«Il y a une interrelation très importante entre les considérations EDI et le secteur financier.» (Photo: 123RF)
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RHÉVEIL-MATIN. Le secteur financier pourrait bien être le meilleur allié des promoteurs de l’équité, la diversité et l’inclusion (EDI) afin de changer les pratiques de leurs organisations.
C’est ce qu’on conclut en écoutant les panélistes de la quatrième et dernière classe de maitre du 15 février 2024 organisée dans le cadre du programme «Briser l’isolement des conseillères et conseillers en EDI», une initiative de la Chaire BMO en diversité et gouvernance et du Bureau d’intégration des nouveaux arrivants à Montréal de la Ville.
Pendant près d’un an, des experts d’environ 150 entreprises se sont joints à «cette communauté de pratique» afin d’échanger sur les meilleures actions à poser et de s’épauler dans leur démarche.
«On entend dire beaucoup de choses sur l’EDI. On salue son importance, on est avide de comprendre comment la réussir, mais on la confond souvent avec l’accès à l’égalité en emploi, on la remet en question pour son utilité et sa complexité, observe la titulaire de la chaire, Tania Saba. Pourtant, c’est au cœur du développement d’économie et de société plus durable.»
De nombreuses études empiriques ont démontré que les entreprises dont les membres de l’équipe de direction sont diversifiés sont plus innovantes et créatives, ce qui leur permet de mieux s’en tirer que leurs pairs en période de crise notamment, rappelle Florian Roulle, vice-président Finance durable de Finance Montréal.
«Qu’on le veuille ou pas, ce sont ces entreprises que l’on [veut épauler] dans le secteur financier. Il y a une interrelation très importante entre les considérations EDI et le secteur», confirme-t-il.
Les chiffres, une preuve difficile à réfuter
L’économie et le milieu des affaires étant ce qu’ils sont, il faut parvenir à chiffrer les retombées, démontrer leur rentabilité et leur retour sur investissement rappelle aux participants Sévrine Labelle, directrice générale du Lab Excelles de BDC Capital. Et il y en a, martèle-t-elle.
«J’entends encore dire que lorsqu’on se préoccupe de l’EDI, de générer un impact positif, automatiquement on coupe dans les profits, les revenus et la performance financière, dit l’ancienne PDG d’Evol. Si on veut que ça dure dans le temps, et que ça s’accélère, il faut en montrer les résultats positifs.»
Chiffres en main, il sera plus facile de convaincre les hautes directions d’emboiter le pas, elles sans qui les efforts EDI et durables sont pratiquement voués à l’échec, a observé Isabelle Martin, professeure agrégée à l’École de Relations industrielles l’Université de Montréal dans le cadre de ses études.
Les experts en EDI doivent par la suite écouter ce que les personnes qu’ils souhaitent épauler ont réellement besoin, et ne pas craindre de demander de l’aide aux «groupes communautaires et les membres de communautés marginalisées pour avancer. Dans le monde des affaires et de la finance, on a notre propre réalité, mais on n’est pas nécessairement connectés», ajoute celle qui est aussi directrice de l’Institut Michael D.Penner sur les enjeux ESG.
Apprécier le chemin parcouru pour s’élancer
Ruth Vachon, PDG du Réseau des Femmes d’Affaires du Québec, souligne aux experts en EDI présents à l’événement l’importance dans cette démarche de longue haleine de prendre le temps de reconnaitre tout le chemin parcouru.
Sévrine Labelle abonde dans le même sens. «Depuis que je travaille de deux pas, puis on recule de trois. Ce n’est pas un avancement qui est linéaire, c’est parfois décourageant. Je commence cependant à avoir un horizon d’un peu plus de temps, et je vois que la tendance va vers le haut, il y a toujours plus d’initiatives, un éveil est vraiment là.»
Le secteur financier demande lui-même à ce que des réglementations soient mises en place afin d’évaluer les retombées des initiatives d’EDI des entreprises afin de faire de la finance plus durable, ce qui est en soi un changement de paradigme, confirme Florian Roulle.
Maintenant, est-ce que les choses vont bouger assez vite? Ça, c’est la grande inconnue qui inquiète tous les panélistes présents lors de la classe de maitre.
Télétravailler ou ne pas télétravailler, telle est la question qui cause des émois dans bien des entreprises.
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