L'idée, c'est d'approcher subtilement de la personne qui nous intéresse. (Photo: Chris Liverani pour Unsplash)
MAUDITE JOB! est une rubrique où Olivier Schmouker répond à vos interrogations les plus croustillantes [et les plus pertinentes] sur le monde de l’entreprise moderne… et, bien sûr, de ses travers. Un rendez-vous à lire les mardis et les jeudis. Vous avez envie de participer? Envoyez-nous votre question à mauditejob@groupecontex.ca
Q. – «J’aime bien assister à des conférences et autres séminaires, mais je ne réussis jamais à y dénicher de bons contacts professionnels. Je crois que ça tient surtout au fait que j’ai du mal à accoster les gens, surtout lorsqu’ils discutent déjà avec quelqu’un. Comment surmonter cette difficulté?» – Kym
R. – Chère Kym, j’ai une bonne nouvelle pour vous: je crois bien avoir mis la main sur un truc susceptible de vous permettre de nouer plein de contacts fructueux dès le prochain événement auquel vous participerez. Cette astuce, je l’ai trouvée dans le livre «The Fine Art of Small Talk» (édition révisée de 2023) de la conférencière américaine Debra Fine.
Pour commencer, il convient d’approcher subtilement la personne qui vous intéresse. Imaginons qu’elle soit déjà en discussion avec une autre personne, lors d’un intermède entre deux conférences.
Selon Debra Fine, la meilleure façon d’interrompre une discussion est celle qu’on adoptait jadis dans les salles de bals: «À l’époque des mœurs courtoises, si un danseur désirait inviter une partenaire déjà accompagnée, il lui suffisait de toucher discrètement l’épaule du cavalier de la danse afin que celui-ci lui cède sa place», note-t-elle.
De nos jours, il convient donc de patienter poliment à proximité des deux personnes en discussion et, lorsqu’elles marquent une pause, de s’adresser à la personne à laquelle vous n’avez pas l’intention de parler. Et ce, juste pour lui faire savoir que vous souhaitez vous joindre à la conversation. «La plupart des gens, fort heureusement, sont assez bien élevés pour ne pas repousser votre requête», indique-t-elle.
Maintenant, imaginons un autre cas de figure: la conversion n’a pas lieu entre deux personnes, mais entre plusieurs, disons un petit groupe de quatre ou cinq personnes. Comment vous intégrer à ce groupe? L’auteure préconise différentes stratégies.
– Portez votre attention sur la personne qui a la parole, tout en restant légèrement en retrait. Un tel groupe met du temps à se montrer accueillant et chaleureux. Habituez-le donc progressivement à votre présence. Il vous acceptera petit à petit.
– Immiscez-vous dans le groupe en montrant que vous avez suivi attentivement sa discussion. Sachez reconnaître les signes d’accueil, par exemple quand on demande votre avis ou quand on vous invite à prendre place à côté d’un membre du groupe.
– Lorsque vous prenez la parole pour la première fois, mieux vaut exprimer une opinion en accord avec le groupe. À défaut, faites un signe d’approbation à celui qui a la parole. Cela aidera grandement à votre intégration au sein du groupe.
– Si jamais vous entendez exprimer une opinion contraire, ne vous précipitez pas, attendez que le groupe vous ait témoigné de la sympathie. Car si vous agissez trop brutalement, le groupe risque d’avoir une attitude de rejet à votre égard, voire de se disperser. Résultat? Vous aurez fait mauvaise impression à la personne à qui vous vouliez vous adresser.
– Enfin, adressez-vous directement à la personne à qui vous voulez parler de manière spécifique lorsque la discussion marque un temps de pause ou s’apprête à se terminer, juste pour lui indiquer que vous aimeriez poursuivre la discussion avec elle un peu plus tard dans la journée ou à une autre occasion. Ne vous inquiétez pas, il y aura tout le temps nécessaire pour échanger vos coordonnées avant que la conférence suivante ne démarre.
Voilà, Kym. Il n’est pas si sorcier que ça de revenir d’un événement avec une poignée de contacts prometteurs. Il suffit juste d’affiner la technique du premier pas, en suivant les conseils de Debra Fine.
En passant, l’homme d’État français Nicolas Sarkozy aime à dire: «Il n’y a pas de fatalité pour celui qui veut bien oser».