins bien payées que les hommes, et cela va en s’accentuant lorsqu’on considère l’attribution de primes et autres participations aux bénéfices.
La question saute aux yeux : cette injustice nous choque-t-elle tant que ça? Pousserions-nous vers une correction de la situation si nous en prenions vraiment conscience? Le sondage montre que les milléniaux – les 18-34 ans – sont les seuls à se dire prêts de passer de la parole aux actes : 49% d’entre eux changeraient d’employeur s’ils découvraient que leur organisation n’atteignait pas l’équité salariale et ne faisait pas des pieds et des mains pour y parvenir rapidement.
«Il s’agit là d’un signal fort indiquant que, demain, les choses pourraient changer à ce sujet, dit Natalka Haras, conseillère juridique, d’ADP Canada. Car la nouvelle main-d’œuvre est d’ores et déjà capable de reconnaître les signes de préjugés sexistes au travail, que ce soit dans les pratiques ou dans les politiques d’une organisation. En conséquence, si les employeurs veulent vraiment parvenir à attirer et retenir les talents d’aujourd’hui et de demain, ils n’ont pas d’autre choix que de viser l’équité salariale sans tarder.»