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Une chambre de commerce inaugure sa propre garderie

Catherine Charron|Publié le 21 février 2024

Une chambre de commerce inaugure  sa propre garderie

«Ça va chercher un autre bassin de responsables de service de garde qui ne voudrait pas ou ne pourrait pas en opérer un en milieu familial. Les nôtres ne pourraient le faire chez elle», indique Marie Pier Roy, directrice générale de la Chambre de commerce et d'industrie de Saint-Félicien. (Photo: courtoisie)

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RHÉVEIL-MATIN. Depuis le 29 janvier 2024, douze bambins de Saint-Félicien ont maintenant une place dans un service de garde, de nouvelles places créées grâce à la mobilisation de sa communauté et de sa Chambre de commerce et d’industrie.

Sa directrice générale, Marie Pier Roy, n’est pas peu fière de ce projet initié à la fin de 2022, a-t-elle confié à Les Affaires.

«On a réussi à mobiliser de nombreuses parties prenantes autour de ce projet-là», dit-elle. En plus des coups de main pro bono d’entrepreneurs généraux de la région, plusieurs organisations ont commandité ce service de garde affilié à la Chambre.

C’est toutefois par un concours de circonstances qu’elle s’est retrouvée à la tête de ce chantier qui fait partie des projets pilotes servant à tester les services de garde en communauté et en entreprise du ministère de la Famille.

«Une entreprise de la région a lancé les démarches, trouvé le local, mais a dû se désister. Le directeur général de la Ville est venu me voir pour me demander si je connaissais une autre organisation qui voudrait reprendre le projet», raconte Marie Pier Roy.

Familière avec le dossier du manque de places en garderie, et les conséquences que l’absence prolongée des parents peut avoir sur les entreprises de la région, la directrice générale s’est investie de la mission d’offrir un tel service à ses membres.

Avec l’aval de son conseil d’administration, elle a enfilé pour la première fois son casque de gestionnaire de chantier pour que cette «solution innovante au défi de la pénurie de main-d’œuvre» voit le jour près d’un an après le début de ce mandat.

 

Service affilié à la Chambre

À l’instar des services de garde en milieu familial, les deux responsables de ce service de garde éducatif en communauté et en entreprise sont des travailleuses autonomes. Elles règlent une partie du loyer du local qui se trouve au sous-sol de l’église de Saint-Félicien. Le reste est comblé par les membres de la Chambre de commerce – que ce soit un travailleur autonome ou un employeur – dont un des enfants fréquente la garderie.

Toute la gestion et l’administration de ce service sont faites en partenariat avec le bureau coordonnateur de la garde éducative en milieu familial de la région, et non avec la Chambre de commerce et d’industrie, précise sa directrice générale.

«Ça va chercher un autre bassin de responsables de service de garde qui ne voudrait pas ou ne pourrait pas en opérer un en milieu familial. Les nôtres ne pourraient le faire chez elle. Le modèle est aussi différent des CPE : elles demeurent des travailleuses autonomes. De tels projets sont hyper prometteurs», ajoute Marie Pier Roy.

 

Une solution peu risquée à un besoin criant

Avant même que le service de garde ne puisse accueillir ses six premiers bambins le 4 décembre 2023, toutes les places étaient comblées, rapporte la directrice générale.

«Lors du tirage d’ouverture, on avait déjà 30 enfants d’inscrits. […] Je reçois encore beaucoup de demandes de gens en détresse, même des employeurs. Un dirigeant m’a même déjà appelé, car quatre de ses employés ne pouvaient revenir après un congé parental. Il avait peur de devoir fermer.»

Et la situation est similaire dans bien d’autres chambres de commerce, est-elle convaincue. Afin que d’autres puissent lui emboiter le pas, Marie Pier Roy s’est assurée de développer la documentation nécessaire pour que l’expérience se passe rondement.

«On a créé une politique d’attribution des places, des formulaires de consentement aux frais», énumère-t-elle

C’est notamment pourquoi se tiendra le 21 février 2024 l’inauguration officielle du service de garde en compagnie de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), et ainsi inciter d’autres paires à offrir un tel service à leurs membres.

Le PDG de la FCCQ, Charles Milliard, espère qu’une telle initiative en inspirera d’autres à lui emboiter le pas, mais n’a pas encore de «plan spécifique» pour les accompagner dans leur démarche.

«Il est évident que nous souhaitons que ce modèle puisse être déployé là où il y en a besoin, écrit-il à Les Affaires. Nous demeurons toujours à l’écoute des besoins des chambres de commerce partout au Québec, et nous travaillons en collaboration avec le ministre de la Famille pour promouvoir les services de garderie en entreprise.»

«Le risque n’est pas grand, mais les bénéfices sont immenses», estime la directrice générale.

 

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