Un test aussi simple qu'efficace... (Photo: Matthew Kerslake/Unsplash)
Qu’arrive-t-il en cette période de pénurie de main-d’œuvre ? Les employeurs recrutent, mais sans trop chercher à vérifier si le candidat qui leur semble le plus intéressant est bel et bien LA personne dont ils ont réellement besoin. Ils s’estiment chanceux d’avoir au moins trouvé quelqu’un, peut-être même quelqu’un qui a du potentiel, et ils se convainquent en se disant qu’au pire, ils s’en sépareront dans trois mois. Pas vrai?
Le hic, c’est que cette attitude ne peut pas donner de bons résultats. Car on ne recrute pas par défaut, mais par coup de foudre.
Bon. C’est facile à dire, pensez-vous sûrement. La réalité, c’est que le marché du travail est maigre en ce moment, et il faut bien se débrouiller avec ce qu’on a sous la main.
Hum… Permettez-moi de vous contredire, si cela correspond à vos pensées. Il se trouve que je suis tombé sur un podcast de l’entrepreneur australien Lambros Photios dans lequel était invité un certain Trent Innes, directeur général du concepteur de logiciels comptables Xero Australie qui a été élu DG de l’année 2017 par la publication australienne CEO Magazine. Et dans celui-ci, il est présenté un truc aussi simple qu’efficace pour identifier LA bonne personne lorsqu’on envisage de recruter un candidat pour de bon.
Lorsque M. Innes fait passer un entretien d’embauche, il commence toujours par mettre le candidat à l’aise et l’invite à aller se servir ensemble un café (ou un thé, ou autre chose encore) dans le coin cuisine de la boîte. Puis, ils vont tranquillement s’installer dans la salle prévue pour l’entretien.
La discussion se déroule bien, le recruteur en sait davantage sur le candidat, et ce dernier en sait, lui aussi, un peu plus sur l’entreprise dans laquelle il envisage de passer les prochaines années. Supposons que le candidat intéresse vraiment M. Innes. Ce que celui-ci ne sait pas, c’est qu’il va alors devoir passer un ultime test, qui déterminera s’il sera embauché, ou pas!
Quel test ultime ? C’est là la fameuse astuce de Trent Innes…
Le DG se lève et remercie le candidat, en lui faisant comprendre indirectement qu’il présente un profil vraiment intéressant pour la boîte et qu’il est fort probable qu’ils se revoient bientôt. Il tend la main pour le remercier et le convier vers la sortie. Et tout se joue à cet instant précis : «Si le candidat prend avec lui la tasse qu’il a prise dans la cuisine, dans l’optique d’aller la nettoyer avant de partir, alors il est immédiatement embauché. Mais s’il me sert la main et se laisse guider vers la sortie, il ne refranchira jamais cette porte», dit M. Innes.
Pourquoi ? «Parce qu’au fond, recruter, c’est avant tout trouver le fit culturel parfait, explique-t-il. Chez Xero Australie, on a à cœur d’agir avec bienveillance, de ne pas laisser aux autres du travail qu’on aurait pu faire soi-même. Là, quelqu’un qui laisse traîner une tasse sale dans une salle de réunion, c’est quelqu’un qui laisse une tâche déplaisante aux autres, c’est quelqu’un qui manque de respect pour autrui ; bref, c’est quelqu’un qui ne fitera pas avec ce que nous sommes.»
Subtil, n’est-ce pas ?
Et le DG de Xero Australie d’enfoncer le clou : «Je dis et répète aux employés que les clients ne se souviennent pas d’eux pour le 99% de ce qu’ils font, mais bel et bien pour le 1% de ce qu’ils font qui a pour résultat qu’ils se sentent spéciaux, dit-il. C’est ce petit supplément d’âme qui leur permet de vivre une véritable expérience transformatrice, et d’avoir non pas l’impression qu’on leur a simplement rendu service. C’est là notre philosophie, et elle se retrouve, je pense, dans le test de la tasse de café».
Voilà. Vous connaissez maintenant le truc pour embaucher LA bonne personne. À vous de vous en servir à bon escient, à l’avenir !
En passant, l’écrivaine américaine Anne Morrow Lindbergh aimait à dire : «Une bonne discussion est aussi stimulante qu’une tasse de café, et empêche aussi bien de dormir après».
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