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Reprendre le contrôle de son emploi du temps

Geneviève Desautels|Publié le 28 avril 2021

Reprendre le contrôle de son emploi du temps

Geneviève Desautels croulait sous les rencontres virtuelles. Voici comment elle a remanié la situation: (Photo: Chris Montgomery pour Unsplash)

BLOGUE INVITÉ. La semaine dernière, j’ai lu une publication de Serge Beauchemin sur les réseaux sociaux. Il y faisait état du nombre de rencontres qu’il avait à son horaire en ces temps où les rencontres virtuelles se multiplient de façon exponentielle pour plusieurs d’entre nous.

Les commentaires sous la publication confirmaient ce que j’entends autant chez ceux qui œuvrent comme salariés ou travailleurs autonomes : la quantité de rencontres et de travail à réaliser est phénoménale et nous fait se questionner sur comment peut-on faire pour demeurer performant et en santé dans un tel contexte.

Ceux qui me connaissent depuis longtemps savent que j’ai toujours aimé réaliser plusieurs projets,voire plusieurs carrières en même temps. 

Enfant et adolescente j’apprenais non pas un, mais trois instruments à la fois dans des programmes spécialisés à l’école et au Conservatoire de musique de Montréal. 

Depuis le début de ma vie adulte, je me décris comme étant une personne organisée parce que j’aime trop être libre. 

À cela s’ajoute une croyance qui vient de ma famille où j’ai souvent entendu : « Si tu veux quelque chose, demande-le à quelqu’un d’occupé. » 

Animée par la motivation d’être et de me sentir utile en plus d’être généreuse de nature, j’accepte toutes les occasions de donner de mon temps lorsque je peux aider et rendre service.  

Cette façon d’être et de faire m’a beaucoup servi dans ma vie et particulièrement lorsqu’est arrivée la pandémie. Toutefois, entre les mois de mars et octobre je me suis laissé envahir par une quantité incroyable de rencontres virtuelles à la fois pour réaliser mes mandats, diriger nos équipes et pour honorer des engagements envers des personnes et des causes qui me tiennent à cœur.

Grâce à mes saines habitudes de vie qui me permettent d’être dans un certain équilibre dans mon déséquilibre depuis plusieurs années, ma santé physique et psychologique tiennent le coup. 

Le 1er novembre 2020 marquait le début de notre année financière. C’est souvent un bon jalon pour moi et cela m’amène à faire des réflexions, des bilans et des plans d’action.

Je savais que je ne pouvais pas poursuivre bien longtemps à ce rythme où, comme je l’exprime souvent, j’expire plus que j’inspire. 

Pendant sept mois, j’ai travaillé et donné du temps comme jamais afin d’accompagner les dirigeants, les gestionnaires et les employés à s’adapter à la réalité du télétravail et de la gestion à distance. J’ai aussi contribué au pivot et à la croissance de nos entreprises, en plus d’être maman de quatre enfants qui ont vécu eux aussi l’adaptation de l’école à distance.  

Au même moment j’ai écouté un balado de l’auteur Robin Sharma. On y mentionne essentiellement que notre agenda est le reflet de nos choix, de nos priorités et de nos valeurs. En effet, il représente ce à quoi nous accordons du temps. Regarde ton agenda et il te démontrera qui tu es !

Je n’ai pas aimé le reflet de moi-même que j’ai observé à travers mes +/-50 rencontres par semaine. Les semaines et les mois à venir n’allaient pas en s’améliorant. 

C’est alors que je me suis dit qu’il y avait seulement moi qui pouvais intervenir pour reprendre le leadership de mon emploi du temps.  

Un vertige s’est installé dans mon ventre. Je sais très bien que reprendre le contrôle implique d’aligner la tête et le cœur pour faire émerger le courage de choisir et que « choisir c’est renoncer » (André Gide).

J’ai donc ressorti mes 4 étapes simples pour passer de la conscience à l’action.

 

1. Observer l’éveil de sa conscience

C’est essentiellement ce que je viens de vous raconter plus haut.

 

2. Nommer son intention

Au quotidien, réaliser 50% de mes activités personnelles et professionnelles qui me ressourcer et 50% de mes activités personnelles et professionnelles qui me permettent de servir avec mes talents.

 

3. Enclencher le mouvement 

J’ai débuté en novembre en appliquant la théorie des petits pas.

J’ai commencé par réaménager mon emploi du temps pour avoir une journée complète sans travailler. Cela a pris deux mois pour arriver à ne travailler que trois heures par fin de semaine.

En novembre, j’avais encore un peu de marge de manœuvre pour gérer autrement mes rencontres à compter de janvier. J’ai aménagé les blocs « d’inspiration » d’une couleur afin de laisser de la place pour les heures « d’expiration ».

J’ai appris à prioriser (pour vrai). J’ai réalisé que je n’ai pas besoin de tout savoir et que oui, certaines décisions vont se prendre sans que je sois au courant.

J’ai osé dire lorsque c’était possible que je ne serais pas à la rencontre.

J’ai choisi de propulser les talents de 20 personnes et je suis impressionnée de constater que seule ou en petite équipe, ils sont aussi sinon meilleurs que moi.

Je continue d’oeuvrer sur ce sur quoi j’ai une réelle valeur ajoutée, ce qui me permet d’exprimer le plein potentiel de mes talents et qui me passionne.

 

4. Être et agir dans l’action

Depuis janvier, toutes les semaines, j’évalue la semaine qui vient de passer, j’ajuste la semaine à venir et j’anticipe le mois à venir.

Cette semaine, cela fera six mois que j’ai débuté mon passage de la conscience à l’action.

Je suis heureuse de vous confirmer que je n’ai pas perdu de contrat, que je n’ai pas dit « non » si souvent, que nos entreprises sont en pleine croissance, que les employés sont engagés, occupés et heureux.

Je consacre au moins trois heures par semaine à regarder en avant, à défricher et imaginer le futur. La moitié de mes journées sont dédiées à des activités qui me ressourcent et me régénèrent. Dans l’autre moitié, je donne avec tout mon cœur généreux, mon cerveau alerte et le dynamisme qui me caractérise.

C’est ce qui me permet d’être inspirée et, j’espère, inspirante pour ceux que j’accompagne, ceux que je dirige et pour nos enfants.

Être un leader authentique de sa vie, c’est un travail en continu. Comme disait Émile-Auguste Chartier : « il n’est pas difficile d’être malheureux. Ce qui est difficile c’est d’être heureux !

J’espère que ce récit personnel vous inspirera vous aussi à passer à l’action. C’est ma façon de donner au suivant pour qu’ensemble nous puissions durer, performer, se respecter et être bien individuellement et collectivement.