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Votre équipe aussi peut maîtriser l’art de l’empathie

Catherine Charron|Publié le 28 septembre 2022

Votre équipe aussi peut maîtriser l’art de l’empathie

«Maintenant, en tant qu'employeur, on doit mériter le déplacement», illustre la dirigeante principale des ressources humaines chez Kyndryl, l’américaine Maryjo Charbonnier. (Photo: 123RF)

RHéveil-matin est une rubrique quotidienne où l’on présente aux gestionnaires et à leurs employés des solutions inspirantes pour bien commencer leur journée. En sirotant votre breuvage préféré, découvrez des astuces inédites pour rendre vos 9@5 productifs et stimulants.


RHÉVEIL-MATIN. «La guerre des talents» qui s’est accentuée au cours des deux dernières ne sert pas que les intérêts des employés qui revoient leur situation professionnelle, quitte à remettre leur démission pour un boulot qui leur convient davantage.

Les entreprises aussi doivent saisir cette occasion pour repenser le monde du travail, afin qu’il soit notamment plus empathique, selon ce qui a émergé lors de la conférence «L’évolution du travail et des loisirs: comment nos comportements façonnent l’avenir» de C2 Montréal. «Maintenant, en tant qu’employeur, on doit mériter le déplacement», illustre la dirigeante principale des ressources humaines chez Kyndryl, l’américaine Maryjo Charbonnier.

Lorsque cette ancienne branche d’IBM est devenue une organisation distincte en 2021, elle en a profité pour redéfinir ses valeurs, d’abord avec ses leaders, puis avec ses plus de 90 000 salariés répartis partout sur le globe.

«On leur a parlé du changement de culture qu’on voulait amener. On a expliqué en quoi l’adoption de ces comportements [par nos dirigeants et gestionnaires] nous permettrait d’être un employeur et un partenaire d’affaire de choix, et de partager un meilleur succès avec nos clients, nos employés et la communauté, raconte Maryjo Charbonnier en marge de sa conférence à C2 Montréal. L’empathie faisait partie de ces valeurs.»

Kyndryl a formé ses équipes de direction et de gestion afin que les six valeurs de l’organisation teintent chacun de leurs gestes. Elles ont ensuite reçu une boîte à outils, qui contenait des vidéos et des activités à faire seul ou avec leurs collègues, lors de réunions par exemple, en trois minutes, trois heures ou trois semaines pour y arriver.

«Ils ont été surpris de passer deux jours à uniquement parler de la culture, relate Maryjo Charbonnier. Habituellement, on ne se penche que sur comment mieux faire des affaires. C’était donc signe pour eux que Kyndryl allait être différent».

Leurs travailleurs seront dorénavant régulièrement sondés afin d’évaluer la place que prennent les six valeurs de l’entreprise dans leur expérience au boulot. Un intérêt tout spécial sera accordé à l’empathie, avec la création d’un indice à compter du 4 octobre prochain.

«Une série de questions dans notre sondage sur la mobilisation de nos employés servira à le mesurer, explique celle qui dirige le département des ressources humaines. Elles concerneront la confiance : est-ce que je fais confiance à mon employeur, est-ce que je me sens respecté?»

 

Répondre aux attentes des employés

Si l’empathie occupe une place prépondérante au sein de la société de technologie, c’est parce que sa main-d’œuvre le lui a demandé, affirme l’ancienne dirigeante chez PepsiCo : «Les grandes sociétés peuvent sembler froides et distantes. À la sortie de la pandémie, ces gens veulent sentir que leur employeur a à cœur leur développement, que leur gestionnaire est quelqu’un à qui ils peuvent se confier.»

La taille de l’entreprise lui a certes permis d’instaurer une structure imposante pour véhiculer ses valeurs, concède-t-elle, mais Maryjo Charbonnier est convaincue que tout est possible, même chez celles qui disposent de moins de moyens.

À plus petite échelle, l’empathie passe selon elle par des gestes comme respecter le droit à la déconnexion. Leur division canadienne par exemple a implanté des fins de semaine de quatre jours à quelques reprises dans l’année, une initiative chouchou des employés d’ailleurs. Elle a aussi adopté une politique qui proscrit l’envoi de courriels en dehors des heures de travail, et ça concerne tout autant l’équipe de leadership.

«C’est le fruit des demandes de nos employés, de ce qu’ils souhaitaient voir changer dans la culture alors qu’on devenait cette nouvelle entité, rappelle-t-elle. Certes, tout le monde n’a pas la chance de se transformer du jour au lendemain en cette start-up de 90 000 employés. C’est ce qui nous a motivés à leur faire sentir que les choses seraient différentes, moins bureaucratiques, et hiérarchiques.»

 

 

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