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Archipel investit dans les «soft skills» de ses employés

Catherine Charron|Publié le 28 juin 2024

Archipel investit dans les «soft skills» de ses employés

Un des ateliers de formation (Photo: courtoisie)

RHéveil-matin est une rubrique quotidienne où l’on présente aux gestionnaires et à leurs employés des solutions inspirantes pour bien commencer leur journée. En sirotant votre breuvage préféré, découvrez des astuces inédites pour rendre vos 9@5 productifs et stimulants.

ressources humaines
(Illustration: Camille Charbonneau)

RHÉVEIL-MATIN. Au moment où le domaine des communications et du marketing doit se réinventer avec la démocratisation des outils d’intelligence artificielle générative, l’agence Archipel synergie créative accompagnera ses employés afin qu’ils développent leurs soft skills clés.

Un heureux concours de circonstances, reconnaît sa dirigeante Caroline Barette, l’instigatrice de ce grand chantier qu’elle qualifie de «structurant» pour l’entreprise.

En effet, l’idée d’un tel parcours de formation pour les 25 salariés de l’agence a plutôt émergé quelques mois avant l’arrivée de ChatGPT. C’est plutôt à la suite de vagues de départ de membres de son équipe en 2021 qu’elle a amorcé cette réflexion.

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«Ça m’a jeté par terre, indique-t-elle, trois ans plus tard. Nous sommes une entreprise de service. Qui sommes-nous sans nos employés? Ils sont au cœur de ce qu’on propose.»

Consciente qu’elle a peu d’emprise sur certains facteurs qui ont contribué à ces départs, comme les circonstances pandémiques et les offres salariales plus généreuses des grosses agences, elle s’est intéressée à ce que son organisation pouvait offrir de plus afin de fidéliser ses troupes.

La formation, surtout pour les compétences non techniques, est l’un des principaux besoins qu’elle a identifiés notamment dans les entrevues de départ. En se basant sur les sept aptitudes les plus recherchées par son équipe de direction, ce parcours s’est découpé en quatre chapitres:

  1. La communication et la connaissance de soi
  2. La résolution de problème
  3. La gestion du changement
  4. L’application de ces nouvelles compétences pour bonifier l’expérience client

Des compétences et des aptitudes qui, mine de rien, seront porteuses dans les mois et les années à venir, reconnait Caroline Barette, alors que la machine permettra d’automatiser ou d’accomplir certaines tâches techniques aussi bien qu’un humain. Du moins, les employés d’Archipel seront outillés pour tirer leur épingle du jeu en attendant ces bouleversements technologiques.

Formation en quatre temps

En 2024, chaque trimestre sera dédié à l’un de ces chapitres grâce à une panoplie d’outils d’apprentissage dont le contenu a été développé par l’École des sciences de la créativité La Factry.

L’information est transmise par le biais de lectures, de vidéos, d’ateliers animés, de balados, mais aussi de «midi karaoké», ces séances déjà bien connues à l’interne où une fois par mois, un membre de l’équipe partage avec ses collègues des choses qu’il a appris.

«Ça engage les employés dans leur formation, mais aussi dans l’organisation. Tout le monde peut arriver avec de nouvelles idées dans ce parcours», indique Caroline Barrette.

Pendant le deuxième trimestre, lors du plus récent atelier donné sur le design thinking animé par une «sommité» de la méthode, l’agence est par exemple parvenue à identifier quatre pistes de solution pour régler un problème réellement rencontré. Elles seront maintenant testées et mises à l’épreuve, indique la patronne.

«Ça a vraiment l’effet d’un incubateur à innovation ce parcours», se réjouit-elle.

Si elle en parle aujourd’hui, c’est parce qu’elle souhaite encourager d’autres organisations à innover pour permettre à leurs employés de se développer. C’est un réel acte de foi dont la dirigeante fait preuve. En temps investi dans la formation, il en coûte près de 225 000$. Et ça, c’est sans compter les fonds versés à La Factry.

La dirigeante croit toutefois que les retombées seront grandes.

Sous quelle forme ce projet spécial de formation perdurera-t-il? Difficile à dire pour l’instant. Caroline Barrette se donne le temps d’en apprécier les bénéfices afin d’évaluer comment ces compétences seront maintenues dans le temps.

«Je ne pense pas qu’en trois mois, on soit arrivé au bout. On sème une graine. On travaille là-dessus, dit-elle. Il faut faire confiance en nos gens, et se dire que si on leur donne ces outils, ça va nous revenir.»