Un vital besoin de connexion... (Photo: Kelly Sikkema pour Unsplash)
MAUDITE JOB! est une rubrique où Olivier Schmouker répond à vos interrogations les plus croustillantes [et les plus pertinentes] sur le monde de l’entreprise moderne… et, bien sûr, de ses travers. Un rendez-vous à lire les mardis et les jeudis. Vous avez envie de participer? Envoyez-nous votre question à mauditejob@groupecontex.ca
Q. – «Olivier, ça fait plusieurs reprises que vous dévoilez en décembre le livre qui vous a le plus marqué durant l’année écoulée. J’ai pris l’habitude d’offrir ce livre à Noël. Est-ce que vous allez maintenir cette tradition?» – Christine
R. – Chère Christine, pas d’inquiétude à avoir, je vais poursuivre ce que vous appelez une «tradition». D’autant plus qu’il y en a eu, cette année, des livres intéressants concernant la vie au travail!
J’ai arrêté mon choix sur «Libérer la motivation avec la théorie de l’autodétermination» (Édito, 2022) cosigné par Jacques Forest, Anja Van den Broeck, Hermina Van Coillie et Marcus Mueller. C’est que tout part de la motivation – l’efficacité comme le bonheur dans notre quotidien au travail –, et que l’approche prônée par ce livre part du principe que chacun de nous possède naturellement tout ce dont nous avons besoin pour nous épanouir au travail. En fait, nous avons juste besoin de nous sentir autonomes, compétents et à la bonne place. Et le tour est joué!
Comment réunir de telles conditions? C’est ce qu’explique avec brio le livre, à coups d’exemples concrets et d’exercices pratiques, tous appuyés sur la science. Et je ne vais prendre qu’un extrait pour vous en convaincre, un extrait qui concerne notre besoin fondamental de connexion…
«Le besoin de connexion est satisfait lorsque les personnes se sentent appréciées et prises en charge par les autres, lorsqu’elles sont autorisées à prendre soin des autres et à les apprécier, et lorsqu’elles développent un lien stable et équilibré avec d’autres; et ce, peu importe leur statut hiérarchique. Les employés se sentent liés à leurs collègues lorsqu’ils peuvent parler de ce qui les préoccupe, lorsqu’ils reçoivent de l’aide s’ils rencontrent des difficultés et lorsqu’ils sont autorisés à manifester leur intérêt pour les autres.
«Lorsque votre besoin de connexion est frustré, vous avez l’impression de ne pas faire partie d’un groupe chaleureux et de n’avoir personne vers qui vous tourner. Vous percevez alors que votre entourage ne vous aime pas, voire que certains vous intimident et vous rejettent. Vous pensez que vous ne pouvez pas leur faire confiance et vous vous sentez seul et isolé. (…)
«Le besoin de connexion va au-delà des séances classques de consolidation d’équipe (team building, en anglais) qui comprennent des exercices sur la confiance ou la création de liens. De telles activités sont certainement précieuses et peuvent constituer une étape importante de renforcement de l’esprit d’équipe, peu importe le contexte. Mais la connexion signifie que vous partagez réellement et régulièrement avec d’autres les hauts et les bas de la vie et que vous faites l’expérience de la profondeur et de l’ouverture nécessaires pour bien ressentir l’essence humaine qui nous distingue.
«S’entraider pour respecter les délais, pouvoir s’épancher sur une interaction qui a été difficile, ou encore demander sincèrement «Comment ça va?», voilà qui satisfait le besoin de connexion. La qualité, plutôt que la quantité, des relations est d’ailleurs présentée dans nombre d’études scientifiques comme un facteur prédictif du bonheur…»
Et le livre de présenter dans un tableau récapitulatif des données pertinentes:
Les signes d’un besoin de connexion frustré
– Vous vous sentez exclu, ignoré, brimé ou blessé.
– Vous n’avez personne vers qui vous tourner en cas de coup dur.
– Vous vous sentez rejeté par les autres.
Les signes d’un besoin de connexion comblé
– Vous faites partie d’un ou de plusieurs groupes.
– Vous ressentez des liens chaleureux, étroits et authentiques avec ceux qui vous entourent.
– Vous vous sentez aimé.
– Vous vous souciez réellement des autres.
– Vous vous sentez accepté par les autres, quels qu’ils soient.
– Vous pouvez faire confiance aux autres.
– Vous avez la confiance des membres de votre équipe.
– Vous éprouvez un sentiment d’appartenance.
Vous voyez, maintenant? Vous percevez combien ce livre est précieux pour le bien-être en équipe, au sein de nos organisations modernes? Combien il peut vraiment changer votre vie au travail, pour le mieux, ça va de soi?
Bref, n’hésitez pas, Chrisitine, à poursuivre votre habitude d’offrir un livre à Noël, et celui-ci en particulier.