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Pénurie de main-d’oeuvre: l’automatisation, votre nouvel allié

Catherine Charron|Publié le 29 septembre 2021

Pénurie de main-d’oeuvre: l’automatisation, votre nouvel allié

Mine de rien, votre PME gagnera aussi en productivité. (Photo: Adam Winger pour Unsplash)

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RHÉVEIL-MATIN. Il semblerait que pour tirer un trait sur leurs difficultés à recruter, bon nombre de PME gagneraient à automatiser davantage de leurs tâches, affirme-t-on dans la plus récente étude de la Banque de développement du Canada (BDC) parue le 29 septembre 2021.

En effet, les entrepreneurs qui misent sur la technologie (10% des répondants) sont ceux qui éprouvent aujourd’hui le moins de souci à engager, a-t-elle conclu à l’issue de deux enquêtes menées en mai et en juin auprès de 1251 entrepreneurs et 3000 Canadiens. «La stratégie qui a le plus d’impact positif n’est pas celle qui est la plus utilisée», constate avec surprise son vice-président Recherche et économiste en chef, Pierre Cléroux.

En entrevue avec Les Affaires, celui-ci rappelle qu’en plus de les soustraire aux ennuis liés à la pénurie de main-d’œuvre, l’automatisation permettra à ces organisations d’être plus productives, en plus d’alléger la charge de leurs employés actuels. C’est pourquoi, pour emboiter le pas, il recommande fortement de procéder une tâche à la fois, en priorisant celles pour lesquels il est difficile de trouver les bons candidats.

Bien qu’il reconnaisse que l’achat d’une nouvelle machine pour trier vos pilules ou l’adhésion à un service de prises de rendez-vous en ligne puissent sembler être des dépenses onéreuses à court terme, Pierre Cléroux est convaincu qu’elles prouveront leur rentabilité «très rapidement».

D’autant que le problème de main-d’œuvre — qui talonne depuis une dizaine d’années déjà les dirigeants d’entreprises — est loin d’avoir dit son dernier mot, surtout au Québec. Elle a d’ailleurs freiné la croissance de 64% des dirigeants canadiens qui ont répondu à son sondage. «La population y est plus vieillissante que la moyenne canadienne. Vingt pour cent [des Québécois] ont plus de 65 ans, alors qu’ils ne représentent que 16% dans le reste du pays, et la croissance économique y est supérieure», souligne l’économiste en chef.

La BDC a aussi constaté que les PME à la démarche d’embauche plus structurée éprouvaient moins de difficultés à recruter. Pierre Cléroux précise que «les entreprises qui ont un processus plus formel, donc qui ont identifié leurs besoins, ont fait une description de tâches et l’ont annoncé sur les réseaux sociaux, ont beaucoup plus de succès», contrairement à celles qui ne cherchent qu’à travers leur réseau.

La compétition féroce pour attirer des talents oblige les PME à vendre leur marque employeur, et à communiquer l’ensemble de la rémunération que toucheront de futurs employés. Encore aujourd’hui, près de 57% de répondants au sondage ont laissé entendre qu’ils avaient quitté leur dernier emploi pour un autre mieux payé, a révélé l’étude «Comment s’adapter à la pénurie de main-d’œuvre : Les difficultés d’embauche sont là pour rester».

Or, les PME aux moins grandes réserves ne sont pas pour autant pantoises devant un tel constat, car la rémunération globale, qui comprend les avantages sociaux, la formation offerte, la flexibilité et le maintien du télétravail valent leur pesant d’or dans le contexte actuel, assure Pierre Cléroux. «Il y a un besoin d’avoir un meilleur équilibre ente la vie privée et le travail», et cette flexibilité permettra aux PME de se démarquer.