Le 21, Kyiv rejette un ultimatum de Moscou qui demandait la capitulation de Marioupol, alors que, depuis quelques jours, l'armée russe dit resserrer son étau. (Photo: Getty Images)
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Paris — Les moments clés du siège de Marioupol, port stratégique du sud-est de l’Ukraine dont les forces russes disent avoir pris le contrôle jeudi après plus de 50 jours de combats.
Marioupol pilonnée et encerclée
Le 2 mars, sept jours après le début de l’offensive russe en Ukraine, l’artillerie russe pilonne Marioupol, ville russophone de 441 000 habitants, située à environ 55 kilomètres de la frontière russe et à 85 kilomètres du fief des séparatistes de Donetsk.
Le maire accuse les forces russes et prorusses de chercher «à imposer un blocus» en empêchant l’approvisionnement de la ville et en coupant ses «infrastructures vitales».
Maternité bombardée
Le 9, une frappe russe vise une maternité et un hôpital pédiatrique, faisant trois morts.
L’Ukraine et l’Union européenne condamnent un «crime de guerre», la Russie affirme que le bâtiment abritait des combattants ukrainiens.
Premières évacuations
Mi-mars, après plusieurs tentatives infructueuses, des milliers de civils commencent à être évacués de Marioupol via un couloir humanitaire.
Théâtre détruit
Le 16, un théâtre, où près d’un millier de personnes s’étaient réfugiées, est détruit par l’aviation russe, selon les autorités ukrainiennes qui indiqueront ensuite redouter la mort d’environ 300 personnes.
Moscou dément ce bombardement, l’attribuant au bataillon nationaliste ukrainien Azov.
«Crime de guerre majeur»
Le 21, Kyiv rejette un ultimatum de Moscou qui demandait la capitulation de Marioupol, alors que, depuis quelques jours, l’armée russe dit resserrer son étau.
L’UE dénonce comme «un crime de guerre majeur» le blocus de la cité portuaire.
Les civils qui sont parvenus à quitter Marioupol avec leurs propres véhicules décrivent des bombardements incessants, conditions terribles, avec des habitants terrés dans des caves et des cadavres jonchant les rues.
Trêve humanitaire
Le 30, Moscou annonce un «régime de silence» (cessez-le-feu local), à partir du lendemain matin afin d’ouvrir un couloir humanitaire.
Pendant plusieurs jours, Russes et Ukrainiens se rejettent la responsabilité quant aux difficultés rencontrées dans des évacuations vers Zaporijjia (Zaporojie en russe), à plus de 200 km à l’ouest.
Dans la nuit du 1er au 2 avril, le président ukrainien Volodymyr Zelensky indique néanmoins que plus de 3 000 personnes ont pu être «sauvées».
Détruite «à 90%»
Le 4 avril, le maire de Marioupol Vadim Boïtchenko déclare que la ville est détruite «à 90%» et qu’elle a «dépassé le stade de la catastrophe humanitaire».
Le 7, le «nouveau maire» proclamé la veille par les forces prorusses, Konstantin Ivachtchenko, estime que 250 000 personnes ont quitté Marioupol, mais qu’au moins autant, voire 300 000 restent sur place. L’Ukraine évalue plutôt à 100 000 le nombre de personnes encore en ville.
«Ultime bataille»
Le 11, l’armée ukrainienne dit se préparer à «une ultime bataille» à Marioupol où les combats se concentrent sur le site d’une vaste zone industrielle sidérurgique du groupe Azovstal. Les séparatistes revendiquent avoir conquis la zone portuaire.
Des milliers de morts
Le 12, les autorités régionales évaluent à au moins 20 000 le nombre de morts.
Les États-Unis font état d’«informations crédibles» sur la possibilité que la Russie fasse usage d’«agents chimiques» pour prendre la ville.
Le 13, Moscou affirme que plus de 1 000 soldats ukrainiens se sont «rendus» aux forces russes. Des informations «probablement fausses», selon l’Institut américain pour les études de la guerre (ISW).
Appels à la reddition
Le 17, les derniers combattants de Marioupol ignorent un nouvel ultimatum de Moscou leur enjoignant de déposer les armes.
Le 19, Moscou appelle les défenseurs de Marioupol à cesser «leur résistance insensée», leur promettant «la vie sauve».
Forteresse assiégée
Le 20, Kyiv propose une «session spéciale de négociations» sur le sort de Marioupol où sont retranchés «environ un millier de civils, femmes et enfants» et «des centaines de blessés», selon le président ukrainien.
«Nous sommes prêts à quitter Marioupol avec l’aide d’un tiers», munis d’armes, «afin de sauver les personnes qui nous ont été confiées», indique Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du bataillon Azov, dernière unité combattante à Marioupol avec le 36e bataillon de l’armée ukrainienne.
«Succès»
Le 21, Marioupol est sous contrôle russe à l’exception du site d’Azovstal, déclare le ministre russe de la Défense.
Le président russe Vladimir Poutine ordonne d’assiéger «la zone de telle manière à ce que pas une seule mouche ne passe», sans donner l’assaut, qualifiant de «succès» la «libération de Marioupol».