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Vous enragez au travail? Voici une solution géniale!

Olivier Schmouker|Publié le 29 mars 2019

Vous enragez au travail? Voici une solution géniale!

Se défouler, ça fait un bien fou... [Photo: Björn Borg]

Un client qui ne comprend rien à ce que vous lui expliquez, un collègue qui vous casse les pieds à longueur de journée, le boss qui n’arrête pas de jeter un œil par-dessus votre épaule… Mine de rien, ces petites frustrations finissent par venir à bout de votre patience. Et vous ne rêvez plus que d’une chose : péter votre coche une bonne fois pour toutes!

Mais voilà, nous sommes civilisés, nous sommes éduqués, nous sommes bienveillants. Et nous rongeons notre frein. En croisant les doigts pour que la situation s’améliore d’elle-même.

Est-ce là la meilleure attitude qui soit? Hum, pas sûr… C’est que Björn Borg, l’ex-champion de tennis que j’idolâtrais durant mon enfance, n’est pas du tout de cet avis. Explication.

Cette fin de semaine, M. Borg et sa marque de vêtements organisent un événement à nul autre pareil, à Stockholm (Suède) : l’ouverture temporaire d’un «gym de la rage»!

De quoi s’agit-il? C’est très simple : d’un espace protégé et contrôlé dans lequel des individus pourront librement fracasser tout ce qui leur tombe sous la main. «Il sera possible de claquer des portes, de retourner des tables pleines de vaisselle, de jeter des objets fragiles contre les murs, ou encore d’en pulvériser d’autres à l’aide d’un bâton de baseball», est-il indiqué sur le site Web de Björn Borg. À noter que les gens pourront bénéficier sur place de l’assistance et des conseils de Jenny Adolfsson, une athlète présentée pour l’occasion comme une «entraîneuse provocatrice», sa mission consistant surtout à faire «sortir le méchant» de ceux qui se montreront gênés à déchaîner leur rage en public.

«S’accrocher à la colère est mauvais pour la santé physique et mentale, dit Andrea Dahlbäck, planificatrice de l’agence Nord DDB, qui pilote l’opération de communication autour du gym de la rage. Voilà pourquoi nous avons eu l’idée d’offrir la possibilité aux gens de s’en décharger d’un coup, de se libérer des blocages émotifs qui les paralysent dans leur quotidien, tant au travail que dans la vie privée. Et d’ainsi trouver en eux une toute nouvelle force, issue d’un déferlement subit d’adrénaline.»

L’adrénaline, la clé de la libération au travail? Sur le site Web de Björn Borg, il est indiqué que «la science montre que l’exercice physique est l’un des moyens les plus efficaces de se libérer de sa colère, et mieux, que la libération de l’adrénaline présente un effet insoupçonné». Voici ce qui est indiqué à ce sujet :

1. Perdre, ça renforce

«L’adrénaline, également appelée épinéphrine, est à la fois un neurotransmetteur et une hormone. Elle est sécrétée à l’occasion d’un grand stress ou d’une activité physique intense – par exemple, lorsqu’on est en train de perdre un match ou d’enrager au travail. Et elle entraîne une accélération du rythme cardiaque, une augmentation du flux sanguin ainsi qu’une soudaine hausse du taux de sucre dans le sang afin de fournir davantage de carburant au corps.»

2. Enrager, ça libère l’esprit

«Lorsque le corps est inondé d’adrénaline, le cerveau se libère de toutes les idées qui l’obstruaient. Il est dès lors capable de mieux se concentrer sur ce qu’il fait, et de gérer plus vite différentes tâches mentales.»

3. Se déchaîner, ça offre une seconde jeunesse

«De brèves poussées d’adrénaline augmentent le nombre d’antioxydants qui circulent dans le corps. Or, ces derniers combattent l’excès de radicaux libres, lequel est notamment responsable du vieillissement prématuré de la peau.»

4. Capoter, ça permet de prendre de meilleures décisions

«Ça peut paraître fou, mais l’adrénaline est à même de jouer un rôle déterminant dans la prise de décisions. En effet, une juste dose d’adrénaline augmente considérablement la capacité cognitive, et par suite, accroît la possibilité de faire le bon choix face à une situation où il nous faut trancher entre différentes options.»

Voilà. Vous venez de saisir pourquoi Björn Borg vient d’ouvrir un gym de la rage. Une nécessité, à ses yeux, en raison du fait que «les Scandinaves, peuples du Nord, sont habituellement réservés à l’excès et ont besoin, peut-être plus que d’autres, de perdre le contrôle d’eux-mêmes, de «lâcher leur fou»».

Ne pensez-vous pas que cela serait tout aussi pertinent ici-même, au Québec? Hein? Quant à moi, je sais que j’adorerais me défouler dans un tel gym, au moins une fois, pour voir. Qui sait? Peut-être y a-t-il ici un entrepreneur aussi audacieux que Björn Borg, qui osera prendre la balle au bond…

En passant, l’écrivain allemand Oskar Panizza a dit dans ses Écrits de prison : «Lorsque les mains sont liées, la rage monte au cerveau».

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