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Trucs pour profiter d’un repos bien mérité 

Catherine Charron|Édition de la mi‑juin 2024

Trucs pour profiter d’un repos bien mérité 

Les périodes de déconnexion sont essentielles pour permettre aux travailleurs de se ressourcer et de gagner en productivité. (Photo: 123RF)

Parvenir à se déconnecter complètement du travail est loin d’être chose facile, si on se fie au plus récent sondage mené par Vivala, une PME québécoise de services-conseils pour un meilleur équilibre travail et vie personnelle. 

En effet, 59% des personnes interrogées en 2024 disent garder un peu l’œil sur leurs échanges professionnels pendant leur congé.  

Pourtant, ces périodes de déconnexion sont essentielles pour permettre aux travailleurs de se ressourcer et de gagner en productivité, rappelle la PDG de l’entreprise, Laurie Michel. 

À la veille de la période estivale, voici un éventail de trucs pour vous aider à lever le pied. 

1. Introspection en amont 

Laurie Michel, PDG de Vivala 

«Pour parvenir à mettre en place des techniques de déconnexion, il faut apprendre à se connaître. Dans un premier temps, il faut réfléchir à ce que je consomme, pourquoi je le fais et à quel moment. Il faut aussi identifier les outils qui nous piègent et qui nous incitent à les consulter même lorsqu’on a décidé de faire autre chose», dit-elle. 

Ensuite, elle recommande de modifier les réglages de ses appareils mobiles. Toutefois, ceux-ci ne serviront à rien si le travail d’introspection pour comprendre ses défis personnels n’a pas été accompli auparavant. 

Ces changements ne fonctionneront que si la personne prend cet engagement envers elle-même et qu’elle connaît les raisons pour lesquelles elle souhaite se déconnecter. 

Attention au retrait complet des notifications. Il pourrait engendrer des problèmes, déclencher la peur maladive de passer à côté de quelque chose (« fear of missing out »), prévient Laurie Michel.  

On peut plutôt commencer par les « push », ces notifications secondaires qui vont réduire le bruit technologique qu’émettra le téléphone cellulaire, avant de retirer celles des messages ou des réseaux sociaux. Celles qui indiquent aux détenteurs de l’appareil qu’il échange avec un autre être humain. 

Pour faciliter ce « sevrage », l’experte recommande de juxtaposer ces moments de déconnexion à des activités, pour se garder occupé. « L’idée, c’est de mettre un petit quelque chose à l’agenda, d’avoir une solution de remplacement qui va faire en sorte qu’on ne va peut-être même pas se rendre compte que nous sommes déconnectés. » 

2. Trouver un compromis 

Gilles Rancourt, avocat spécialisé en droit du travail et associé chez Norton Rose Fulbright 

Lui-même le reconnaît, les avocats sont les cancres de la santé mentale. 

Pour parvenir à se déconnecter, sans pour autant culpabiliser à l’idée de ne pas offrir un bon service, il a trouvé un compromis qui lui convient: dans les réglages de son appareil cellulaire, il empêche les notifications de son compte professionnel de le déranger.  

Ainsi, le soir venu, il consulte ses messages et traite en quelques minutes les demandes qui lui sont transmises pour satisfaire ses obligations professionnelles.  

«Autrement, je ne suis pas capable de m’empêcher de regarder mes courriels, même si je suis en voyage ou en famille. Je dois recevoir 70 courriels par jours, c’est certain que la pastille deviendrait rouge.» 

Pour réduire les attentes de ses clients, il programme aussi un message automatique dans lequel il rappelle qu’il se trouve à l’extérieur du bureau avec un accès limité à ses courriels, et partage les coordonnées de la personne à contacter pour toutes urgences. 

Sans pour autant souhaiter faire la leçon à quiconque, Gilles Rancourt, estime qu’avec les années d’expérience qu’il cumule maintenant, il se sent plus apte à distinguer une requête urgente d’une autre qui ne l’est pas.  

3. S’adapter 

Sabrina Pellerin, doctorante en administration à l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) 

Sortir de chez elle et passer du temps avec ses proches sont ce qui permet aujourd’hui à Sabrina Pellerin de fermer son ordinateur. Toutefois, il se peut très bien que cette astuce évolue dans le temps, au gré de «nos priorités, de notre stade de vie, nos objectifs», indique-t-elle. 

Toujours en quête du «truc parfait» pour déconnecter, elle reconnaît que la tentation d’écrire ce courriel de plus peut être forte, même pour quelqu’un qui étudie l’hyperconnexion. Après tout, ordinateur portable et téléphone intelligent ne sont jamais très loin de l’espace dans lequel elle jouit de sa vie personnelle. 

Empreinte de bienveillance, elle encourage les travailleurs à être en paix avec la décision de prendre du temps de repos après une journée bien remplie. 

4. Remplacer par une autre activité 

Ariane Ollier-Malaterre, professeure au Département d’organisation et ressources humaines de l’UQAM et fondatrice de la Chaire de recherche du Canada sur la régulation du numérique dans la vie professionnelle et personnelle 

«Cordonnier mal chaussé», confie celle qui peine parfois à réprimer son envie de consulter ses courriels. 

Pour tenter de se faire violence, elle se tourne vers des activités qui sauront capter son attention, comme les «balades matinales au parc à chiens». 

Chaque personne doit trouver ces activités qui la captive et qui assourdit cette petite voix qui souffle à l’oreille d’ouvrir la boîte de courriels même en dehors de ses heures de travail, que ce soit de en prenant soin de ses proches, en partant en voyage ou en se plongeant dans un roman. 

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