Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

Votre cerveau est embrumé? Prenez une pause!

Catherine Charron|Publié le 25 octobre 2024

Votre cerveau est embrumé? Prenez une pause!

Le temps qu’on s’accorde varie selon la tâche à exécuter. (Photo: 123RF)

RHeveilmatin-Rubriques

RHÉVEIL-MATIN. N’en déplaise à ceux qui chercheraient une stratégie miraculeuse en ce vendredi matin, le remède pour contre la fatigue mentale est simple : ponctuer son temps de travail de pause.

C’est ce que rapporte Mithu Storoni, chercheure en neuroscience, dans le Harvard Business Review. Elle milite pour que cet épuisement soit davantage reconnu, mais surtout pour que des mesures de prévention en milieu de travail soient adoptées ce qui permettra aux employés de demeurer performants plus longtemps.

Le cerveau, à l’instar d’un muscle, peut ressentir des sortes de courbatures après un effort soutenu. La vitesse à laquelle les premiers signes de fatigue apparaitront varie selon le type de tâches exécutées. Plus elle est complexe ou peut entraîner des conséquences importantes, plus on résiste aux distractions et moins on prend de pauses, plus on consomme l’énergie de notre matière grise.

Si on gruge davantage de ressources que le cerveau n’est en mesure de régénérer, l’organe adoptera en quelque sorte des mécanismes de préservation, explique la chercheure. C’est pourquoi les tâches apparaissent plus difficiles et que le niveau de concentration glisse.

Trouver le bon temps de repos

«Interrompre son travail à intervalle régulier est le moyen le plus efficace pour réduire la fatigue mentale», assure celle qui travaille aujourd’hui comme consultante auprès de grandes organisations.

Le temps qu’on s’accorde varie selon la tâche à exécuter.

Quand la pression est forte, comme lorsqu’on doit corriger une erreur de système juste avant le déploiement d’une nouvelle plateforme ou régler une situation tendue, se reposer aussi peu que quelques secondes toutes les deux minutes peut permettre de prolonger la concentration.

Si c’est plutôt de préparer une présentation ou de prendre une décision dont les conséquences sont substantielles, elle recommande de s’octroyer quelques minutes de repos à chaque 20 minutes.

Lorsqu’une concentration profonde est nécessaire pour traiter un volume important de donnée, la performance du cerveau décline après 60 à 100 minutes, selon l’individu. Mithu suggère donc de récupérer au plus toutes les 90 minutes. Le temps de répit peut être aussi court que 10 minutes si on doit se remettre à la tâche.

Ces interruptions ne devraient pas servir à répondre à des courriels. C’est plutôt l’occasion de se lever, de bouger, de se balader pour se régénérer, d’ouvrir ses œillères sur ce qui se passe autour de soi. En début d’après-midi, une sieste de 15 minutes peut bonifier la concentration jusqu’à deux heures après le réveil, ajoute-t-elle.

Mithu Storoni déconseille de demander à son cerveau d’accomplir des tâches qui requièrent une attention intense plus de quatre heures quotidiennement afin d’éviter de ressentir les effets de la fatigue mentale. Franchir ce seuil nuit non seulement à la qualité du travail exécuté pendant le reste de la journée, mais aussi dans la suivante, faute de temps de repos nécessaire.

En dernier recours

En dernier recours, on peut tenter de garder la fatigue à distance en associant l’effort à une récompense. Si vous vous sentez déjà épuisé avant même de commencer votre journée de travail, vous pourriez bonifier votre motivation en programmant à l’horaire des choses qui vous plaisent.

«Vous vous sentirez tout de même fatigué, mais votre cerveau fera un effort supplémentaire afin que votre performance n’en pâtisse pas trop», écrit Mithu Storoni.