Apprendre à travailler autrement... (Photo: Andrew Neel pour Unsplash)
BLOGUE. Avant la pandémie du nouveau coronavirus, 82% des employés canadiens travaillaient quotidiennement dans les locaux de l’entreprise. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 27%, selon un sondage du cabinet-conseil PwC. Et demain matin? «Le télétravail est là pour rester, et il s’agit d’un des changements actuels et à venir du monde du travail», affirme Jean McClellan, directrice, conseils, management et organisation, de PwC Canada.
Certes, le sondage montre que 78% des employeurs s’attendent à un retour partiel des employés à leur lieu de travail dans les trois prochains mois, et qu’ils s’organisent pour que cela se fasse au mieux. Néanmoins, seulement 1 employé sur 5 souhaite maintenant revenir au bureau à temps plein: la majorité des travailleurs veulent avoir la possibilité de choisir entre le télétravail et le bureau, en fonction de leurs besoins. Ce qui montre qu’un compromis entre employeurs et employés se doit d’être rapidement trouvé.
«Les modes de travail des Canadiens se font plus fluides, à présent. Il est donc temps pour les entreprises de faire preuve de résilience, de s’adapter et de maximiser le potentiel de leur personnel à mesure que se dessine notre nouveau monde du travail», dit Mme McClellan.
Comment cheminer vers un tel compromis? Le sondage de PwC permet d’identifier plusieurs voies à explorer en ce sens:
(Source: PwC, 2020)
> Favoriser l’équilibre entre le travail et la vie privée. La moitié des employés (47%) estiment que l’un des enjeux du travail de demain matin concerne la conciliation entre leurs obligations personnelles et professionnelles. Surtout pour ceux qui ont dû faire, au printemps dernier, du télétravail en même temps que l’école à la maison, confinement oblige. D’où l’intérêt pour les employeurs de prendre en mains ce dossier sans tarder et de lui trouver une solution satisfaisante pour tout le monde.
> Soutenir le productivité de chacun. La moitié des employés (46%) reconnaissent que maintenir à la maison une productivité similaire à celle qu’ils avaient au bureau est un vrai défi. Ainsi, 25% avouent avoir vu leur productivité baisser à cause du télétravail, et 35% disent qu’elle a augmenté, mais indiquent dans la foulée que ce n’est pas forcément une bonne chose (ex.: ils travaillent plus d’heures qu’auparavant, avec tous les risques que cela comporte (tensions familiales, épuisement professionnel,…)). D’où l’intérêt, là aussi, de s’occuper sérieusement de ce dossier.
> Raviver la connexité. La moitié des employés (45%) souffrent de l’isolement inhérent au télétravail: communication plus difficile avec les collègues, manque de contacts humains, etc. C’est que la connexité – le principe selon lequel l’être humain n’évolue sainement qu’à condition d’avoir des liens fructueux avec les autres – a été durement affectée par la pandémie, les liens entre les uns et les autres étant brutalement devenus distendus, parfois même coupés. En conséquence, les employeurs se doivent de raviver la connexité au sein de leur organisation, de raffermir les liens existants et, surtout, d’y injecter une toute nouvelle énergie.
Comment, au juste? Le sondage donne, là encore, des indications lumineuses. Par exemple, 39% des employés trouvent que la collaboration au sein de leur équipe de travail n’est plus la même. 34%, que la direction de l’organisation semble ne pas savoir quelle orientation prendre. Ou encore, 21%, que le flou est tel au sein de l’entreprise que chacun ne sait plus trop ce qu’il doit faire – ou ne pas faire – dans son quotidien au travail.
Autrement dit, il s’agit ici d’adopter un tout nouveau style de leadership, en phase avec la nouvelle réalité du travail. Un leadership visiblement empreint de compréhension, d’intelligence et de soutien.
«Les employeurs doivent maintenant adopter un leadership qui répond non seulement aux besoins évolutifs de leur entreprise, mais aussi aux besoins changeants de leur personnel. Car, soulignons-le, le télétravail a accentué la pression sur la productivité organisationnelle, la santé mentale des employés et même la culture d’entreprise. Il faut donc établir des pratiques qui favorisent la confiance et la mobilisation, histoire de donner à chacun le soutien dont il a besoin et de stimuler la collaboration comme l’innovation», dit d’ailleurs Baya Benouniche, leader, management et organisation, Québec, de PwC Canada.
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