Ce ne serait pas éthique d'après les deux tiers des 258 travailleurs québécois sondés par Capterra. (Photo: 123RF)
RHéveil-matin est une rubrique quotidienne où l’on présente aux gestionnaires et à leurs employés des solutions inspirantes pour bien commencer leur journée. En sirotant votre breuvage préféré, découvrez des astuces inédites pour rendre vos 9@5 productifs et stimulants.
RHÉVEIL-MATIN. Vous envisagez d’adopter un logiciel qui vous permet d’améliorer votre gestion des ressources humaines grâce à l’intelligence artificielle? Assurez-vous d’apaiser vos employés avant de déployer cette nouvelle solution.
En effet, près des deux tiers des salariés québécois sondés par la firme Capterra sont d’avis que le recours à l’IA «pour prendre des décisions en matière de ressources humaines n’est pas éthique», prévient-on dans un communiqué.
L’étude met aussi en lumière l’inconfort qu’éprouvent un nombre similaire de répondants à l’idée que ce soit la technologie qui permette de déterminer si un travailleur devrait garder ou non son emploi. Le quart des personnes interrogées vont même jusqu’à dire qu’elles «se sentiraient extrêmement mal à l’aise» dans une telle situation.
Le niveau de stress de ces personnes frileuses à l’égard de l’intégration de l’IA dans le processus de congédiement augmenterait si leur patron choisissait cette avenue.
A contrario, ceux qui n’y voient aucun problème – soit 36% de l’échantillon – estiment pour leur part que le recours à l’IA permettrait trancher de façon impartiale dans ce genre de dossier.
Curieusement, Capterra dénote aussi que plus du tiers des 258 individus interrogés au Québec changerait leur comportement au travail s’ils apprenaient que c’est en s’appuyant sur les données que la décision de les licencier était prise.
Notons que l’utilisation de l’IA n’est pas perçue de la même manière en fonction du type de tâche qu’on lui confie. La formation, par exemple, serait la responsabilité qui lui sied le mieux selon les Canadiens, démontre le sondage.
Faire passer la pilule
Capterra, qui aide les entreprises à trouver les bons logiciels, suggère d’adopter quatre stratégies au moment d’intégrer cette nouvelle technologie à son département de la gestion des ressources humaines sans effaroucher ses salariés.
Elle encourage les PME à identifier quelles seront les responsabilités pour lesquelles elles souhaitent ou pas s’appuyer sur l’IA. La «qualité du processus de prise de décision» du programme devra être analysée, et non pas que ses fonctionnalités. Ça pourrait d’ailleurs rassurer les membres de son équipe que de savoir qu’il est exempt de biais.
Le fournisseur de logiciels suggère aussi d’informer l’ensemble de ses salariés sur la manière dont ce nouvel outil fonctionne, et de clairement édicter à quoi il servira.
Les entreprises qui ont déjà implanté une telle solution dans leur département de la gestion des ressources humaines semblent suivre cette recommandation. À l’échelle du pays, 67% de leurs employés «disent savoir comment leur PME s’en sert». Il reste toutefois encore du chemin à faire, puisque 33% d’entre eux se trouvent toujours dans le noir.