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Souffrez-vous (sans le savoir) d’apnée du courriel?

Olivier Schmouker|Publié le 22 octobre 2024

Souffrez-vous (sans le savoir) d’apnée du courriel?

L'apnée du courriel peut se révéler néfaste pour notre santé physique et mentale ainsi que pour notre productivité. (Photo: Jeremy Bishop pour Unsplash)

Q. — «J’ai récemment réalisé que je recevais, journée après journée, une tonne de courriels. J’arrive à y faire face, mais ça me stresse de plus en plus, au point qu’il m’arrive parfois de m’affaler sur mon bureau, de désespoir, tant il y en a à répondre sans tarder. Y a-t-il une manière simple et saine de gérer ses courriels?» – Dorothée

R. — Chère Dorothée, la gestion quotidienne de vos courriels vous stresse, voire vous rend anxieuse. Probablement vous êtes vous déjà retrouvée à retenir inconsciemment votre souffle ou à respirer de manière saccadée en ouvrant votre boîte de courriels, angoissée à l’idée de ce que vous allez y trouver. Si tel est le cas, alors il se peut fort bien que vous souffriez d’«apnée du courriel».

L’apnée du courriel? C’est le terme donné par Victoria McLean, fondatrice et PDG du cabinet-conseil en carrière City CV, établi au Royaume-Uni, à un phénomène aussi sournois que méconnu, soit le stress extrême que l’on peut ressentir dès lors qu’il s’agit de gérer ses courriels. «L’apnée du courriel se caractérise par un stress excessif et constant, qui peut mener, entre autres, à figer devant l’écran de son ordinateur, à s’affaler sur son bureau pour ne plus voir la «triste réalité» ou à s’activer comme un malade pour régler le «problème» (la masse de courriels à laquelle il nous faut impérativement répondre sans tarder)», a-t-elle indiqué au magazine britannique Stylist. 

Autrement dit, dès lors qu’on se met automatiquement en mode Paralysie, Fuite ou Combat face à nos courriels, les probabilités sont fortes que nous souffrions d’apnée du courriel. 

On s’en doute bien, ce mal peut se révéler particulièrement néfaste. Pour notre santé physique: fatigue oculaire, maux de tête, tensions musculaires, etc. Pour notre santé mentale: agitation, bouffées d’anxiété, trouble du sommeil, etc. Pour notre productivité: difficulté à se concentrer, indécision, tendance à l’isolement, etc.

Que faire pour y remédier? Victoria McLean a trois suggestions à cet égard.

  1. Prendre régulièrement des micropauses

Il est toujours bénéfique de s’éloigner temporairement de son écran d’ordinateur, de s’étirer et de respirer un bon coup. «On peut en profiter pour recourir à la technique de respiration 4/7/8», propose-t-elle. Il s’agit d’inspirer pendant quatre secondes, de retenir sa respiration pendant sept secondes, puis d’expirer lentement, pendant huit secondes. Cela active le système nerveux parasympathique du corps, et déclenche une vague de relaxation que l’on ressent partout en soi, explique-t-elle. 

  1. Fixer des plages horaires dédiées aux courriels 

Afin d’atténuer la sensation de pression constante due aux courriels qui peuvent survenir à tout instant, il peut être bon de se fixer des plages horaires dédiées aux seuls courriels. Ça peut revenir à consacrer les dix premières minutes de chaque heure à ceux-ci, ou mieux, à leur dédier, disons, un quart d’heure à une demi-heure une fois en matinée et une autre fois en après-midi, à heures fixes, si cela est possible. Comme ça, nous n’avons plus en arrière de notre tête la pensée continuelle qu’il nous faut nous occuper de nos sempiternels courriels. 

  1. Parler à son gestionnaire

Si jamais la gestion de vos courriels est l’une de vos tâches cruciales et nécessite trop de votre temps au point d’en faire de l’apnée, eh bien, parlez-en à votre gestionnaire. Ensemble, vous trouverez sûrement des pistes de solution simple et efficace pouvant, par exemple, alléger votre quotidien au travail, et donc votre sensation de surcharge: création d’un compte commun à toute l’équipe, chaque membre devant gérer les courriels y atterrissant à tour de rôle, disons, un jour de la semaine chacun; instauration de mesures propices au bien-être des membres de l’équipe, comme le droit de prendre plusieurs pauses de courtes et moyennes durées au cours de la journée; etc.

Voilà, Dorothée. Les courriels n’ont pas à devenir un cauchemar quotidien, ils peuvent et doivent demeurer un moyen simple et efficace de communiquer avec autrui. L’apnée du courriel n’est pas une fatalité. Vous pouvez, fort heureusement, y remédier. N’hésitez pas à me tenir informé de l’évolution de votre quotidien à ce sujet.