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Voici venue l’heure des «soft skills»!

Geneviève Desautels|Publié le 20 octobre 2020

Voici venue l’heure des «soft skills»!

Bientôt, le positif... (Photo: Jacqueline Munguia pour Unsplash)

BLOGUE INVITÉ. COVID-19 oblige, nous vivons depuis mars les phases classiques de la courbe de gestion du changement. Nous en sommes à présent aux premières phases, les plus dures à vivre…

Souvenez-vous, il y a d’abord eu le choc. Nous avons été surpris par l’ampleur de l’impact et, comme des chevreuils éblouis au milieu de la route, nous avons figé quelques jours, voire quelques semaines.

Nous avons collectivement enchainé avec la phase du déni. Nous voulions alors croire que la pandémie était passagère et qu’après quelques semaines tout reviendrait à la normale. Certains profitaient du moment. D’autres étaient dans l’action pour être prêts à rebondir durant l’été et «rattraper le temps (et les ventes) perdues».

Notre déni collectif nous empêchait de croire que cette pandémie était à même de bousculer nos habitudes et nos façons de travailler à long terme. C’est à cette étape que les arcs-en-ciel ont fait leur apparition à nos fenêtres. C’est aussi à cette étape-là que les événements et autres programmes de formation qui étaient prévues en face à face au printemps ont été reportés à l’automne, en espérant une fois de plus que tout serait alors revenu «à la normale».

Nous avons passé l’été en gardant un pied dans le déni, en reprenant certaines de nos activités habituelles alors qu’une partie de nous-même commençait à plonger dans la phase de la peur et de la colère.

Oui, la colère, la tristesse et la dépression que nous connaissons actuellement est une étape connue en matière de gestion du changement. Le fait de penser, par exemple, que le gazon est plus vert chez le voisin fait bel et bien partie des réactions habituelles liées à cette phase particulièrement énergivore à l’échelle individuelle et collective.

Ce qui est particulier dans la situation actuelle, c’est que nous manquons tous de recul face à la situation: personne n’a vécu rien de pareil, il n’y a donc personne pour nous guider. On ne peut pas faire appel à d’éminents consultants, à des experts, ou encore à une organisation spécialisée à ce sujet.

C’est également à l’étape de la colère, de la tristesse et de la dépression que l’on cherche des coupables «externes», histoire de justifier notre mal-être interne, de vivre notre deuil de «l’ancien normal». Tenez, rappelez-vous du jour où vous avez critiqué un changement quelconque implanté au sein de votre organisation: spontanément, vous avez mis la faute sur le dos des patrons, qui étaient à vos yeux «complètement déconnectés», ou sur celui de la technologie, qui ne fonctionne «jamais comme prévu».

Aujourd’hui, nous vivons notre colère en nous acharnant à compiler les incohérences de nos gouvernements. Nous exprimons notre tristesse en pestant contre le télétravail, contre les trop nombreuses rencontres sur Zoom et Teams, et nous déprimons en nous demandant quand nous pourrons enfin jaser normalement autour de la machine à café du bureau.

Si on regarde cela de façon plus «macro», en élevant notre perspective comme si nous étions un oiseau, on se rend compte qu’au-delà des sources externes qui provoquent des émotions généralement négatives, ce sont les multiples changements qui s’opèrent à la fois en nous et autour de nous, dans nos vies personnelles et professionnelles, qui nous rendent fragiles, surchargés émotionnellement et vulnérables.

La bonne nouvelle, c’est que les étapes d’acceptation, de pardon, de quête de sens, de sérénité et de croissance sont devant nous. Et que nous sommes tous capables d’entrer par nous-mêmes dans ces phases-là, de générer une attitude positive, constructive orientée vers le futur.

Comment ça? En nous adaptant, en agissant autrement, et donc en arrêtant de vouloir revenir à notre vie d’avant.

La clé? C’est de saisir que voilà enfin venue l’heure de gloire des «soft skills». En effet, comme le décrit cet article publié dans la Harvard Business Review, il y a 17 «soft skills» à cultiver sans tarder, déterminantes pour notre avenir individuel et collectif.

J’invite ainsi ceux qui croyaient qu’ils n’avaient pas besoin de développer leurs compétences relationnelles – car ils s’estiment des experts axés sur les résultats – à poser un regard différent sur les «soft skills» ici énumérées. Parce que, de toute évidence, le contexte actuel intensifie le besoin de créer encore plus de liens humains entre nous tous, de trouver le moyen de réduire la distance entre chacun de nous, que nos caméras soient ouvertes ou fermées.

Ces fameuses compétences «molles» seront sans nul doute celles qui vous permettront de devenir demain un collaborateur et un leader d’impact. Ce sont ces compétences-là qui vous permettront de déployer tout votre potentiel, d’être et d’agir en tant qu’agent du changement. Bref, c’est grâce à elles qui vous parviendrez à «surfer» sur la seconde vague. Pas autrement.