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Un petit truc malin pour surmonter un gros coup de blues

Olivier Schmouker|Publié le 27 novembre 2020

Un petit truc malin pour surmonter un gros coup de blues

D'un coup d'un seul, tout devient gris... (Photo: Ashton Bingham pour Unsplash)

BLOGUE. Au Québec, 1 entreprise sur 10 est morte et enterrée en raison de la COVID-19 et de la «mise sur pause» qui a été décrétée par le gouvernement Legault dans l’espoir d’enrayer la propagation du nouveau coronavirus. Ces entreprises ne reverront a priori jamais le jour, selon l’analyse de Statistique Canada qui a dévoilé hier ce chiffre renversant sans que personne – curieusement – n’y prête la moindre attention.

Que vont devenir les employeurs et les employés qui donnaient vie à ces entreprises-là? Coïncidence, hier également, le gouvernement Legault a débloqué une enveloppe de 114,6 M$ pour aider les «chômeurs pandémiques» afin qu’ils puissent se «requalifier». Celle-ci devrait permettre à quelque 20.000 Québécois de suivre des programmes de formation pouvant leur donner l’espoir de retrouver un emploi dans un secteur d’activités moins touché par la crise que celui dans lequel ils travaillaient jusqu’alors. Un secteur qui pourrait être, aux dires de Jean Boulet, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, l’un des secteurs actuellement en déficit de main-d’oeuvre, «comme la santé, la transformation alimentaire, la construction et les technologies de l’information».

«Une aide-cuisinière pourrait ainsi suivre une attestation d’études collégiales et travailler dans le secteur de la transformation alimentaire où il y a une pénurie de main-d’oeuvre particulièrement criante», a illustré M. Boulet en conférence de presse.

Autrement dit, il y a aujourd’hui des dizaines de milliers – peut-être même des centaines de milliers – de Québécois qui ont perdu leur emploi à cause de la crise sanitaire et économique. Qui sont décrochés du marché de l’emploi pour encore un bon bout de temps, à moins qu’elles ne parviennent à changer de métier, à muter professionnellement grâce à une allocation hebdomadaire de 500$ accordée par le gouvernement Legault. Qui traversent une période de blues sans nom.

Pis, le gouvernement Legault a une conscience si aiguë de la déconnexion des Québécois avec le marché de l’emploi de demain matin que l’enveloppe de 114,6 M$ n’est, en vérité, qu’un début. En effet, il ne s’agit que d’une fraction de l’enveloppe totale dédiée à la «requalification» des Québécois, le Programme d’aide à la relance par l’augmentation de la formation (Paraf), d’un montant de 459 M$. Oui, un demi-milliard qui doit être dépensé «d’ici 2022».

Ce qui signifie, en clair, que nombre d’entre nous allons devoir muter professionnellement dans les prochains mois, voire dans les prochaines années. Sans quoi, nous risquons fort de grossir les rangs des «chômeurs pandémiques». De nous retrouver sur le bas côté, après avoir brutalement calé. De traverser, à notre tour, une période de blues sans nom.

Bon. Est-ce là une raison pour tout voir en noir? N’y a-t-il pas toujours un peu d’espoir associé au changement, même si celui-ci est subi, non pas voulu? Hum… En me frottant à cette interrogation, je me suis souvenu du passage d’un livre exceptionnel pour qui traverse une mauvaise passe, quelle que soit la nature de celle-ci. Un passage lumineux du livre «Le Bon moment» (Flammarion, 2019) de Daniel Pink, un expert américain de l’évolution du marché du travail. Un passage qui peut vous permettre de renouer aisément avec le positif alors que le négatif vous assaille. Regardons ça ensemble…

M. Pink parle dans ce passage d’une étude intitulée «Wonderful life: Mentally subtracting positive events improves people’s affective states, contrary to their affective forecasts», laquelle a été pilotée en 2008 par Minkyung Koo, professeure de marketing à l’Université de l’Illinois à Urbana Champaign (États-Unis). Il dit que les quatre chercheurs se sont inspirés du film «La Vie est belle» de Franck Capra pour regarder s’il y avait un moyen simple et efficace de positiver quand les temps sont durs. Et ce moyen, il existe bel et bien, comme en attestent les résultats de l’étude…

«Commencez par penser à un événement positif de votre vie, par exemple la naissance d’un enfant, votre mariage, une réussite professionnelle, note M. Pink. Puis, listez les circonstances qui ont rendu cela possible: une décision a priori insignifiante sur le choix d’un restaurant, ou bien telle option que vous avez prise au cégep ou à l’université, ou encore un ami d’ami d’ami qui vous a parlé d’une opportunité professionnelle.

«Ensuite, écrivez tout ce qui aurait pu ne jamais se produire. Que se serait-il passé si vous n’étiez pas allé à cette soirée, si vous aviez choisi un autre cours, si vous aviez oublié de prendre ce café avec votre cousin? Essayez d’imaginer ce qu’aurait été votre vie sans cette chaîne d’événements et, plus important, sans les retombées positives qu’elle a eues dans votre vie.

«Revenez à l’instant présent, et dites-vous que la vie vous a souri. Voyez l’heureux hasard qui a fait surgir cette personne ou cette opportunité dans votre vie. Soupirez d’aise. Acceptez votre bonne fortune. Dites-lui merci. N’oubliez jamais tous ces petits miracles de la vie.»

Voilà. Vous avez le blues à cause de la pandémie et de ses maudits effets? Des nuages noirs se profilent à l’horizon? Vous vous voyez déjà tout au fond d’un trou? Pas de panique. Prenez une grande respiration avec votre ventre. Une autre avec vos poumons, en plaçant vos mains sur les hanches. Fermez un temps les yeux. Puis, munissez-vous d’une feuille de papier et d’un crayon avant de vous livrer à la petite expérience suggérée par Daniel Pink. Vous verrez, ça vous fera un bien fou…

Oh, tant que j’y pense, j’ai pour vous un petit rayon de soleil inspirant, susceptible de vous mettre dans les conditions parfaites pour mener à bien votre petit exercice…

 

En passant, le poète français Charles Baudelaire a dit dans Fusées : «Plus on veut, mieux on veut».

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