Bienvenue dans l’univers délirant des Jeux olympiques de la copropriété!
Gabriel Marcu|Publié le 07 août 2024Dans chaque assemblée, il y a des gagnants, des perdants, des athlètes multidisciplinaires (administrateurs ou gestionnaires) et des spectateurs exigeants (copropriétaires). (Photo: 123RF)
Pour faire un clin d’oeil aux Jeux olympiques de Paris, voici une analogie satirique adaptée pour le lot olympique des assemblées générales de copropriétaires québécois.
Les débuts antiques: où l’acclamation de la foule remplaçait le vote démocratique
Les premiers Jeux olympiques de copropriétaires ressemblaient à un mélange de bagarres animées, de tirs à l’arc, de courses après les sangliers ou devant les rhinocéros.
Cette époque reste une référence légendaire, car elle a donné naissance à l’épreuve olympique emblématique de la copropriété moderne : le lancer de roches multidirectionnelles.
Les copropriétaires rivalisaient passionnellement, pour proposer la meilleure rénovation du hall d’entrée de la grotte, l’aménagement du stationnement pour les « Flintmobiles a 4 pattes » (les Tesla de l’époque) ou encore le budget optimal pour l’arsenal de chasse (en produits et services, car les distributeurs automatiques étaient atteints par un bogue informatique malveillant).
Et que dire des célèbres disputes sur le choix des tapis (en fourrure d’ours ou en peau de gazelle) ou sur la peinture la plus jolie pour la salle de lavage commune. Les couleurs rose bonbon et fuchsia sont d’ailleurs le résultat de ces débats démocratiques animés de l’époque.
La porte de garage, c’était une énorme roche activée manuellement et, à la place des ascenseurs, ils avaient la technologie sans-fil ultra-avancée: la catapulte. Cette méthode a évolué jusqu’à ce qu’aujourd’hui nous ayons le téléportage juridique, surtout pour ceux en infraction aux règlements de l’immeuble.
Inspiré d’une histoire vraie vécue dans une copropriété divise (pourquoi pas divisée?):
Pour ceux qui vivent ou ils ont vécu en copropriété, vous reconnaîtrez sans doute les personnages fictifs suivants :
- Ates Risk’s, l’héritier d’Astérix, l’administrateur toujours prêt à trouver des solutions, avec des stratégies dignes des plus grands génies. Il sera un gagnant né pour la copropriété.
- Obéi O’Risk, le descendant d’Obélix, dont la force brute lui permet de soulever une voiture mal garée d’une main tout en supportant la porte de garage de l’autre. Lui sera le sauveur.
- Jules Bizar Ing, le cousin légèrement décalé de Jules César, qui propose à partir de son fauteuil et à chaque assemblée, des expériences quantiques tirées de ses hallucinations générées par ses multiples records et expériences professionnelles inégalables.
- Brutus Coprofitus, l’arrière-petit-fils de Brutus, doté d’un talent inné pour dénicher les problèmes dans les charges et les budgets.
Sa spécialité ? Faire approuver chaque dépense par une déchiqueteuse.
Sa devise : « Quand on aime, on ne compte pas (les frais de copropriété) ! »
Son credo : « Veni, Vidi, Vici – ou du moins, j’ai fait de mon mieux ! »
Les compétitions olympiques des chicanes en copropriété :
Au début des années 2020, un téméraire copropriétaire nommé Horatio a développé en tapant des mains, des techniques olympiques pour aplanir la courbe du nouveau sport « Mucus Covidus ».
Ce sport, plutôt individuel mais pratiqué en équipe, était extrêmement exigeant, demandant confinements, port du masque, gants et équipements de protection. Étant un sport éliminatoire, tous les copropriétaires devaient passer des tests et ensuite être vaccinés.
Aujourd’hui, les Jeux olympiques de la copropriété sont des spectacles plutôt pyrotechniques avec des copropriétaires de tous les coins de l’immeuble.
Ils battent des records de durée de réunion, se disputent avec des administrateurs ou des gestionnaires et ils s’entraînent pour battre des records sur les charges communes les plus basses de tous les temps.
Des disciplines comme l’installation des bornes électriques, l’interdiction du cannabis, la gestion des locations ou des animaux de compagnie sont à présent les sports les plus acclamés par la foule en délire.
D’autres exemples :
Le marathon des déchets : discipline où les copropriétaires se disputent sur la gestion des poubelles. Qui osera mélanger recyclables, non recyclables ou les immanquables compostables?
La lutte libre des travaux : comparés à la polyvalence de l’athlétisme, les travaux sont impressionnants par leur diversité. Nous vivons une période où les records tombent l’un après l’autre. Individuels ou en équipe, les coude-à-coude sont les plus spectaculaires. Les coups bas incluent des arguments structuraux, d’esthétique, des devis exagérés ou des alliances secrètes entre administrateurs.
Le tir à la cible des charges communes : compétition où les copropriétaires essaient de réduire leurs charges de copropriété en visant avec des flèches des dépenses spécifiques. Les cibles populaires incluent les frais de jardinage, de déneigement, l’entretien de l’ascenseur et de la porte de garage, sans oublier les frais administratifs et légaux.
La nage synchronisée des fuites d’eau : dès qu’une fuite d’eau apparaît, les administrateurs doivent réagir en parfaite coordination pour limiter les dégâts. Cette activité multidisciplinaire inclut des appels d’urgence au plombier, la maîtrise de serpillères et les danses acrobatiques avec des ventilateurs et des déshumidificateurs.
Une note humoristique pour conclure
Alors, quel est le secret de la longévité et de la popularité des Jeux olympiques de la copropriété? Est-ce la compétition féroce, la quête de l’excellence ou simplement l’amour des débats partagés ? Peut-être un peu de tout ça. Mais une chose est sûre : tant qu’il y aura des copropriétaires impliqués, prêts à débattre, voter, se plaindre et bien sûr se lancer des roches, ces Jeux olympiques continueront à nous divertir, nous inspirer et nous rappeler que finalement, dans chaque discipline il y a des gagnants, des perdants, des athlètes multidisciplinaires (administrateurs ou gestionnaires) et des spectateurs exigeants (copropriétaires).