Le point sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie
AFP et La Presse Canadienne|Publié le 21 mars 2022La Russie et l'Ukraine auraient convenu d'un itinéraire permettant aux habitants de Marioupol de se rendre lundi sur le territoire contrôlé par Kyiv. (Photo: Getty Images)
Ce texte regroupe tous les derniers développements à propos de l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 21 mars. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici. NDLR. Certains contenus sont explicites et peuvent être difficiles à lire.
13h20 | Nouveau couvre-feu à Kiev
Les troupes russes cherchent toujours à encercler Kiev où un nouveau couvre-feu a été instauré à partir de 18h GMT jusqu’à mercredi 5h GMT.
Dans la nuit de dimanche à lundi, un bombardement d’un centre commercial du Nord-Ouest de la capitale a fait au moins huit morts, selon les autorités ukrainiennes.
L’armée russe a affirmé que ce centre commercial était vacant et servait de dépôt d’armements et de munitions.
Marioupol refuse de capituler
L’Ukraine ne « déposera pas les armes et ne quittera pas la ville » assiégée de Marioupol (Sud), a déclaré sa vice-première ministre, ignorant un ultimatum russe.
Le ministère de la Défense russe avait appelé l’Ukraine à « déposer ses armes » et exigé une « réponse écrite » à son ultimatum avant lundi matin.
« Ce qui se passe à Marioupol est un crime de guerre majeur. Les bombardements indiscriminés dévastent la ville et tuent tout le monde », a dénoncé lundi le chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE) Josep Borrell.
Zelensky rejette tout ultimatum russe
« L’Ukraine ne peut accepter aucun ultimatum de la Russie », a déclaré lundi Volodymyr Zelensky dans un entretien avec un média public régional.
Un peu plus tôt, le président ukrainien avait appelé l’Union européenne, en particulier l’Allemagne, à cesser tout « commerce » avec la Russie, notamment à refuser ses ressources énergétiques.
Un rescapé des camps nazis tué
Un rescapé des camps de concentration nazis, Boris Romantschenko, a été tué dans le bombardement de l’immeuble où il vivait, à Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine, a indiqué lundi la Fondation allemande des Mémoriaux de Buchenwald et Mittelbau-Dora, qui fait part de son « horreur ».
Relations É.-U./Russie proches de la « rupture »
La Russie a convoqué lundi l’ambassadeur américain à Moscou et accusé le président Joe Biden d’avoir conduit les relations russo-américaines « au bord de la rupture ».
Le président américain avait, la semaine dernière, qualifié Vladimir Poutine de « criminel de guerre » pour son offensive en Ukraine.
Hausse de l’activité aérienne
La Russie a amplifié ses opérations aériennes et navales en Ukraine face à la résistance des forces ukrainiennes qui continuent de freiner l’avancée de l’armée russe dans le pays, a indiqué lundi un haut responsable du Pentagone.
« Au cours des dernières 24 à 48 heures, nous avons constaté une hausse de l’activité aérienne des deux parties », a indiqué au cours d’un point presse ce haut responsable ayant requis l’anonymat.
Ukraine: 3,5 millions de réfugiés
Près de 3,5 millions de personnes ont fui l’Ukraine depuis le 24 février, selon le décompte de l’ONU publié lundi. Quelque 90% d’entre eux sont des femmes et des enfants: les Ukrainiens âgés de 18 à 60 ans n’ont pas le droit de quitter leur pays.
La Pologne accueille à elle seule plus de la moitié des réfugiés.
Une conférence de donateurs se tiendra le 5 avril pour aider la Moldavie, pays frontalier de l’Ukraine, à faire face à l’afflux de réfugiés fuyant l’invasion russe.
Fin de négociations entre Russie et Japon
La Russie a annoncé abandonner les négociations avec le Japon, les deux pays n’ayant jamais signé d’accord depuis la Seconde Guerre mondiale en raison d’un différend territorial, arguant de la « position inamicale » de Tokyo face au conflit en Ukraine.
Facebook et Instagram interdits en Russie
Un tribunal de Moscou a interdit Facebook et Instagram en Russie estimant qu’ils menaient des activités « extrémistes ».
L’application WhatsApp, détenue par le même groupe Meta, n’est pas concernée par cette mesure.
Oneweb se replie sur SpaceX
L’opérateur de satellites OneWeb, qui a dû suspendre ses lancements prévus avec la fusée russe Soyouz en raison de la crise ukrainienne, a annoncé lundi qu’il allait les reprendre en utilisant les services de l’américain SpaceX pour poursuivre le déploiement de sa constellation.
11h32 | Kyiv — La guerre entre dans Kyiv: un centre commercial de la capitale ukrainienne a été ravagé par un bombardement russe qui a tué au moins huit personnes, tandis que l’Union européenne a qualifié lundi la dévastation de la ville assiégée de Marioupol de «crime de guerre majeur».
Au 26e jour de l’invasion de l’Ukraine décidée par le président russe Vladimir Poutine, les bombardements se poursuivent sur nombre de villes: Kyiv, Kharkiv, Marioupol, Odessa, Mykolaïv…
Le maire de la capitale, Vitali Klitschko, a annoncé un nouveau couvre-feu entre lundi 20h00 (14h00, heure du Québec) et mercredi 7h00 (1h00, heure du Québec). Il a appelé les habitants à porter des masques et ne pas ouvrir les fenêtres, à cause de la pollution causée par les incendies dus aux bombardements.
Les Russes «n’ont pas réalisé d’avancées majeures» dimanche, mais «se préparent à déployer davantage» d’artillerie autour de la capitale, a souligné l’Institute for the study of war (ISW), un think tank américain.
Selon le ministère de la Défense britannique, l’armée russe, tentant d’encercler Kyiv, a «calé» au nord-est de la ville et a été «repoussée par une résistance ukrainienne féroce» au nord-ouest.
Tard dimanche soir, une puissante frappe russe, vraisemblablement un missile, a détruit l’immense centre commercial «Retroville», dans le nord-ouest de Kyiv, secouant toute la ville.
«Mon appartement a vacillé sous le souffle de l’explosion, j’ai cru que l’immeuble allait tomber», s’étonne encore Vladimir, 76 ans, tandis que les secours recherchaient des restes humains dans les décombres.
De l’avis de tous sur le site, c’est l’attaque la plus violente contre Kyiv depuis le début de la guerre.
L’explosion a été dévastatrice, détruisant les vitres de tout le quartier et endommageant une dizaine d’immeubles. Débris, véhicules anéantis et ferrailles tordues jonchaient la scène sur des centaines de mètres, a constaté l’AFP.
D’un immeuble de 10 étages carbonisé, il ne reste que la structure en béton — «les bureaux du centre commercial, heureusement il n’y avait personne», explique un riverain.
Kyiv s’est vidée d’au moins la moitié de ses 3,5 millions d’habitants depuis le début de l’invasion.
Marioupol ravagée
Dans la région de Donetsk (est), au moins un civil a été tué et deux blessés à Avdiivka, petite ville industrielle bombardée par l’artillerie et l’aviation russes, selon Pavlo Kyrylenko, chef militaire ukrainien de la région. «Le bombardement se poursuit», a-t-il écrit sur Telegram.
À Marioupol, grande ville portuaire du sud, majoritairement russophone, assiégée et bombardée depuis des semaines par les Russes, 350 000 habitants restent bloqués dans des ruines jonchées de cadavres, manquant de tout.
Moscou avait demandé dimanche aux défenseurs de la ville de «déposer les armes», mais «il n’est pas question de parler de reddition», a rétorqué la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.
Selon Mikhail Mizintsev, directeur du Centre national russe de gestion de la défense, Moscou a ouvert lundi matin «des corridors humanitaires depuis Marioupol vers l’est, et en accord avec la partie ukrainienne, vers l’ouest».
Mais «les occupants continuent à se comporter comme des terroristes», a répliqué Iryna Verechtchouk sur Telegram. «Ils disent qu’ils sont d’accord (pour instaurer un) corridor humanitaire et le matin, ils bombardent le lieu d’évacuation».
Selon les autorités locales, les soldats russes ont transporté de force un millier d’habitants vers la Russie, les privant de leur passeport ukrainien — un possible crime de guerre.
Mme Verechtchouk affirme aussi que «350 enfants vont être emmenés de force en Russie», demandant aux autorités russes «pourquoi».
Marioupol, cible stratégique pour les Russes, constitue un pont terrestre entre leurs forces en Crimée, au sud-ouest, et les territoires qu’ils contrôlent au nord et à l’est.
Selon l’administration militaire de la région de Donetsk, «plus de 80% des infrastructures de la ville sont endommagées ou détruites». La situation humanitaire y est «extrêmement grave», selon l’ONU, avec «une pénurie critique et potentiellement mortelle de nourriture, d’eau et de médicaments».
Pour le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, «ce qui se passe à Marioupol est un crime de guerre majeur. Les bombardements indiscriminés dévastent la ville et tuent tout le monde».
Le ministre ukrainien de la Défense Oleksii Reznikov a salué sur Facebook «les défenseurs héroïques de Marioupol», car «aujourd’hui Marioupol sauve Kyiv, Dnipro (centre) et Odessa» (sud) en bloquant les Russes.
Mais «la situation est très difficile» face à «un ennemi très supérieur numériquement et la menace d’une invasion terrestre de l’armée» du Bélarus, allié de Moscou, a-t-il ajouté.
Lourdes pertes russes
Environ 10 millions d’Ukrainiens ont fui leur foyer, dont un tiers environ à l’étranger, principalement en Pologne, selon l’ONU.
L’armée ukrainienne a affirmé lundi que les Russes ont perdu 15 000 soldats, tandis que le président Volodymyr Zelensky annonçait 1 300 militaires ukrainiens tués le 12 mars — des chiffres impossibles à vérifier. Des sources du renseignement américain citées par le New York Times avancent plus de 7 000 Russes tués.
Dans le nord, le gouverneur régional de Soumy, Dmytro Zhyvytsky, a signalé une «fuite d’ammoniac» dans les installations d’une usine chimique, appelant les habitants à se réfugier dans des caves ou des immeubles de faible hauteur.
Vers 3h45, heure du Québec, les secours ukrainiens ont tweeté que l’accident, causé par un bombardement d’origine non précisée, était «terminé».
Moscou avait déclaré dimanche soir que des «nationalistes» avaient «miné» les installations de stockage d’ammoniac et de chlore de l’usine «dans le but d’empoisonner massivement les habitants».
Dans la même région, la petite ville de Trostyanets, prise par l’armée russe, est en proie à des exactions de cette dernière, a dénoncé sur Telegram la défenseure des droits ukrainienne Lyudmyla Denysova.
«Les occupants tuent des civils, détruisent l’infrastructure civile et se livrent au pillage à grande échelle», selon Mme Denysova, qui a relevé au moins huit morts civils, dont certains abattus par des snipers russes, et de violents bombardements dimanche sur des quartiers résidentiels.
Moscou fustige Biden
Sur le front diplomatique, le président Zelensky s’est dit «prêt à des négociations» avec le président russe, dans un entretien diffusé par CNN, car «sans négociations, on n’arrêtera pas la guerre».
À Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l’UE sont réunis pour examiner de nouvelles sanctions contre Moscou.
L’UE devrait aussi approuver la constitution d’une force de 5 000 combattants et s’engager sur une augmentation de ses dépenses militaires — «une partie de la réponse» au conflit, selon Josep Borrell.
Sur Telegram, le président ukrainien a appelé l’UE à cesser tout commerce avec la Russie, notamment concernant «les ressources énergétiques».
Le Kremlin a de son côté estimé qu’un potentiel embargo européen sur le pétrole russe frapperait «tout le monde».
Les prix du Brent, référence du pétrole en Europe, et du WTI américain ont bondi lundi de plus de 6%, dépassant les 110 dollars le baril.
L’UE a déjà adopté plusieurs trains de sanctions contre Moscou, ciblant massivement entreprises, banques, hauts responsables et oligarques, et interdisant les exportations vers la Russie. Le gaz et le pétrole russes ont jusqu’ici été épargnés, les Européens étant très dépendants des hydrocarbures russes.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a également appelé lundi la Chine à «jouer un rôle important» pour trouver une «solution politique» au conflit.
Une nouvelle visioconférence est prévue à 11h00, heure du Québec, entre les dirigeants américain Joe Biden, français Emmanuel Macron, britannique Boris Johnson, allemand Olaf Scholtz et italien Mario Draghi.
M. Biden se rendra vendredi à Varsovie pour y discuter avec son homologue polonais du conflit. La Maison-Blanche a précisé que M. Biden irait auparavant en Belgique pour rencontrer des dirigeants de l’OTAN, du G7 et de l’UE.
La Russie a convoqué lundi l’ambassadeur américain à Moscou et accusé le président Biden d’avoir conduit les relations russo-américaines «au bord de la rupture» par ses déclarations «indignes» visant Vladimir Poutine, qu’il a qualifié de «criminel de guerre.
Dans un contexte de répression renforcée en Russie depuis l’offensive en Ukraine, un tribunal russe a interdit lundi les géants américains des réseaux sociaux Facebook et Instagram pour “activité extrémiste”. Moscou vise un contrôle total de l’information en ligne.
À la page suivante, l’état des lieux à 8h00 ce matin.
7h57 | Kyiv — L’Ukraine a rejeté lundi l’ultimatum de la Russie exigeant la capitulation de la ville assiégée de Marioupol dont la dévastation a été qualifiée de «crime de guerre majeur» par l’Union européenne, alors qu’un nouveau bombardement a fait au moins huit morts à Kyiv.
«Il n’est pas question de parler de reddition (…) Nous en avons déjà informé la partie russe», a déclaré la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk au journal Ukrayinskaya Pravda.
Le ministère de la Défense russe avait appelé dimanche l’Ukraine à «déposer ses armes» à Marioupol, grande ville portuaire du Sud, et exigé une «réponse écrite» à son ultimatum qui a expiré lundi matin.
Selon Mikhail Mizintsev, directeur du Centre national russe de gestion de la défense, la Russie et l’Ukraine ont convenu d’un itinéraire permettant aux habitants de Marioupol de se rendre lundi sur le territoire contrôlé par Kyiv. «À partir de 10h00, heure de Moscou [3h00, heure du Québec] (…) la Russie ouvre des corridors humanitaires depuis Marioupol vers l’Est, et en accord avec la partie ukrainienne, vers l’Ouest», a détaillé M. Mizintsev.
«Les occupants continuent à se comporter comme des terroristes», a répliqué Iryna Verechtchouk sur Telegram. «Ils disent qu’ils sont d’accord (pour instaurer un) corridor humanitaire et le matin, ils bombardent le lieu d’évacuation».
Selon les autorités locales, les soldats russes ont transporté de force quelque 1 000 habitants vers la Russie, les privant de leur passeport ukrainien — un possible crime de guerre.
Mme Verechtchouk a également affirmé à Ukrainska Pravda que «350 enfants vont être emmenés de force en Russie sans nous permettre de les récupérer», demandant aux autorités russes de leur dire «dans quel orphelinat» ils seront placés, et «pourquoi».
La vice-première ministre a demandé que la priorité soit donnée à un corridor humanitaire, permettant à environ 350 000 personnes encore bloquées à Marioupol de partir.
Marioupol est une cible centrale dans la guerre menée par le président russe Vladimir Poutine en Ukraine. Elle constitue un pont terrestre entre les forces russes en Crimée, au sud-ouest, et le territoire contrôlé par la Russie, au nord et à l’est.
La ville, majoritairement russophone, subit de lourds bombardements des forces russes depuis le début de l’invasion le 24 février. Ses habitants sont privés d’électricité, d’eau et de gaz, ses rues sont jonchées de cadavres.
Selon l’administration militaire de la région de Donetsk, «plus de 80% des infrastructures de la ville sont endommagées ou détruites. Sur ces 80%, environ 40% ne sont pas récupérables».
Les Nations unies ont qualifié la situation humanitaire d’«extrêmement grave», avec «une pénurie critique et potentiellement mortelle de nourriture, d’eau et de médicaments».
Pour le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, «ce qui se passe à Marioupol est un crime de guerre majeur. Les bombardements indiscriminés dévastent la ville et tuent tout le monde».
Nouvelles sanctions
M. Borrell s’exprimait avant une réunion lundi à Bruxelles des ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l’UE, consacrée à l’examen de nouvelles sanctions contre Moscou.
L’UE devrait aussi approuver la constitution d’une force militaire de 5 000 combattants et s’engager sur une augmentation de ses dépenses militaires afin d’être en mesure de mener seule des interventions d’ici 2025 — «une partie de la réponse» au conflit, selon M. Borrell.
Dans une vidéo sur Telegram, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé l’Union, et en particulier l’Allemagne, à cesser tout commerce avec la Russie, notamment concernant «les ressources énergétiques», car ainsi «la Russie n’aura plus d’argent pour cette guerre».
Le Kremlin a de son côté estimé qu’un potentiel embargo européen sur le pétrole russe frapperait «tout le monde» et «aurait une influence très sérieuse sur le marché mondial du pétrole».
L’UE a déjà adopté plusieurs trains de sanctions contre Moscou, ciblant massivement entreprises, banques, hauts responsables et oligarques, et interdisant les exportations vers la Russie.
Les importations de gaz ou de pétrole russes ont jusqu’ici été épargnées en raison de leur coût pour les Européens, très dépendants des hydrocarbures russes.
Toujours sur le front diplomatique, une nouvelle visioconférence sur la guerre est prévue à 11h00, heure du Québec, entre les dirigeants américain Joe Biden, français Emmanuel Macron, britannique Boris Johnson, allemand Olaf Scholtz et italien Mario Draghi, selon Washington et Paris.
M. Biden se rendra vendredi à Varsovie pour y rencontrer son homologue polonais et discuter de l’invasion russe. La Maison-Blanche a précisé que M. Biden irait auparavant en Belgique pour rencontrer des dirigeants de l’OTAN, du G7 et de l’UE.
Cratère béant
Les forces russes tentent toujours par ailleurs d’encercler Kyiv, la capitale ukrainienne, où un bombardement sur un centre commercial dans la nuit de dimanche à lundi a tué au moins huit personnes, selon le parquet général.
Des corps de victimes étaient étendus lundi matin devant le centre commercial Retroville, dans le nord-ouest de Kyiv, a constaté un journaliste de l’AFP. Pompiers et militaires s’affairaient dans les décombres pour rechercher d’autres victimes.
La frappe d’une très forte puissance a pulvérisé des véhicules et laissé sur le stationnement un cratère béant de plusieurs mètres, devant un immeuble de 10 étages carbonisé et encore fumant. Débris, véhicules anéantis et ferrailles tordues jonchaient la scène sur des centaines de mètres.
Selon le maire Vitali Klitschko, six immeubles résidentiels, deux écoles et deux crèches à proximité du centre commercial ont également été endommagés.
Il a annoncé un nouveau couvre-feu. «Il commencera aujourd’hui à 20h00 (14h00, heure du Québec) et durera jusqu’à 07h00 (1h00, heure du Québec) le 23 mars», a écrit l’ancien champion du monde de boxe Telegram.
Plusieurs couvre-feux ont déjà été observés dans la capitale. Le dernier a duré 35 heures la semaine dernière, de mardi soir à jeudi matin.
M. Klitschko a aussi appelé les habitants à porter des masques et ne pas ouvrir les fenêtres, car «à cause des incendies, après des frappes aériennes dans la capitale et la région, une pollution de l’air est observée».
Kyiv s’est vidée d’au moins la moitié de ses 3,5 millions d’habitants depuis le début de l’invasion.
Dans le nord du pays, le gouverneur régional de Soumy, Dmytro Zhyvytsky, a signalé une «fuite d’ammoniac» dans les installations de l’entreprise Sumykhimprom, affectant une zone de 2,5 kilomètres autour de l’usine, qui produit des engrais.
L’étendue et la cause de l’incident ne sont pas clairement établies, mais les habitants ont été priés de chercher refuge dans des caves ou des immeubles de faible hauteur pour éviter toute exposition.
Vers 3h45, heure du Québec, les secours ukrainiens ont tweeté que l’accident, causé par un bombardement d’origine non précisée, était «terminé».
Le ministre russe de la Défense avait déclaré dimanche soir que des «nationalistes» avaient «miné» les installations de stockage d’ammoniac et de chlore à Sumykhimprom «dans le but d’empoisonner massivement les habitants de la région de Soumy, en cas d’entrée dans la ville d’unités des forces armées russes».
Menace biélorusse
Dans un entretien diffusé par CNN, le président ukrainien s’est dit «prêt à des négociations» avec le président russe. «Je suis prêt depuis les deux dernières années et je pense que sans négociations, on n’arrêtera pas la guerre».
Il avait auparavant dénoncé le bombardement de l’école d’art de Marioupol, détruite par des frappes russes alors que 400 personnes — femmes, enfants et personnes âgées — y étaient réfugiées selon les autorités locales.
Le ministre ukrainien de la Défense Oleksii Reznikov a salué sur Facebook «les défenseurs héroïques de Marioupol» et «leur courage surhumain», car «aujourd’hui Marioupol sauve Kyiv, Dnipro (centre) et Odessa» (sud) en bloquant les Russes.
Mais «la situation est très difficile» face à «un ennemi très supérieur numériquement et la menace d’une invasion terrestre de l’armée» de la Biélorussie, allié de Moscou, a-t-il ajouté.
Dans la grande ville portuaire d’Odessa, plusieurs maisons ont été touchées lundi par «un bombardement ennemi», sans faire de victimes, selon l’administration militaire régionale.
Les Nations unies ont estimé qu’environ 10 millions d’Ukrainiens ont fui leur foyer, dont un tiers environ est parti à l’étranger, principalement en Pologne.
Selon l’armée ukrainienne, les Russes ont perdu depuis le début de l’invasion 15 000 soldats, 100 avions, 120 hélicoptères, 500 chars et 1 500 véhicules blindés — un chiffre impossible à vérifier.
En Russie, les services de sécurité (FSB) ont exigé lundi l’interdiction «immédiate» des réseaux sociaux américains Facebook et Instagram à cause de leurs activités «dirigées contre la Russie et ses forces armées», au premier jour d’un procès pour «extrémisme» dans un contexte de répression renforcée depuis l’offensive en Ukraine.