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Un truc ultra simple pour avoir toujours foi en soi

Olivier Schmouker|Publié le 21 Décembre 2023

Un truc ultra simple pour avoir toujours foi en soi

Parfois, les défis semblent si grands qu'on finit par perdre confiance en soi. (Photo: Resume Genius pour Unsplash)

MAUDITE JOB! est une rubrique où Olivier Schmouker répond à vos interrogations les plus croustillantes [et les plus pertinentes] sur le monde de l’entreprise moderne… et, bien sûr, de ses travers. Un rendez-vous à lire les mardis et les jeudisVous avez envie de participer? Envoyez-nous votre question à mauditejob@groupecontex.ca

Q. – «De janvier à juin 2024, je vais devoir prendre en main un dossier hyper important pour notre organisation. Ce sera la première fois pour moi, et j’ai peur d’échouer. Existe-t-il un truc qui peut me permettre d’avoir foi en moi jusqu’au bout, en dépit des épreuves qui m’attendent?» – Josie

R. – Chère Josie, votre courriel m’a immédiatement fait penser à une vidéo récente qu’il est impossible d’arrêter de regarder tant elle est tripante: «5 jours pour traverser la Corse à pied!» du YouTubeur franco-algérien Inès Benazzouz, connu sous le diminutif d’Inoxtag. Accompagné de l’aventurier professionnel Nico Mathieux, l’influenceur de 21 ans s’est donné comme défi de finir le GR20 (le chemin de randonnée le plus difficile d’Europe) en seulement 5 jours alors qu’en temps normal cela prend deux semaines de le parcourir de bout en bout. Un défi physique et mental que l’on peut qualifier d’extrême.

La vidéo d’une heure montre les hauts et les bas de cette randonnée menée tambour battant. Plus d’une fois, Inoxtag est sur le point de craquer et de tout laisser tomber. Mais il y a toujours un «petit quelque chose» qui lui permet de retrouver le moral et la force nécessaires pour continuer de mettre un pied devant l’autre: le mot juste trouvé par son ami Nico Mathieux, la petite lueur d’énergie dissimulée tout au fond de ses tripes, etc.

Bref, il s’agit là d’une formidable leçon de motivation face à un défi qui, au départ, peut nous sembler impossible, ou presque, à relever. Un peu à l’image du défi qui vous attend à la rentrée, Josie.

D’où ma suggestion de vous plonger dans la vidéo d’Inoxtag, d’autant plus qu’il y a des images splendides de paysages corses. Car vous y dénicherez ici et là des astuces pour retrouver un second souffle quand on a l’impression de ne plus arriver à respirer, astuces parfaitement applicables à notre quotidien au travail. Et j’accompagne cette suggestion d’un petit truc simple et efficace, tiré cette fois-ci du livre Choisir l’optimisme – Comment être heureux par mauvais temps de l’auteur et conférencier américain Shawn Achor.

Connaissez-vous Pong, ce classique des jeux vidéo? Sûrement, j’imagine. Chaque joueur pilote une raquette (symbolisée par une petite barre) qui peut aller en haut et en bas de l’écran, chacun à l’extrémité d’une sorte de table de ping-pong. Le but est de renvoyer la balle à l’autre à l’aide de sa raquette, jusqu’à ce qu’un des deux joueurs échoue.

Les chercheuses Jessica Witt et Mila Sugovic ont utilisé Pong pour une petite expérience scientifique, en lui apportant une modification: la taille des raquettes pouvait être modifiée avant la partie. Quand la raquette est grande, la partie est plus facile; et inversement. Cela étant, il est important de noter que la dimension des raquettes n’influençait en aucun cas la vitesse de la balle. Cette dernière allait toujours à la même vitesse.

Pourtant, quand les deux chercheuses ont demandé aux joueurs d’évaluer la vitesse à laquelle la balle se déplaçait, ceux qui avaient une raquette plus longue pensaient, en général, que la balle se déplaçait plus lentement que lorsqu’ils avaient une raquette de taille normale. Même chose, ceux qui avaient une raquette plus courte pensaient, en général, que la balle se déplaçait plus vite.

Autrement dit, la perception de la difficulté plus ou moins grande de la tâche à accomplir influençait l’estimation de la vitesse de la balle. Et c’est cette leçon qu’il convient de retenir en cas de défi au travail.

«Qu’il s’agisse de s’attaquer à un projet complexe ou de faire face à un gestionnaire invivable, note Shawn Achor, si vous percevez votre raquette – c’est-à-dire votre capacité à relever le défi en question – comme petite, les projectiles de votre réalité professionnelle sembleront venir sur vous plus vite. En revanche, si vous percevez votre raquette comme grande, vous avez l’impression que la vitesse de ces projectiles est gérable, et vous pouvez affronter le défi avec une énergie, une confiance et un dynamisme accrus.»

Et d’ajouter: «Plusieurs athlètes avec lesquels j’ai travaillé m’ont dit que leur secret pour ne pas choker [se désister, NDLR] juste avant une compétition consistait à penser aux succès qu’ils avaient rencontrés en pareilles circonstances, dit-il. Donc, rappelez-vous vos heures de gloire au travail lorsque vous êtes sur le point de vous attaquer à votre défi, même si ces heures-là n’ont rien de spectaculaire, et servez-vous-en pour accroître la taille de votre raquette.»

Voilà donc, Josie, comment avoir foi en vous, peu importe les difficultés qui se présentent à vous. L’idée est alors simple: transformer l’inattendu en l’inespéré.