Un tiers de vos employés peine à respecter leurs limites
Catherine Charron|Publié le 12 octobre 2022La grande majorité des Québécois sondés se disent satisfaits de leur emploi. (Photo: 123RF)
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RHÉVEIL-MATIN. Bien que la grande majorité des Québécois interrogés disent être satisfaits dans leurs fonctions professionnelles (78%), le tiers sont d’avis que le travail empiète sur leur vie personnelle, révèle la société de consultants en gestion des ressources humaines ADP dans sa plus récente étude.
La situation n’est toutefois pas propre à la Belle province.
En effet, les résultats publiés le 12 octobre 2022 du sondage mené par Maru Public Opinion met en lumière qu’une part similaire de Canadiens peine à prioriser sa vie en dehors du travail. Notons qu’à l’échelle du pays, la part d’employé satisfait par leur boulot est moins importante (67%) qu’au Québec.
Puisque, le tiers des personnes interrogées disent être fatiguées ou surmenées, l’équipe d’ADP s’inquiète «quant à la corrélation entre le fait de fixer des limites et l’épuisement professionnel», écrit-elle dans un communiqué.
Les travailleurs âgés de 18 à 34 ans sont davantage susceptibles d’être lessivés par leurs tâches, 39% étant d’accord avec cet énoncé. De leur côté, ceux de plus de 55 ans sont répondent le plus souvent (52%) qu’ils se croient épanouis dans leur emploi.
C’est pourquoi Ed Yuan, vice-président stratégie et impartition des RH, incite les dirigeants à changer leur environnement de travail, afin qu’il «offre aux employés des occasions régulières de discuter de leurs priorités et les encourage à se sentir à l’aise de fixer des limites».
Déjà, 40% des Canadiens répondent qu’ils échangent chaque semaine avec les membres de la direction. Au Québec, toutefois, seuls 20% des personnes sondées disent que leur patron s’assure aussi souvent que tout va bien.
Ces contacts fréquents servent à la fois à mettre rapidement le doigt sur des problèmes que pourrait rencontrer le collègue, et à vérifier qu’il ne croule pas sous leurs tâches, souligne Ed Yuan.
Or, comment éviter que ces suivis ne soient perçus comme de la microgestion? Si la réponse est en partie propre à chacun – après tout, le niveau d’encadrement dont un employé a besoin dépend de là où il se trouve dans son parcours de développement –, une étude réalisée en 2014 offre une piste intéressante.
L’organisation Leadership IQ a sondé plus de 30 000 travailleurs canadiens et américains, pour déterminer quel est le temps d’échange habdomadaire optimal entre patron et employé pour maximiser les retombées positives sur la mobilisation de ce dernier.
Selon les données collectées, six heures par semaine semblent être le nombre idéal. Comparés à ceux dont la totalité des échanges – qu’il s’agisse de courriels, d’appels ou de réunions – ne représente qu’une heure par semaine, ces travailleurs qui passent ce nombre d’heures à collaborer avec leur supérieur sont 30% plus engagés, 29% plus inspirés, et 16% plus novateurs.
L’analyse des résultats démontre toutefois que davantage de temps n’augmente pas le degré d’engagement, d’inspiration ou d’innovation du salarié: au mieux, ça n’y change rien, au pire, ça le diminue.
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