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Un argument en béton pour la semaine de 4 jours!

Olivier Schmouker|Publié le 24 janvier 2023

Un argument en béton pour la semaine de 4 jours!

Des travailleurs plus heureux et plus productifs... (Photo: Brooke Cagle pour Unsplash)

MAUDITE JOB! est une rubrique où Olivier Schmouker répond à vos interrogations les plus croustillantes [et les plus pertinentes] sur le monde de l’entreprise moderne… et, bien sûr, de ses travers. Un rendez-vous à lire les mardis et les jeudisVous avez envie de participer? Envoyez-nous votre question à mauditejob@groupecontex.ca

Q. – «Je rêve de la semaine de quatre jours, mais je n’ose pas en parler à la haute-direction car je sais qu’ils sont convaincus que c’est juste un truc à la mode pour les start-ups…» – Yves

R. – Cher Yves, vous et moi sommes pareils, me semble-t-il: nous ne jurons que par les faits vérifiés et vérifiables, les faits robustes, bref les faits scientifiques. J’ai une excellente nouvelle pour vous: une expérience fiable et solide a été récemment menée visant à évaluer les éventuels impacts positifs et négatifs de la semaine de quatre jours; et les résultats montrent sans l’ombre d’un doute qu’il y a avantage à adopter la semaine de quatre jours.

L’expérience a été menée par l’organisme 4 Day Week Global, dont le but est de promouvoir la semaine de quatre jours et d’aider les entreprises qui le souhaitent à faire la transition vers celle-ci. Bien entendu, pour ne pas être taxé de partisanerie dans son expérience, l’organisme néo-zélandais s’est associé à des chercheurs de la Harvard Business School, de l’Université d’Oxford et de l’Université de Pennsylvanie.

En février 2022, 33 entreprises de six pays différents sont ainsi passées à la semaine de quatre jours pour une durée de six mois. À noter que lorsqu’on parle de quatre jours par semaine, on parle en fait de 32 heures par semaine: l’important est de diminuer la charge de travail, pas d’en faire autant qu’auparavant, mais en moins d’heures. Car cela serait stressant pour les travailleurs, pour ne pas dire carrément épuisant.

Les résultats sont clairs et nets:

– Des gains en matière de bien-être et de santé. La semaine de quatre jours a apporté de «grandes améliorations» en ce qui concerne le «bien-être» des travailleurs et leur «satisfaction de vivre». À noter également une autre grande amélioration fort intéressante, celle du «sommeil des travailleuses».

– Des gains financiers. Pour les 16 entreprises participantes qui ont accepté de divulguer des données financières, les revenus combinés, pondérés par la taille, ont augmenté de 8,14%. Il s’agit là d’un bond impressionnant. Pour bien le saisir, il suffit de savoir que cette hausse des revenus correspondait pour certaines des entreprises à une progression supérieure de 40% à la hausse qu’elles avaient connu lors de la même période de l’année précédente.

D’où proviennent ces gains financiers? Essentiellement du gain en productivité enregistré auprès des travailleurs. Ce qui rejoint les résultats d’une étude menée en 2019 par des chercheurs de la Henley Business School qui avait mis au jour le fait que les deux tiers des entreprises qui adoptaient la semaine de quatre jours voyaient croître la productivité de leurs travailleurs.

– Aucun impact négatif significatif. Les entreprises participantes n’ont signalé aucun impact négatif particulier lié à la semaine de quatre jours. La quasi-totalité des travailleurs impliqués dans l’expérience ont déclaré vouloir adopter définitivement la semaine de quatre jours. Quant aux PDG et autres gestionnaires, ils ont tous reconnu des avantages «considérables» découlant de la semaine de quatre jours et ont indiqué qu’ils étaient disposés à considérer l’adoption permanente de celle-ci.

Voilà, Yves. Grâce à la semaine de quatre jours, les travailleurs sont plus heureux et plus productifs, ce qui se traduit par un mieux-être des finances de l’entreprise. Que demander de plus?