Un effet fou sur les impacts négatifs du stress... (Photo: Wocintechchat pour Unsplash)
MAUDITE JOB! est une rubrique où Olivier Schmouker répond à vos interrogations les plus croustillantes [et les plus pertinentes] sur le monde de l’entreprise moderne… et, bien sûr, de ses travers. Un rendez-vous à lire les mardis et les jeudis. Vous avez envie de participer? Envoyez-nous votre question à mauditejob@groupecontex.ca
Q. – «Dès que je suis sous pression au travail, je perds mes moyens et ma performance en est gravement affectée. Il suffit qu’on me demande de faire une présentation en réunion, ou encore de démarcher un nouveau client, et je pars en vrille. Y a-t-il un truc pour remédier à ce problème handicapant?» – Suzanne
R. – Chère Suzanne, j’ai une bonne nouvelle pour vous. Il y a bel et bien des astuces pour atténuer les impacts négatifs du stress au travail, et je vais vous en indiquer une tirée d’une récente étude sur le sujet.
Yumeng Gu est doctorante en économie à l’Université de Californie, à Davis (États-Unis). Avec trois autres chercheurs, elle a invité des étudiants vivant en colocation depuis peu à participer à une petite expérience. Les participants ont été mis en binômes, et chaque binôme a été isolé des autres.
Dans un premier temps, chaque binôme devait avoir une petite discussion. Pour la moitié d’entre eux, il s’agissait juste de raconter une anecdote survenue dans leur quotidien, la veille. Pour l’autre moitié, il fallait exprimer de la gratitude envers l’autre, peu importait qu’il s’agisse d’un détail («Merci pour le café que tu as préparé pour tous les colocs, hier») comme pour un point important («Merci pour ta constante bonne humeur, ça crée une ambiance géniale pami tous les colocs!»).
Dans un second temps, les binômes ont été mis sous forte pression: ils avaient six minutes, pas une seconde de plus, pour – tenez-vous bien – concevoir un nouveau design pour un vélo, une étude de marché et un argumentaire de vente. Puis, chaque participant a été équipé de capteurs sensoriels et a eu trois minutes pour présenter, seul, le projet de mise en marché du tout nouveau vélo à un jury qui avait pour consigne de n’exprimer aucune émotion (ni positive ni négative). À la clé, une somme rondelette pour les meilleurs projets présentés.
Résultat? Il tient en deux points principaux:
– Les participants qui avaient exprimé et reçu de la gratitude ont vu leur cœur pomper plus de sang et leur système vasculaire se dilater davantage que les autres. Cela a permis à plus d’oxygène d’alimenter leur cerveau et leur corps. Ce qui les a mis dans une meilleure posture face au stress.
– Les participants qui n’ont échangé que des banalités du quotidien avant d’accomplir la mission stressante se sont retrouvés, eux, en mauvaise posture: leur système vasculaire s’est contracté sous le coup du stress. Ce qui a nui à l’alimentation en oxygène du cerveau et du corps.
Autrement dit, une astuce simple et efficace pour faire face à une tâche stressante, c’est d’exprimer ou de recevoir de la gratitude. Cela peut se faire aisément, à l’aide d’un stylo et d’une feuille de papier: vous prenez quelques instants dans un coin isolé et vous rédigez à la main quelques lignes de gratitude. Ou bien, vous prenez deux minutes d’un collègue pour lui glisser un petit mot de gratitude. Puis, vous vous lancez dans la tâche en question. Et le tour sera joué!