Performance et récupération: les clés du succès inspirées du monde sportif

Un texte de Maé Ustarroz, fondatrice de Pangea

COURRIER DES LECTEURS. Cet été, les athlètes du monde entier nous ont rassemblés et inspirés. Que nous soyons sportif ou non, nous avons pour la plupart été sensible aux défaites et victoires observées plus ou moins attentivement dans les médias et réseaux sociaux. Pourquoi? Peut-être parce que nous nous reconnaissons en eux. Que ce soit dans le sport, le travail ou encore la vie familiale, nous avons tous parfois la perception d’évoluer dans un environnement hautement compétitif où nous sommes amenés à nous dépasser.

Sur les réseaux sociaux, une vidéo de deux femmes enceintes a fait grande impression cet été. Grimper un chemin de terre battu en forêt en étant enceinte de 8 mois? Ça vaut bien une épreuve aux Jeux olympiques. Pour beaucoup d’entre nous, enchaîner travail et gestion de la vie de famille équivaut bien à un duathlon!

Que peut-on apprendre des athlètes?

À l’apogée de leur carrière, les athlètes dédient leur vie à la gestion et l’optimisation de leurs performances physiques et mentales pour obtenir les meilleurs résultats en compétition. La compétition représente une toute petite partie de leur vie. C’est la partie visible de l’iceberg.

Quand on pense à l’athlète, on l’imagine en mouvement, dans l’expression de son effort maximum. Ce qu’on ne voit pas, c’est la partie immergée de l’iceberg. Celle qui comprend une planification méthodique de son régime alimentaire, de ses entraînements et de ses temps de récupération.

De 2014 à 2018, j’ai dirigé un centre d’escalade à Montréal et j’ai été amenée à côtoyer de nombreux grimpeurs de haut niveau. C’est à cette occasion que j’ai appris l’importance de la «récupération» dans le cycle de gestion de la performance. Récupérer n’est pas synonyme de repos. Cela ne signifie pas s’allonger sur son sofa pour regarder Netflix en mangeant du chocolat. Récupérer veut dire bouger différemment, engager d’autres groupes musculaires pour reposer ceux de la veille. On veut encourager le maintien du mouvement pour se renforcer différemment afin d’éviter les blessures et continuer notre progression. La récupération fait partie intégrante du cycle de performance.

Je suis consultante en gestion et communication. Depuis la pandémie, j’observe comme vous un mouvement effréné au sein des entreprises qui doivent rebondir plus vite que jamais pour s’adapter à de nouvelles réalités. Les employés et employées doivent développer de nouvelles compétences et s’adapter à la vitesse de la lumière. Pour la plupart des professionnels avec qui le travaille le stress est particulièrement élevé et la fatigue bien installée.

Et si nous essayions d’adopter une philosophie d’athlète dans la gestion de nos quotidiens?

En entreprise, nombreux sont ceux d’entre nous qui ne «récupèrent» jamais et qui par fatigue décident de changer d’employeur ou de prendre quelques mois «off» en «burn out» pour se remettre d’un effort trop soutenu trop longtemps. Comme une blessure physique, la personne a besoin de temps pour se remettre. Mais un retrait du jeu ne signifie pas «récupération».

Et si nous considérions un «rush» de travail comme une course olympique? Et si notre gestionnaire se considérerait comme un coach sportif pour accompagner l’équipe dans tout le processus de performance? Nous ne focaliserions alors pas uniquement sur la ligne d’arrivée, mais sur nos cycles de préparation et de récupération. Si la livraison de votre produit est la ligne d’arrivée… quels sont vos cycles d’entraînement? Quels sont vos exercices de récupération?

Les réponses à ces questions varient d’une industrie à l’autre, d’une équipe à l’autre.

Ces questions-là sont tout aussi valables au niveau individuel dans la sphère personnelle et familiale.

Je crois que nous avons beaucoup à apprendre des athlètes. Ils nous inspirent pour une raison. La rentrée signifie la reprise des tâches du quotidien et pour beaucoup l’accélération des tâches professionnelles. Je me demande comment intégrer le mode de vie d’athlète et les périodes de récupération dans nos quotidiens bien chargés.