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Télétravailleurs sans frontières, panacée du recrutement?

Catherine Charron|Publié le 24 novembre 2021

Télétravailleurs sans frontières, panacée du recrutement?

Voici quelques pensez-y-bien pour éviter de mauvaises surprises. (Photo: Christin Hume pour Unsplash)

RHéveil-matin est une rubrique quotidienne où l’on présente aux gestionnaires et à leurs employés des solutions inspirantes pour bien commencer leur journée. En sirotant votre breuvage préféré, découvrez des astuces inédites pour rendre vos 9@5 productifs et stimulants.


RHÉVEIL-MATIN. Si certaines entreprises canadiennes se tournent vers l’extérieur de leurs frontières pour pallier la pénurie de main-d’œuvre ou offrent à leurs télétravailleurs de bosser de l’endroit qui leur convient, toutes ne sont pas prêtes à naviguer à travers les méandres administratifs pour renverser la vapeur.

Pourtant, le jeu en vaut bien souvent la chandelle à en croire l’Association canadienne de la paie et PwC dans leur rapport intitulé «Tendances en matière de travail à distance et outre-frontière – Le Canada est-il prêt?», paru le 24 novembre 2021.

Les résultats de leur enquête menée entre juin et août 2021 révèlent notamment que le mode hybride, où les employés doivent se présenter physiquement quelques jours par semaine au boulot, semble être la grande favorite des stratégies du retour au bureau, ayant été sélectionné par 40% des organisations sondées. La formule flexible, où ce choix est à la discrétion du salarié, est adoptée par 21% des répondants. Suit de près le modèle mixte, qui allie équipe entièrement à la maison et formule flexible, avec 16% des voix, tandis qu’un nombre similaire (14%) planche pour un retour complet sur les lieux du travail.

En théorie, les sociétés qui tablent sur les modèles flexibles et mixtes seraient de bonnes candidates pour le recrutement en dehors des frontières.

«Les entreprises peuvent fonctionner et prospérer avec une main-d’œuvre à distance, écrit le leader national, Analyse économique chez PwC Canada, Michael Dobner. Le fait de donner une dimension permanente à l’option du travail à distance et outre-frontière dans une future stratégie de ressources humaines pourrait potentiellement créer un accès à de nouveaux bassins de talents».

Plus de 60% des patrons canadiens sondés sont du même avis et ont indiqué qu’ils étaient actuellement en train de — ou songeait à — engager dans une autre province. Un plus petit nombre (23%) a déjà des salariés à l’étranger et 14% s’intéressent à y recruter des télétravailleurs. Avant la pandémie, seuls 12% des sociétés considéraient de sortir des frontières selon des chiffres du Conference Board du Canada, souligne PwC.

Rares toutefois sont les organisations qui embauchent des employés dans des endroits où elles n’ont pas au préalable un bureau. L’étude estime que ce sont en partie «la conformité et les obligations fiscales» ainsi que les défis administratifs liés au fait que le travailleur ne bosse pas nécessairement dans la même région où l’entreprise a pignon sur rue qui en freine l’adoption.

«Pourtant, les exigences du Canada sont parfois plus complexes qu’ailleurs. Ce constat suggère que, même si la mise en place d’un système international d’embauche à distance comporte une certaine courbe d’apprentissage, du point de vue du service de paie, cette option est envisageable pour les employeurs», écrit PwC dans le rapport.

Afin de pouvoir profiter de ces bassins de talents inédits, ou même de permettre à vos salariés de travailler d’où bon il leur semble, voici quelques pensez-y-bien pour éviter les mauvaises surprises:

  • En faisant appel à des spécialistes tôt dans votre démarche, évaluez les conséquences du modèle hybride, flexible et mixte sur vos paies.
  • Expliquez clairement à vos employés ce que leur mobilité peut avoir comme répercussions sur leur rémunération.
  • Déterminez de quelle manière votre nouveau modèle de travail affectera les avantages imposables des membres de votre équipe.
  • Si ceux-ci traversent régulièrement des frontières, assurez-vous de suivre leurs mouvements pour répondre aux exigences de paie de ce territoire.
  • Identifiez quelle est la province d’emploi d’un salarié.
  • Sachez que vous pourriez devoir cotiser à plusieurs régimes d’indemnisation des travailleurs si votre employé change de province.
  • Vous pourriez peut-être devoir payer des impôts dans d’autres pays si vous y engagez des employés, même si vous n’avez pas d’installations fixes dans la région.

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