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Voici comment créer une culture d’entreprise propice à l’IA

Catherine Charron|Mis à jour le 11 novembre 2024

Voici comment créer une culture d’entreprise propice à l’IA

À terme, et à l’échelle du pays, ce sont 34 000 postes qui devraient passer d’une catégorie à l’autre, d'après Emploi et Développement social Canada. (Photo: 123FR)

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RHÉVEIL-MATIN. Qu’est-ce qui explique pourquoi aux États-Unis, seule une entreprise sur cinq parvient réellement à collecter les fruits escomptés après avoir implanté un nouvel outil technologique? Parce que leur culture organisationnelle n’y est pas propice, d’après des experts de la société de services-conseils américaine Gallup.

«Il n’y a aucun signe de ralentissement des investissements dans l’intelligence artificielle (IA) et les autres technologies numériques. La révolution de l’IA est là — et il appartient aux dirigeants de s’assurer que leurs organisations et leurs employés sont prêts à en profiter», écrivent Vibhas Ratanjee et Ken Royal, respectivement expert principal de pratique — Développement organisationnel et du leadership et associé chez Gallup.

Pour que d’autres entreprises ne commettent pas la même erreur et que soit couronnée de succès leur démarche, ils ont identifié quelques pistes de solution.

Préparer le terrain

Avant d’entamer cette transition, les dirigeants devraient évaluer si leur culture y est propice. Ils devraient s’intéresser à trois facteurs clés: la stratégie de déploiement, le degré de compétence des employés et les mesures de sécurité adoptées.

Pour ce faire, ils doivent répondre à plusieurs questions, d’après les deux experts:

  • Est-ce que les membres de l’organisation comprennent en quoi l’implantation de tels outils leur profitera, ou encore quels sont les types de gains souhaités? Sait-on si cette transition génère de l’enthousiasme chez eux?
  • L’entreprise est-elle assez agile pour s’adapter en fonction des imprévus que cette transformation pourrait occasionner?
  • Les employés ont-ils les compétences nécessaires pour se débrouiller avec ces nouveaux outils?
  • Des mécanismes ont-ils été déployés afin que les artisans de cette transition puissent informer les dirigeants et les décideurs des résultats de leurs tests ou de leurs observations?
  • S’est-on assuré de déterminer les limites de l’usage de l’IA et a-t-on prévenu les membres de l’équipe? Quel cadre a été implanté pour que l’utilisation soit éthique et sécuritaire?
  • Tente-t-on même d’encadrer le recours à l’IA ou plutôt de lui laisser libre cours?

«La prise en compte de ces éléments renforcera la confiance des employés dans la mise en œuvre de la technologie de l’IA par l’organisation, fournira des orientations claires sur la manière dont l’IA devrait être utilisée et réduira considérablement les risques associés aux questions de confidentialité et de protection des données», écrivent-ils.

Cohérence

Les investissements en technologie devraient donc selon eux être faits dans des outils qui font écho avec la culture de l’entreprise. Ainsi, si elle prône les prises de décision collaboratives, ou qu’elle accorde une grande valeur à une expérience client hors pair, c’est de ce côté que la direction devrait injecter des fonds, plutôt que d’emboîter le pas à la nouvelle tendance.

Au moment de déployer cette transformation technologique, l’organisation devrait lancer tout un exercice de communication afin d’expliquer quels sont les processus qui seront revus, ceux qui resteront les mêmes, et les raisons qui justifient ce bouleversement. Les craintes des employés devront aussi être abordées, tout comme la façon dont leur expérience au travail devrait être améliorée.

 «L’IA est plus qu’un simple investissement rationnel dans l’avenir de l’entreprise; elle doit également inspirer les cœurs et les esprits», résument-ils.

Ces efforts devront s’échelonner sur plusieurs mois, surtout lorsque l’enthousiasme et l’effervescence du début seront minés par les premiers défis qui seront rencontrés. Autant les dirigeants devront-ils tendre l’oreille aux doléances des personnes qui emploieront cet outil qu’ils devront continuer à s’assurer que la culture soit toujours propice à son implantation.

Ils pourraient par exemple célébrer les bons coups de ceux qui l’utilisent à sa pleine capacité.