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Une PME lance son propre cursus pour former des travailleurs

Catherine Charron|Publié le 03 mars 2022

Une PME lance son propre cursus pour former des travailleurs

Manquant de personnel, la manufacturière Natpro a créé un programme de formation. (Photo: courtoisie)

RHéveil-matin est une rubrique quotidienne où l’on présente aux gestionnaires et à leurs employés des solutions inspirantes pour bien commencer leur journée. En sirotant votre breuvage préféré, découvrez des astuces inédites pour rendre vos 9@5 productifs et stimulants.


RHÉVEIL-MATIN. Afin de répondre à l’engouement pour ses habits spécialisés, comme ses pantalons dédiés à l’industrie forestière et ses gants de soudure, la nouvelle équipe de direction de Natpro ne laisse aucune pierre non retournée pour dégoter les «mains» manquantes à sa croissance.

«Notre carnet de commandes est plein. Avec plus de couturières, nous pourrons le livrer plus rapidement», explique en entrevue Natacha Desnoyers, qui a repris l’entreprise de Saint-Stanislas avec ses acolytes Johanne Gauthier et Marie-Claude Guilbert, peu avant le début de la pandémie.

Maintenant que le fabricant d’équipements de travail a traversé le pire de la crise sanitaire et que leur chiffre d’affaires a grimpé de 15% dans la dernière année, les trois copropriétaires peuvent «lancer la machine» à plein régime et assouvir leur soif de croissance.

Et le temps presse, car son équipe d’expertes actuelle se fait vieillissante. «J’ai besoin d’avoir de la nouvelle main-d’œuvre pour que cohabitent les gens d’expérience et les apprenties et que le transfert des compétences puisse bien se faire», soutient la directrice vente et marketing.

Adoptant une démarche de recrutement plus agressive depuis un an déjà, la PME manufacturière de la Mauricie tente d’abord d’embaucher dans la région, avant de faire comme ses pairs et de se tourner vers l’international.

Ayant traversé le pire de la crise sanitaire, les trois copropriétaires de Natpro, Natacha Desnoyers, Johanne Gauthier et Marie-Claude Guilbert, peuvent «lancer la machine» à plein régime. (Photo: courtoisie)

Après avoir envoyé 15 000 cartes postales dans un périmètre d’une trentaine de minutes de l’usine pour se faire connaître auprès des chercheurs d’emploi, Natpro a encouragé les membres de son équipe à promouvoir au sein de leur réseau la culture de la PME. «C’est super quand [ces candidatures] viennent d’eux, car ils ont des affinités [avec le postulant] et ils savent qu’ils vont bien s’intégrer à l’équipe», affirme la gestionnaire.

En six mois, six couturières ont gonflé ses rangs, qui comptent maintenant 34 travailleurs. Trois d’entre elles testent d’ailleurs son tout nouveau programme de formation en entreprise, développé en partenariat avec le comité sectoriel de la main-d’œuvre en textile. Tout ça en étant payé.

Si la transmission de connaissances se faisait jusqu’à présent directement entre une recrue et la contremaître, et de deux ou trois couturières en support, elle est aujourd’hui plus structurée. S’échelonnant sur sept semaines, ce cursus comporte des cours magistraux en matinée avec une formatrice externe et du travail sur les chaînes de production en après-midi. «Le comité a adapté à notre sauce la formation qui existait déjà. […] Coudre des auvents, des blouses de mode ou de l’équipement de protection, ce n’est pas la même chose», souligne Natacha Desnoyers.

Ce programme est d’autant plus pertinent que leurs recrues n’ont pas besoin d’être expertes dans le domaine pour y être engagées. Natpro encourage carrément les néophytes à venir passer quelques jours dans son usine pour s’initier au métier. «Au bout de la semaine, ça se peut qu’elle n’ait pas aimé la couture, concède la copropriétaire, mais ça nous permet de faire parler de nous, car elles ont eu une belle expérience sur le plan humain».

Et c’est là l’une des pierres d’assises de leur stratégie pour croître. «Ce qui fait toute la différence, c’est d’avoir une expérience employé exceptionnelle, un espace de qualité. Certes, il faut que les salaires soient compétitifs, mais c’est aussi un milieu de vie, mine de rien, le travail», relate Natacha Desnoyers.

 

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