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Voici l’un des meilleurs filets de sécurité dans votre carrière

Catherine Charron|Mis à jour le 13 juin 2024

Voici l’un des meilleurs filets de sécurité dans votre carrière

«Il ne faut plus voir l’évolution de notre parcours professionnel comme une échelle, mais plutôt comme une carte de randonnée pédestre: on doit avoir une idée de l’endroit où on souhaite aller, mais demeurer flexible à l’égard du chemin que l’on va emprunter», illustre Sophie Brassard. (Photo: 123rf)

RHéveil-matin est une rubrique quotidienne où l’on présente aux gestionnaires et à leurs employés des solutions inspirantes pour bien commencer leur journée. En sirotant votre breuvage préféré, découvrez des astuces inédites pour rendre vos 9@5 productifs et stimulants.


RHÉVEIL-MATIN. Pour calmer cette crainte de vous voir remplacer par l’intelligence artificielle générative, et si vous faisiez l’exercice de vous définir au-delà de votre travail?

C’est ce que conseille Sophie Brassard, docteure en orientation professionnelle spécialisée dans l’accompagnement d’athlète de haut niveau dans leurs périodes de transition. Réfléchir à son identité au-delà du sport est l’un des principaux exercices de prévention pour minimiser les dépressions qui suivent parfois la fin d’une carrière sportive.

«Il ne faut plus voir l’évolution de notre parcours professionnel comme une échelle, mais plutôt comme une carte de randonnée pédestre: on doit avoir une idée de l’endroit où on souhaite aller, mais demeurer flexible à l’égard du chemin que l’on va emprunter, illustre celle qui a défriché son propre sentier. On a plus d’options, mais ça peut vite devenir angoissant et étourdissant.»

Bien chaussé et adéquatement habillé, le randonneur pourra négocier les imprévus. Idem pour le travailleur, s’il parvient à identifier ses valeurs et ses compétences de savoir-être.

«Se connaître en dehors de ce qu’on fait, c’est tout un filet de sécurité et il vaut mieux le développer plus tôt que tard», estime la responsable des services aux étudiants-athlètes de a Fondation Aléo.

Si les intérêts évoluent, les valeurs, elles, ont tendance à demeurer bien ancrées. Leur importance varie toutefois à travers le temps.

«Lorsqu’on a l’impression de ne plus être aligné avec notre environnement, c’est bien souvent là un signe que l’ordre a changé, dit-elle. Les valeurs nous servent de boussole dans une transition.»

Ça permet du même coup d’identifier ce qu’elle appelle les «non négociables», ces paramètres, conditions de travail ou expériences que l’employé devra retrouver dans son prochain chapitre professionnel pour s’y épanouir.

Par la suite, elle recommande aux travailleurs d’identifier quelles sont leurs forces de savoir-être, des compétences qui sont aujourd’hui grandement recherchées autant chez les athlètes que les travailleurs. La personne doit ensuite parvenir à les faire valoir en entrevue, à démontrer comment elles pourront être transférées.

«Les compétences techniques ça s’apprend. Ce que les entreprises et les équipes sportives recherchent, ce sont les capacités à gérer son stress, à rester calme devant l’adversité, d’avoir du tact envers les compétiteurs, rappelle-t-elle. Ce n’est pas vrai qu’on est bon qu’à faire une seule chose.»

En comprenant un peu mieux qui ils sont en tant qu’individu, cela permet aux travailleurs d’être un peu moins pris de court lorsqu’ils rencontrent des écueils, comme des mises à pied, des congédiements, ou encore lorsque leurs tâches sont en partie confiées à une machine.

Et même si aucun de ces scénarios ne survient, l’exercice n’est pas pour autant futile.

«Ça permet de naviguer à travers les transitions bien plus facilement. En se connaissant, on risque d’être plus performant au travail, car on va oser prendre plus de risques, affirme Sophie Brassard. C’est sain de voir qui on est, ce qu’on vaut et où on pourrait se transférer, même si on ne veut pas changer d’emploi.»

Elle appelle les travailleurs à voir ces périodes de transition non plus comme des moments de deuils, mais comme le début d’un nouveau chapitre. «C’est correct de ne pas savoir exactement ce qui se trouve sur le sentier. Il se peut qu’un arbre soit tombé, et qu’on doive bifurquer. Il ne faut simplement pas oublier d’utiliser ses outils et sa boussole, de connaître ses ressources disponibles.»

 

 

Télétravailler ou ne pas télétravailler, telle est la question qui cause des émois dans bien des entreprises.

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