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Une bouffée d’air frais pour fidéliser ses employés

Catherine Charron|Publié le 21 septembre 2022

Une bouffée d’air frais pour fidéliser ses employés

L'Institut du Natural Leadership parie que la nature est un «accélérateur de sécurité psychologique». (Photo: courtoisie)

RHéveil-matin est une rubrique quotidienne où l’on présente aux gestionnaires et à leurs employés des solutions inspirantes pour bien commencer leur journée. En sirotant votre breuvage préféré, découvrez des astuces inédites pour rendre vos 9@5 productifs et stimulants.


RHÉVEIL-MATIN. Après avoir été «prescrite» aux Québécois par plus de 45 000 professionnels de la santé en mai 2022, voilà que la nature pourrait être le nouveau remède à bien des maux organisationnels.

«Aujourd’hui, le vrai problème en économie du savoir, ce sont les épuisements professionnels et les troubles neurocognitifs», souligne le pharmacien Emmett Phil Coriat, l’un des instigateurs de l’initiative de santé publique «Prescri-Nature».

En effet, selon l’édition 2022 de l’étude «Faits sur les assurances de personnes au Canada», les assureurs ont remis près de 600 millions de dollars pour des demandes de soins en santé mentale au pays en 2021. Ça représente une hausse de 75% par rapport à 2019.

Au-delà des bienfaits sur la santé individuelle que procure une séance de 20 minutes quotidienne de jardinage, ou une balade dans un parc urbain, le temps passé en nature rehausse la santé relationnelle entre collègues, ce qui dope la sécurité psychologique au travail, affirme Emmett Phil Coriat.

Citant une étude menée par Google et reprise dans les travaux de la professeure de la Harvard Business School et autrice de «The fearless organization», Amy Edmondson, il rappelle que les équipes où ce sentiment est fort sont davantage performante en termes d’intelligence collective.

Ça se traduit notamment par des coéquipiers qui ne craignent pas de se montrer vulnérables, de laisser tomber leur masque et qui lèvent la main lorsqu’ils sont au bout du rouleau.

«Ça veut dire qu’on peut prendre des risques et être créatif, ajoute celui qui cumule 25 ans dans le domaine de la biopharmaceutique. Dans l’économie du savoir, on est constamment confronté à de nouveaux problèmes et on doit les régler en équipe.»

Et c’est ce que souhaite faire vivre l’Institut du natural leadership, un collectif qui regroupe des membres de la Belgique, de l’Espagne de la Suède et du Canada dont Emmett Phil Cortias est l’un des fondateurs, aux entreprises qui participeront à ses activités de «team building».

Forte de son projet pilote auprès d’une trentaine d’organisations de partout dans le monde, elle fait le pari que le chant d’un oiseau ou l’odeur des conifères peut servir «d’accélérateur de sécurité psychologique» et qu’elle est un terreau fertile pour resserrer les liens d’une équipe, affirme celui qui aspire à faire de la nature «le nouveau vivier de la santé».

Une entreprise peut donc tirer profit de tous les bienfaits que procure une exposition des sens à l’extérieur — comme une baisse de la fréquence cardiaque et du taux de cortisol — «afin d’élargir ses capacités, car ça permet de se reconnecter à son intuition. Il a été démonté que notre cerveau est plus disposé à se connecter avec l’autre», souligne le pharmacien de formation.

 

La nature pour fidéliser les talents

Leurs activités de «team building» personnalisées — qui prennent place bien souvent dans des parcs urbains comme celui du Mont-Royal — visent à ralentir les échanges, et à donner à tous un temps de parole égal à l’aide de techniques et de jeux animés par un facilitateur.

«Ce qu’on arrive à former, ce sont les racines de la communication authentique. On peut ensuite les ramener et les intégrer dans nos discussions au bureau, et dans la manière de structurer les réunions», explique Emmett Phil Coriat.

En plus de bonifier le sentiment de santé psychologique, ça génère un lieu idéal selon lui pour faire des explorations créatives, ce qui permet de mettre en lumière la raison d’être commune d’une organisation et d’approfondir les liens entre collègues, deux autres facteurs qui contribuent à fidéliser les employés.

«On a tous des problèmes de rétention, de performance des équipes, en plus du risque d’épuisement professionnel parce qu’on est trop peu connectés à nos sens. La nature a un impact à tous ses égards», souligne l’entrepreneur social.

 

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