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Voilà ce à quoi va ressembler la rentrée!

L'économie en version corsée|Publié le 20 août 2020

Voilà ce à quoi va ressembler la rentrée!

Rares seront ceux qui pourront continuer de télétravailler... (Photo: Engin Akyurt pou Unsplash)

CHRONIQUE. La rentrée approche maintenant à grands pas, et avec elle nombre d’interrogations: devrons-nous porter un masque au bureau pendant toute la journée? la distributrice de café sera-t-elle accessible? ceux qui ont été «temporairement» mis à pied vont-ils être rappelés au travail? ou encore, les affaires vont-elles réussir à revenir à la normale?

L’Institut de la statistique du Québec (ISQ) s’est fort judicieusement penché sur le sujet, et a analysé une étude menée cet été par Statistique Canada en collaboration avec la Chambre de commerce du Canada. Il en a dégagé les données concernant 974 entreprises représentatives de l’économie du Québec. Et il a ainsi pu identifier des tendances on ne peut plus intéressantes concernant ce qui nous attend, vous comme moi, pour la rentrée:

> Le même nombre d’employés

Pas de nouvelles embauches. Pas non plus de nouvelles mises à pied. Les deux tiers des entreprises québécoises (66%) s’attendent à ce que le nombre de leurs employés demeure inchangé d’ici la fin de septembre.

En fait, elles ne sont que 18% à anticiper une augmentation significative du nombre d’employés, et ces entreprises-là figurent surtout dans les secteurs d’activités suivants:

– extraction minière, exploitation en carrière & extraction de pétrole et de gaz (32% des entreprises de ce secteur sont en mode embauche);

– arts, spectacles & loisirs (30%);

– fabrication (29%);

– hébergement & restauration (25%).

> Masques et désinfectants à tous les étages

À la rentrée, ce sera masques, visières et désinfectants à gogo. Et ce, presque partout:

– 62% des entreprises québécoises estiment qu’elles auront besoin de produits désinfectants pour pouvoir mener à bien leurs activités;

– 62%, de masques et/ou de visières;

– 49%, de gants;

– 28%, de plexiglas et/ou de panneaux de protection.

C’est bien simple, seulement 25% des entreprises pensent n’avoir besoin d’aucun équipement sanitaire particulier pour pouvoir fonctionner correctement. Ce qui signifie que sur le lieu de travail la plupart d’entre nous allons devoir travailler protégés.

> Une surveillance sanitaire omniprésente

Les entreprises vont prendre on ne peut plus au sérieux la dimension sanitaire du travail:

– 72% disent qu’elles feront preuve d’une fermeté exemplaire à l’égard de ceux qui se présenteraient au travail en dépit du fait qu’ils se sentent malades;

– 71%, qu’elles accroîtront encore davantage les mesures sanitaires, si jamais le besoin s’en faisait sentir à la rentrée;

– 64%, qu’elles étaient prêtes, au besoin, à fournir masques, visières et autres gants à leurs employés.

En fait, elles ne sont que 16% à estimer qu’elles pourraient avoir de la difficulté à se procurer de l’équipement de protection individuel pour leurs employés.

Et elles sont 3% à être prêtes à adopter une mesure extrême : s’équiper en trousses de dépistage, histoire de tester chaque employé à son arrivée sur le lieu de travail.

Comme quoi, il est clair que les entreprises québécoises prennent la sécurité sanitaire de leurs employés au sérieux. Très au sérieux.

> Le télétravail à la carte

Pendant le confinement, le tiers des entreprises québécoises (34%) ont vu 10% ou plus de leur effectif faire du télétravail. Ce qui était le double du même pourcentage juste avant que ne sévisse la pandémie de COVID-19, soit en février 2020.

À la rentrée, elles sont 23% à dire qu’elles continueront à permettre à leurs employés de télétravailler, si c’est ce qui leur plaît. À noter que cette proportion passe à 1 entreprise sur 2 dans certains secteurs d’activités: information & culture (58%); services professionnels, scientifiques et techniques (53%).

Un dernier point: 13% des entreprises déclarent qu’il sera «probable» ou «très probable» qu’elles offrent à plus d’employés la possibilité de faire du télétravail à partir de la rentrée; et 5% déclarent même qu’il est «probable» ou «très probable» qu’elles obligent plus d’employés à en faire.

Voilà. La rentrée sera placée sous le signe de la stabilité et de la sécurité. Prudentes, les entreprises n’entendent pas renforcer leurs troupes, mais les choyer, en leur procurant l’équipement nécessaire pour rester en santé et en leur proposant de travailler autrement, en particulier sous la forme du télétravail, à tout le moins pour ceux qui se sentent à l’aise avec cette façon de travailler.

Bref, vous comme moi, nous allons devoir apprendre une nouvelle façon de nous connecter aux autres au travail, et surtout d’interagir avec eux. Oui, un tout nouveau quotidien au travail nous attend sous peu. Reste à voir si ce sera pour le meilleur…

En passant, l’industriel américain Henry Ford disait : «Se réunir est un début; rester ensemble est un progrès; travailler ensemble est la réussite».

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Espressonomie

Un rendez-vous hebdomadaire dans Les affaires et Lesaffaires.com, dans lequel Olivier Schmouker éclaire l’actualité économique à la lumière des grands penseurs d’hier et d’aujourd’hui, quitte à renverser quelques idées reçues.

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